Au 16 juin 2022, 183 cas de variole du singe ont été diagnostiquées en France. Même si le nombre de cas reste faible, les questions se multiplient sur cette maladie. Parmi ces questions, figure celle de l’éventuelle transmission de la variole du singe aux animaux de compagnie. Santé Publique France a récemment dressé l’état des lieux des connaissances sur ce sujet. Explications.
Variole du singe et animaux de compagnie
La variole du singe est transmise d’Homme à Homme par un contact rapproché. Mais, un être humain peut-il contaminer son animal de compagnie ? Ce risque est-il identique quel que soit l’animal : chat, chien, furet ou lapin ? Santé Publique France et l’Anses ont établi un état des lieux des connaissances sur ce sujet.
En Afrique de l’Ouest où le virus Monkeypox est endémique, la variole du singe a déjà été observée chez différentes espèces animales sauvages. Néanmoins, aucun réservoir animal du virus n’a été identifié à ce jour. De même, les études manquent concernant l’éventuelle transmission de la maladie de l’homme vers un animal de compagnie. La flambée actuelle des cas de variole du singe dans les pays industrialisés devrait susciter des études scientifiques sur ce sujet et livrer des conclusions dans les prochains mois.
La variole du singe présente un risque de transmission variable aux animaux de compagnie
En l’état actuel des connaissances, plusieurs points sont soulignés par les autorités de santé publique :
- Les lapins ou les lièvres pourraient être sensibles à la variole du singe ;
- Les rongeurs de compagnie, comme les souris, les rats, les cobayes ou les hamsters apparaissent peu sensibles au Monkeypox ;
- Il n’existe pas de données sur les furets ou les chiens ;
- Une seule étude a été menée chez le chat, avec aucun cas positif détecté.
Plus généralement, les animaux semblent plus fragiles quand ils sont jeunes. Par ailleurs, des animaux sauvages, comme les écureuils ou les chiens de prairie, présenteraient le plus grand risque de contamination à l’Homme, mais ces animaux ne sont pas des animaux de compagnie. Dans tous les cas, à ce jour, et pour les trois espèces d’animaux de compagnie parmi les plus représentés en France (chat, chien et furet), aucun cas de variole du singe n’a été recensé.
Des mesures de prévention par principe de précaution
Des études de réceptivité et de sensibilité des espèces animales au virus de la variole du singe sont donc nécessaires pour évaluer le risque de transmission à l’Homme ou de l’Homme vers l’animal. Ces études doivent distinguer :
- La réceptivité, c’est-à-dire le fait que l’animal héberge le virus dans son organisme, mais sans développer de symptômes (comme un porteur sain) ;
- La sensibilité, c’est-à-dire le fait de développer des signes cliniques en cas d’infection par le virus (l’animal est malade).
Avant d’en savoir plus, quelques mesures de prévention sont recommandées pour réduire tout risque de transmission avec les animaux de compagnie :
- Limiter les contacts entre l’animal et une personne infectée (isoler l’animal de la personne infectée) ;
- En cas d’infection, se laver les mains, porter des gants et un masque avant tout contact avec l’animal ;
- Une surveillance accrue par les vétérinaires de tout animal présentant des signes suspects.
Les études et expertises à venir pourraient apporter de nouvelles données et faire évoluer ces recommandations, pour protéger l’homme et l’animal de la variole du singe.
Estelle B., Docteur en Pharmacie
– AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail
portant sur « des recommandations relatives à la réduction du risque de diffusion du virus Monkeypox aux animaux en France ». anses.fr. Consulté le 19 juin 2022.