Mieux comprendre l’écologie des tiques et les maladies qu’elles peuvent transmettre était l’objet du programme de recherche participative lancé en 2017 par l’INRAE. Chaque citoyen a pu participer en signalant les piqûres de tiques sur les êtres humains et les animaux, en détaillant la région et les circonstances de la piqûre. Grâce à l’ensemble de ces données, un site internet a été développé et est désormais accessible à tous. Explications.
Un programme de recherche participative sur les tiques
En 2017, des chercheurs de l’INRAE lancent un programme de recherche participative, baptisé CiTIQUE. Depuis, les chercheurs collectent les données transmises par tous les citoyens qui signalent une piqûre de tique sur un être humain ou un animal. L’objectif de ce programme est d’accroître les connaissances sur l’écologie des tiques et les maladies qu’elles transmettent pour améliorer les actions de prévention. Les citoyens peuvent aussi envoyer la tique ôtée de la peau aux chercheurs pour des analyses complémentaires, comme l’identification de l’espèce ou la présence de bactéries pathogènes.
Les chercheurs ont compilé l’ensemble des données et développé un site internet désormais accessible à tous, le site CiTIQUE-TRACKER.
- Les citoyens, qui peuvent continuer à signaler des piqûres de tiques aux quatre coins de la France ;
- Les Agences Régionales de Santé (ARS) ;
- Les chercheurs ;
- Les collectivités
- Les associations.
De multiples informations sont disponibles, notamment les régions les plus touchées par les piqûres de tiques.
Deux régions particulièrement touchées par les tiques
Les données révèlent des résultats intéressants, notamment un risque accru de se faire piquer dans des sites de proximité. Généralement, les promeneurs et randonneurs pensent à se protéger quand ils vont faire de grandes balades en forêt ou des randonnées sur plusieurs jours en montagne, mais ils prennent moins de précautions dans des lieux proches de chez eux, tels que :
- Des parcs ;
- Des jardins ;
- Au domicile.
Et pourtant le risque n’est pas nul, et de nombreuses piqûres sont par exemple constatées dans le cadre d’activités scolaires !
Sur le site CiTIQUE-TRACKER, quatre onglets sont accessibles et permettent de mettre en évidence des disparités régionales, saisonnières et annuelles dans les piqûres de tiques en France. Le risque varie nettement entre les régions, en fonction des saisons, et d’une année à l’autre. Le site est mis à jour tous les mois, permettant une actualisation des données. Il est donc possible de consulter régulièrement le site pour savoir si sa région ou son lieu de vacances sont des sites à haut risque de piqûre ou non. D’une manière générale, les deux régions françaises les plus touchées sont le Grand-Est et Auvergne-Rhône Alpes.
Pensez à signaler les piqûres pour enrichir le site !
Parallèlement, les chercheurs souhaitent que les citoyens continuent à participer au programme en signalant les piqûres de tiques. Ils ont notamment constaté que les jeunes de 15 à 25 ans connaissaient peu le programme et ne signalaient que rarement. A l’inverse, les signalements sont très nombreux pour les enfants de moins de 10 ans, témoignant de l’importance de la sensibilisation des parents au risque de piqûre de tiques. Les parents doivent surveiller la peau de leur enfant sur tout le corps pour détecter une éventuelle piqûre.
Cette surveillance est capitale pour repérer le plus tôt possible la tique et l’enlever. Plus elle est enlevée rapidement – et uniquement à l’aide d’un tire-tique – moins le risque de transmission d’une maladie comme la maladie de Lyme est important. Une maladie qui provoque entre 25 000 et 68 000 cas par an selon les années.
Estelle B., Docteur en Pharmacie