Depuis des siècles, le poivre et les épices ont fait preuve de bénéfices dans le cadre de traitements de maladies. Mais ce n’est qu’en 2015 que des scientifiques chinois se sont penchés sur la relation entre leur consommation et l’allongement de l’espérance de vie.
Des scientifiques en quête de preuves
Une équipe de chercheurs de l’Université de Vermont s’est alors inspirée de cette première étude, pour dévoiler que la consommation de piment serait responsable d’une réduction de près de 13% du risque de mortalité, toutes causes confondues. Cette consommation aurait notamment davantage de bénéfices sur le risque de décès lié aux maladies cardio-vasculaires, comme l’accident vasculaire cérébral (AVC) ou l’infarctus du myocarde. Ce dernier constat reste, cependant, en attente de preuves concrètes.
Cette étude américaine, menée entre les années 80 et 90, s’est basée sur un suivi d’adultes consommant du piment. Néanmoins, cette investigation n’a pas pu démontrer que l’espérance de vie augmentée était due, exclusivement, à une alimentation pimentée.
C’est en ce sens, qu’en dépit de ces résultats, les chercheurs se sont alors penchés sur d’autres facteurs ayant une potentielle contribution dans ce lien bénéfique. Parmi ces facteurs, ils se sont intéressés au sexe et à l’âge de l’individu, au statut marital, au niveau d’éducation, à la catégorie socio-professionnelle, au revenu, à l’activité physique et aux habitudes alimentaires (consommation de viande, de fruits et de légumes). Ils ont alors constaté que des liens existaient entre ces divers facteurs et la consommation de piment. En effet, les hommes jeunes, mexicano-américains, fumeurs et consommant davantage de viande et de légumes avaient tendance à s’alimenter, de façon plus fréquente et plus importante, de plats et d’aliments épicés.
Les résultats de l’étude, menée sur près de 19 années, ont alors indiqué un taux de mortalité de 21,6% chez les consommateurs de piment, contre 33,6% chez les non-consommateurs.
De plus, des preuves quant à l’action des piments Capsicum sur le métabolisme, ont également été présentées. En effet, la consommation de cette catégorie de piment aurait des propriétés anti-inflammatoires et anti-oxydantes.
Lire aussi – Prescrire du vin pour adoucir la fin de vie …?
La Capsaïcine, promoteur de l’allongement de l’espérance de vie.
La relation entre la consommation de piment et le recul du risque de mortalité serait due, principalement, à l’action de la Capsaïcine. Il s’agit d’un composé chimique, de la famille des alcaloïdes et composant principal du piment. Cette substance est capable d’interagir avec le métabolisme, en agissant sur les canaux du potentiel récepteur transitoire. Ce sont des canaux ioniques largement impliqués dans le développement cellulaire et tissulaire de l’organisme.
Ajoutée à cela, l’action de la Capsaïcine sur l’organisme, aurait un rôle sur la prévention du risque d’obésité ainsi que dans la régulation du flux sanguin. Enfin, ce composant principal du piment démontrerait une action antimicrobienne, notamment au niveau intestinal.
A savoir ! Les canaux du potentiel récepteur transitoire (TRP) sont des canaux ioniques (petits pores transmembranaires permettant le passage d’ions, nécessaire dans le contrôle cellulaire), contrôlant certaines activités cellulaires.
Lire aussi – Vin rouge et mode de vie méditerranéen, pour vivre plus longtemps ?
Gagnez quelques années, avec une vie pimentée !
En conclusion, les scientifiques ont alors démontré certains bénéfices sur la santé la consommation régulière de piment. Par ailleurs, l’étude ne s’est portée que sur une consommation générale de piment, et non pas sur la quantité, ni sur la fréquence de celle-ci ou encore sur le type de piment ingurgité.
Il est important de souligner qu’aucune preuve n’a encore été mise en évidence sur une cause particulière de décès, mais un bénéfice, uniquement, sur la mortalité en générale.
Ces effets démontrés, il n’en demeure pas moins qu’une alimentation saine et diversifiée ainsi que la pratique physique régulière, soient la base d’une espérance de vie rallongée.
Lire aussi – Pour vivre plus longtemps, vivons à la mode méditerranéenne !
Delphine W., Ergonome spécialisée en santé au travail
Sources :
« Eat hot peppers for a longer life? », Mustafa Chopan and al., University of Vermont, 13 janvier 2017
Hot red chilli peppers linked to longer lifespan, NHS Choices, 16 janvier 2017