Depuis quelques semaines, l’épidémie de variole du singe (Mpox) sur le continent africain, liée à l’émergence d’un nouveau variant du virus, suscite l’inquiétude des autorités de santé publique à travers le monde. Doit-on craindre une hausse des cas en Europe, en France ? Quels sont les risques pour les différentes catégories de population ? Faut-il se faire vacciner ? Faisons le point sur la circulation du virus et les recommandations vaccinales.
Nouvelle épidémie de variole du singe en 2024
Le 14 août 2024, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) lançait l’alerte face à la hausse importante des cas de variole du singe dans plusieurs pays africains. Cette épidémie de variole du singe, qui succède à celle de 2022, est liée à l’émergence d’un nouveau clade (variant du virus), le clade Ib. Parallèlement, le clade IIb, responsable de l’épidémie de 2022, continue à circuler dans le monde et notamment en Europe.
La hausse des cas en Afrique a immédiatement fait craindre une multiplication des cas partout dans le monde. Santé Publique France est chargé de surveiller les cas de variole du singe sur le territoire français. Son dernier point de situation, publié le 4 septembre 2024, recense 143 cas de mpox depuis le 1er janvier 2024, dont 14 cas rien que sur la dernière semaine. Actuellement, seuls des cas liés au clade IIb ont été dénombrés. Le nouveau clade Ib semble donc absent du territoire actuellement.
Un nouveau clade de mpox plus dangereux ?
La variole du singe peut se transmettre de plusieurs manières :
- Le plus souvent par contact avec les lésions cutanées contenant des virus ou par contact avec les muqueuses des personnes infectées. La majorité des cas décrits est ainsi liée à une transmission par voie sexuelle;
- Par contact direct avec des animaux infectés, généralement des rongeurs ;
- Par contact indirect avec des matériaux et surfaces contaminés.
La contamination d’humain à humain s’effectue donc lors de contacts rapprochés, dans les contextes familiaux ou d’intimité. Plus rarement, une possible contamination par des gouttelettes respiratoires est évoquée. Les symptômes de la variole du singe peuvent être impressionnants notamment au niveau cutané. La mortalité de l’infection, évaluée à 0.2 % lors de l’épidémie de 2022, pourrait être supérieure avec cette nouvelle épidémie. Certains spécialistes évoquent dans les pays africains touchés une mortalité de 5 % chez les adultes et de 10 % chez les enfants.
Vacciner les populations à risque et les proches des cas identifiés
Face à ce nouveau clade, faut-il revoir les recommandations vaccinales ? En 2022, la HAS avait formulé des recommandations vaccinales pour protéger les personnes à risque contre la variole du singe. Il ne s’agit pas de protéger l’ensemble de la population, mais de protéger les personnes dont le risque d’être exposé au virus est élevé.
Face à cette nouvelle hausse des cas, la HAS renouvelle ses recommandations de 2022 et préconise un rappel vaccinal pour les personnes vaccinées au cours de l’épidémie de 2022. Les recommandations se basent sur deux stratégies complémentaires :
- Prévenir la contamination chez les personnes non ou incomplètement vaccinées et ayant un haut risque d’exposition au virus ;
- Protéger les personnes en contact avec un ou plusieurs cas identifiés. La déclaration des nouveaux cas est ici primordial pour protéger l’entourage et limiter la propagation du virus.
À savoir ! Les personnes à haut risque d’exposition au virus regroupent les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) et les personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples, les personnes en situation de prostitution, les professionnels des lieux de rencontre sexuelle, quel que soit le statut de ces lieux, ainsi que les partenaires ou les personnes partageant le même lieu de vie que ces personnes.
Actuellement, deux vaccins sont disponibles en France pour vacciner contre la variole du singe. De nouveaux vaccins sont également à l’étude, notamment un vaccin à ARNm.
Estelle B., Docteur en Pharmacie
– Cas de Mpox en France. www.santepubliquefrance.fr. Consulté le 05 septembre 2024.