La marche, c’est bien mais… la marche rapide, c’est mieux !

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Rédigé par Julie P. et publié le 14 juin 2018

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, plus de 30 % des adultes de plus de 15 ans ne font pas assez de sport. Ce mode de vie sédentaire a un impact négatif sur la santé. Si la marche est l’une des activités sportives les plus accessibles, ce n’est pas la mieux indiquée pour garder un cœur en pleine forme.

marche rapide dans un couloir

Que faire pour conserver une bonne santé cardiaque ?

La sédentarité est un enjeu de santé publique car elle entraîne de nombreuses maladies chroniques. Pour la combattre, les autorités publiques mettent en place des politiques pour réduire la sédentarité de 10 % d’ici 2025. Dans ce cadre, des chercheurs australiens de l’université Charles Perkins de Sydney ont voulu mesurer le lien entre vitesse de marche et diminution des risques de survenue de maladies cardiovasculaires. Pour mener à bien leur étude, les chercheurs australiens ont analysé les résultats de 11 sondages différents réalisés en Ecosse et en Angleterre entre 1994 et 2008 et concernant plus de 50 000 personnes.

La vitesse de marche des participants a été évaluée tout en prenant en compte d’autres facteurs parmi lesquels le niveau d’activité physique global, le sexe, l’âge et l’Indice de Masse Corporelle.

Globalement, l’étude, dont les résultats ont été publié dans le British Journal of Sports Medicine, montre que comparativement aux marcheurs lents :

  • Une allure de marche moyenne permet de diminuer de 20 % le risque de mortalité toutes causes confondues et de 24 % le risque de mortalité causée par une maladie cardiovasculaire ;
  • Une allure rapide (minimum de 5 à 7 km/h) permet de réduire ces mêmes risques de 24 % et de 21 % le risque de mortalité causée par une maladie cardiovasculaire.

Pour les chercheurs, et si vous n’avez pas de podomètre pendant votre activité de marche ou une application mobile dédiée, une allure rapide est perceptible lorsque l’on se sent essoufflé et/ou que l’on transpire. Pour information, on estime que 10 000 pas correspondent à une marche lente (80 pas/min) de 1h30 ou à une marche rapide (140 pas/min) de 50 min.

À savoir ! Selon l’OMS, pratiquer une activité physique régulière et adaptée permet de réduire le risque d’hypertension, de cardiopathies coronariennes, d’accident vasculaire cérébral, de diabète, de cancer du sein et du colon, de dépression et de chute. Elle améliore également l’état des os et la santé fonctionnelle comme l’équilibre énergétique et le contrôle du poids.

Cependant, cette étude n’a pas réussi à mettre en évidence l’influence de la vitesse de la marche rapide sur le risque de survenue de cancer.

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La marche rapide bénéfique chez les séniors

Plus surprenant encore : les personnes âgées de plus de 60 ans ont réduit leur risque de mourir d’une maladie cardiovasculaire de 46 % lorsqu’elles affichaient une cadence moyenne et de 53 % lorsqu’elles atteignaient un pas de marche rapide.

Pour Emmanuel Stamatakis, l’auteur principal de l’étude « dans la vie de tous les jours, marcher plus rapidement peut être une bonne option pour élever sa fréquence cardiaque ».

 

Par ailleurs, les chercheurs soulignent que « Bien qu’il soit biologiquement plausible que la marche à un rythme plus élevé améliore la santé globale et la santé cardiovasculaire en particulier, il est également probable que la marche à un rythme plus rapide est un signe d’amélioration de la santé et de la condition physique. En d’autres termes, le rythme de marche peut être un prédicteur d’un risque de mortalité plus faible, un facteur de causalité ou des deux en même temps ».

 

Pour mettre en pratique cette découverte, l’équipe de recherche suggère qu’il serait propice d’intégrer cette information dans les campagnes de santé publique qui encouragent la population à marcher davantage.

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Julie P., Journaliste scientifique

– Marche : augmenter la cadence réduit le risque de mortalité. rtbf. Consulté le 13 juin 2018.
– Self-rated walking pace and all-cause, cardiovascular disease and cancer mortality: individual participant pooled analysis of 50 225 walkers from 11 population British cohorts. BMJ Journals. E. Stamatakis et al. Consulté le 13 juin 2018.