La semaine de prévention et de dépistage des cancers de la peau était programmée cette année du 11 au 15 mai. Face à l’épidémie de Covid-19, elle a été annulée. Une annulation qui ne doit pas faire oublier l’importance du diagnostic précoce de ces cancers. Après une analyse des dernières données scientifiques, les experts européens viennent d’établir de nouvelles recommandations pour le diagnostic et le traitement du mélanome.
Diagnostic et traitement du mélanome
Le mélanome est le cancer cutané le plus dangereux, en raison de sa capacité à se généraliser à l’ensemble de l’organisme. Il est ainsi responsable de 9 décès sur 10 liés aux cancers cutanés. Diagnostiqué et traité dès les premiers stades, il est cependant possible de le guérir dans 90 % des cas.
Le diagnostic du mélanome constitue un enjeu capital de santé publique. Un consensus d’experts européens a analysé les dernières données scientifiques publiées jusqu’en septembre 2019. A la lumière de ces nouvelles connaissances, ils ont élaboré de nouvelles recommandations pour le diagnostic et le traitement du mélanome.
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Des outils diagnostiques adaptés à chaque situation
Selon les experts, le diagnostic clinique du mélanome doit reposer sur trois approches complémentaires :
- L’analyse visuelle des lésions cutanées, selon la règle ABCD ;
- La comparaison intra-individuelle de l’aspect de la lésion cutanée ;
- Une évaluation de l’évolution temporelle de la lésion.
À savoir ! La règle ABCD pour l’analyse visuelle des lésions cutanées correspond à :
- A pour asymétrie ;
- B pour bords irréguliers ;
- C pour couleur hétérogène ;
- D pour diamètre supérieur ou égal à 5 mm.
La dermoscopie, qui permet de visualiser la peau en profondeur grâce à un fort grossissement, doit être utilisée par un professionnel de santé formé à cette technique pour évaluer les lésions pigmentées ou non pigmentées. D’autres techniques diagnostiques peuvent être utilisées dans des circonstances particulières :
- La photographie séquentielle du corps entier pour les sujets à haut risque de développer un mélanome ;
- La dermoscopie numérique séquentielle pour les patients à haut risque présentant un nombre élevé de naevus ;
- La microscopie laser confocale en cas de doute clinique.
Dans tous les cas, une confirmation du diagnostic par analyse histopathologique est nécessaire.
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Une prise en charge basée sur des thérapies ciblées et l’immunothérapie
Les dernières recommandations européennes sur le traitement du mélanome dataient de 2016. Ces recommandations actualisées précisent de nouvelles modalités pour :
- L’excision chirurgicale de la lésion cutanée ;
- La biopsie du ganglion sentinelle.
Ces dernières années, l’immunothérapie et les thérapies ciblées se sont fortement développées, provoquant d’importants changements dans la prise en charge du mélanome :
- Un traitement adjuvant doit être proposé à tous les patients présentant un risque élevé de métastases ;
- Les différents traitements doivent être choisis selon le profil clinique du patient, la nature et le stade de la tumeur et la présence éventuelle de métastases.
Des recommandations plus ciblées ont également été publiées concernant deux formes particulières de mélanomes :
- Le mélanome uvéal (cancer de l’œil) ;
- Les métastases cérébrales du mélanome.
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Estelle B., Docteur en Pharmacie