A l’ère du numérique, comment dorment les jeunes ?

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Rédigé par Estelle B. et publié le 1 mars 2020

Les jeunes sont très attirés par les nouvelles technologies, et en profitent souvent jusque tard dans la nuit. Quelles sont les conséquences sur leur sommeil ? L’observatoire régional de santé d’Ile-de-France a récemment mené une étude sur le sommeil des jeunes franciliens à l’ère du numérique. Résultats.

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Sommeil et nouvelles technologies

Les études scientifiques démontrent les impacts négatifs sur la santé du manque de sommeil, un mal chronique dans les sociétés des pays industrialisés. Et le déficit en sommeil commence souvent dès l’enfance ou l’adolescence. Ainsi, le sommeil apparaît de plus en plus comme un facteur déterminant de l’état de santé, en particulier chez les jeunes.

L’observatoire régional de santé d’Ile-de-France, en partenariat avec le conseil régional et l’agence régionale de santé, ont récemment mené une revue bibliographique pour évaluer la qualité et la quantité de sommeil chez les jeunes franciliens, notamment par rapport à leur utilisation des écrans. En complément de l’analyse bibliographique, des experts français du sommeil ont été impliqués dans l’élaboration de cette étude.

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Un jeune francilien sur cinq est insomniaque chronique

Les données issues des études compilées dans ce travail montrent une forte prévalence des troubles du sommeil chez les jeunes français, bien que les chiffres soient très variables d’une étude à l’autre. La région francilienne serait particulièrement touchée par ce phénomène, où les troubles du sommeil concernent plus d’un jeune sur deux. Et le phénomène s’amplifie depuis les années 2000, avec l’essor d’internet. Actuellement, 20 % des jeunes franciliens sont considérés comme des insomniaques chroniques et plus de 25 % sont en dette de sommeil.

Par ailleurs, les données montrent que les jeunes franciliens sont constamment exposés aux écrans, qu’il s’agisse de téléviseurs, de tablettes, de smartphones, etc. Les jeunes franciliens acquièrent ainsi leur premier smartphone vers l’âge de 12 ans, et sont exposés aux écrans entre 2 et 6 heures par jour. Or l’âge de 12 ans est un âge particulièrement vulnérable pour l’addiction aux écrans. Dans plus de 90 % des études compilées, l’exposition aux écrans entraîne un impact négatif sur les différentes caractéristiques du sommeil.

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Des actions ciblées pour préserver le sommeil, et donc la santé !

Au-delà du temps d’exposition aux écrans, certains comportements sont particulièrement à risque pour le sommeil des jeunes :

  • L’usage des nouvelles technologies dans leur chambre ;
  • L’exposition aux écrans dans l’heure qui précède le coucher ;
  • Un temps d’exposition supérieur à 2 heures par jour.

D’autres facteurs entrent également en jeu, comme la pollution sonore et l’insécurité, ce qui induit des inégalités territoriales fortes dans la région francilienne.

Cette revue de littérature montre que le sommeil des jeunes franciliens est très impacté par les nouvelles technologies et l’exposition abusive aux écrans. Le sommeil constituant un reflet de notre santé, il est capital de mettre en place des actions ciblées pour réguler l’usage des écrans chez les jeunes.

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Estelle B., Docteur en Pharmacie

– Le sommeil des jeunes Franciliens à l’ère du numérique. Un enjeu de santé publique largement sous estimé.Observatoire Régional de Santé. Consulté le 21 février 2020.