Le couchage dorsal du bébé : recommandé contre la MSN

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Rédigé par Gabrielle M. et publié le 23 mars 2020

Principal facteur de risque de Mort Subite du Nourrisson (MSN), le couchage en position ventrale du bébé est fortement déconseillé à la fois par la Haute Autorité de Santé (HAS) et le Conseil National Professionnel de Pédiatrie (CNP-P) qui préconisent tous deux un couchage dorsal.

On dénombre en effet 300 à 400 MSN par an dont une centaine en raison de leur positionnement, c’est pourquoi les deux organismes recommandent un couchage à plat sur le dos du nourrisson.

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Pour prévenir les DCP, quelques conseils simples

Bien que vivement recommandé par les instances médicales, le couchage dorsal du bébé est source d’inquiétude, voire d’angoisse et suscite quelques craintes légitimes chez les parents qui redoutent, à cause de ce positionnement, une déformation du crâne de leur bébé, ou plus exactement une Déformation Crânienne Positionnelle (DCP), selon le jargon médical.

Cette DCP, appelée selon les cas plagiocéphalie ou encore cranioplagie et plus couramment surnommée syndrome de la « tête plate » est pourtant simple à éviter si l’on respecte ces quelques conseils qui devraient rassurer tous les parents :

  • Laisser bouger le bébé lorsqu’il est éveillé ;
  • Le laisser libre de ses mouvements, notamment pour que son cou soit mobile ;
  • Eviter pour cela les matériels de contention physique avec contrainte externe qui l’immobilisent (cale-tête, siège-coque, cale bébé, coussin anti-tête plate, coussin de positionnement, matelas à mémoire de forme, tours et réducteurs de lit, balancelle, hamac… etc) inutiles, délétères et dangereux car ils peuvent favoriser le retournement ventral et accroître le risque de décès asphyxique par enfouissement.
  • Préserver sa mobilité spontanée ;
  • Varier les postures du bébé ;
  • Le stimuler, l’encourager à tourner la tête spontanément en le sollicitant par le toucher, la vue, la voix, les sens…
  • Développer sa sensorialité, en l’éveillant, en le prenant dans ses bras.

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Des mesures de prévention rassurantes pour les parents

Dans la plupart des cas, le simple respect de ces recommandations positionnelles – données dès la période anténatale, lors du séjour en maternité de la maman et durant les premiers mois de vie du nourrisson- suffisent à éviter une DCP.

De toutes les façons, un examen clinique et neuro-moteur est habituellement suffisant pour poser le diagnostic de DCP. L’imagerie est rarement nécessaire et n’est pas recommandée en première instance.

En cas de DCP décelée, des soins de kinésithérapie pédiatrique doivent être prescrits et non d’ostéopathie, ces derniers n’étant pas recommandés.

Si les symptômes persistent au-delà de la fin du premier semestre, le nourrisson est généralement orienté vers une équipe spécialisée avec, si nécessaire, mais cela est rare, indication d’une orthèse crânienne.

Forts de ces mesures de prévention et de toutes ces précautions, les professionnels de santé se veulent rassurants au regard des données scientifiques qui montrent qu’il n’y a pas de corrélation entre une plagiocéphalie (ou « tête plate ») et un retard neuro-développemental, des troubles spécifiques ophtalmo-oculaires ou vestibulaires (vertiges).

Le plus souvent – et c’est rassurant – les bébés qui ont une déformation crânienne verront celle-ci disparaître, dans la très grande majorité des cas, à l’âge deux ans. Alors, pas de raison de paniquer ! Optez sans crainte le couchage dorsal pour votre bébé !

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Gabrielle M., Conceptrice-Rédactrice

– Les bébés doivent dormir sur le dos, rappelle la Haute Autorité de santé. LEFIGARO. Consulté le 17 mars 2020.
– Prévention des déformations crâniennes positionnelles (DCP) et mort inattendue du nourrisson. HAS. Consulté le 17 mars 2020.