Une vessie hyperactive, aussi appelée « sensible », est une maladie provoquée par la contraction involontaire des muscles de la vessie. Le patient ressent alors fréquemment l’envie d’uriner, même lorsque sa vessie n’est pas pleine. Plusieurs pathologies peuvent être à l’origine de ce trouble. Cependant, la plupart du temps, il est difficile d’en identifier clairement la cause. Le diagnostic est clinique, et la prise en charge médicamenteuse, voire chirurgicale dans certains cas.
Vessie hyperactive, définition et symptômes
On parle de vessie hyperactive pour décrire toutes les situations décrivant un besoin urgent d’uriner. Cette affection n’inclut cependant pas les fuites urinaires ou les accidents nocturnes. Elle se traduit par le besoin fréquent et urgent d’uriner. On parle aussi parfois de vessie irritable.
Diverses causes sont évoquées pour expliquer la vessie hyperactive : une obstruction de l’urètre, une consommation importante de liquide ou à l’inverse une insuffisance des apports hydriques, une infection urinaire (les bactéries présentes irritent la muqueuse vésicale), des calculs vésicaux, un prolapsus (ou descente d’organes), une tumeur ovarienne, un diabète non contrôlé, une hypertrophie bénigne de la prostate, un spina bifida, une sclérose en plaques, la maladie de Parkinson.
A noter ! Réduire sa consommation en liquide pour diminuer les symptômes d’une vessie hyperactive est une fausse solution. En effet, l’urine se concentre alors davantage ce qui irrite la paroi de la muqueuse de la vessie. Par ailleurs, la déshydratation est un facteur aggravant de la constipation. Or cette dernière augmente le risque d’incontinence urinaire.
La vessie hyperactive est plus souvent rencontrée chez les personnes âgées et les femmes de manière générale.
Vessie hyperactive et hyperactivité du détrusor
Les symptômes de cette maladie sont directement liés à l’hyperactivité du détrusor qui est la couche musculaire de la paroi vésicale. Sa contraction est responsable de l’envie d’uriner. Ainsi, dans le cas d’une vessie hyperactive, le détrusor se contracte alors que la vessie n’est pas pleine.
Le symptôme caractéristique d’une vessie hyperactive est l’augmentation de la fréquence des mictions au cours de la journée. A savoir que l’on considère comme normal jusqu’à 8 mictions par jour.
Le fait de ne pas parvenir jusqu’aux toilettes avant d’uriner est également un signe. L’énurésie (pipi au lit) et la nocturie (envie d’uriner fréquente la nuit) sont également des éléments en faveur d’une vessie hyperactive.
Diagnostic et traitement d’une hyperactivité de la vessie
Son diagnostic est clinique, autrement dit, il repose sur la présence de symptômes caractéristiques de l’affection :
- Avoir une envie pressante d’uriner ;
- Uriner plus de 8 fois par 24h ;
- Uriner plus de 2 fois par nuit ;
- Avoir des pertes accidentelles d’urine (incontinence urinaire d’urgence).
Prise en charge des symptômes de vessie sensible
La prise en charge d’une vessie hyperactive est complexe. Idéalement, il faudrait traiter la cause de l’affection. Cependant, la plupart du temps, elle est difficile à déterminer.
Dans la majorité des cas, le traitement est symptomatique et vise à soulager les symptômes qui gênent le plus le patient. Dans un premier temps, une rééducation de la vessie (renforcement des muscles impliqués dans la contraction de la vessie) associée à un changement du mode de vie (boissons et alimentation) si besoin sont recommandés. Si ces premières mesures s’avèrent inefficaces, un traitement médicamenteux (qui bloque la contraction intempestive du détrusor) est alors prescrit par le médecin.
Dans certains cas, lorsque les symptômes persistent ou s’aggravent malgré le bon suivi du traitement médicamenteux, une intervention chirurgicale (cystoplastie d’augmentation de la vessie ou dérivation urinaire) peut être proposée.
Charline D., Docteur en pharmacie