Maux de tête, douleurs musculaires, fièvre … ces petits maux du quotidien nous poussent souvent à avoir recours au paracétamol. C’est d’ailleurs la substance active la plus vendue en France et sa consommation a augmenté de 53 % en 10 ans. À la suite du décès de Naomi Musenga provoqué par un surdosage de paracétamol, aussi appelé acétaminophène, l’ANSM (Agence Nationale de sécurité du médicament) a décidé, une fois de plus, de renforcer ses informations concernant le recours au paracétamol. Quels sont les risques de cette molécule et comment mieux les prévenir ?
Renforcer le message de prévention
Les circonstances du décès de Naomi Musenga sont venues relancer deux problématiques majeures rencontrées par les services de santé : la qualité de prise en charge des appels d’urgence médicale et le manque de messages clairs à l’égard des dangers du surdosage de une substance chimique .
En réaction à ce deuxième problème, l’ANSM a réussi à ce que toutes les publicités à la télévision ou à la radio pour un médicament ayant comme principe actif le paracétamol soit accompagné du message « Attention aux risques pour le foie en cas de surdosage ».
À savoir ! Le paracétamol possède des propriétés antalgiques et antipyrétiques qui reste à établir. Il est utilisé seul (123 médicaments recensés selon le Vidal) ou en association (77 médicaments). Il permet la prise en charge de douleurs d’intensité légère à modérée, fièvre, états grippaux, rhinopharyngites. En association avec la codéine, l’opium, la caféine, et le tramadol, le paracétamol est utilisé dans la prise en charge de douleurs d’intensité modérée à intense.
Pour aller plus loin dans cette démarche de prévention, l’ANSM souhaite apposer sur toutes les boites de médicaments à base de paracétamol la mention « Surdosage = danger » avec un pictogramme d’alerte.
Actuellement, une consultation publique est lancée et les internautes sont invités, jusqu’à la fin septembre, à partager leur point de vue sur la mise en place d’un tel avertissement.
Pour participer à la consultation publique organisée par l’ANSM, vous pouvez vous rendre sur le site ansm.sante.fr
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Une méconnaissance des dangers du paracétamol
L’automédication grandissante et le manque de conseils de la part de certains pharmaciens sont deux facteurs qui peuvent favoriser la prise d’une surdose d’acétaminophène.
Pour évaluer la connaissance de cette molécule auprès du grand public, des chercheurs de l’université de Nancy ont réalisé une enquête en 2017 sur plus de 800 personnes.
Ces travaux mettent en évidence que :
- 17,9 % avaient une connaissance satisfaisante des dangers de surdosage ;
- 20,3 % s’exposés à un risque de surdosage.
En cas de surdosage, par un non-respect de la posologie d’un seul médicament ou par une association ignorée de plusieurs médicaments contenant du paracétamol, des lésions graves du foie peuvent apparaître comme une hépatite fulminante.
À savoir ! Une hépatite fulminante est une hépatite aiguë grave dans laquelle le parenchyme du foie est détruit plus ou moins massivement. Le foie, dans la grande majorité des cas, est préalablement indemne de toute maladie sous-jacente. L’organe ne peut plus assurer sa fonction de synthèse et de détoxication. L’évolution peut se faire vers l’amélioration spontanée (avec ou sans phase d’aggravation), ou bien vers l’aggravation irréversible, pouvant entraîner le décès du patient. Le seul traitement, à ce stade, est la transplantation hépatique.
La mauvaise utilisation du paracétamol est la 1ère cause de greffe hépatique d’origine médicamenteuse en France.
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Quelques recommandations sur l’usage du paracétamol
Cependant, il ne faut pas perdre de vue que le paracétamol reste un médicament sûr et efficace dans les conditions normales d’utilisation.
L’ANSM conseille de :
- Respecter la dose maximale quotidienne et la durée de traitement recommandée ;
- Vérifier la présence de paracétamol dans les autres médicaments (douleurs, fièvre, allergies , symptômes du rhume ou état grippal) ;
- Prendre des précautions particulières pour les personnes ayant un poids inférieur à 50 kg, les femmes enceintes , les individus souffrant d’insuffisance hépatique légère à modérée ou d’insuffisance rénale sévère, ou encore les personnes ayant un alcoolisme chronique ;
- En cas d’effet indésirable avéré ou soupçonné, contactez immédiatement son médecin traitant ou les urgences ;
- Déclarer un effet indésirable sur signalement-sante.gouv.fr.
Restons donc vigilant sur notre utilisation de paracétamol et surtout, n’hésitons pas à interroger les professionnels de santé !
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Julie P., Journaliste scientifique
– Paracétamol : l’ANSM lance une consultation publique pour sensibiliser les patients et les professionnels de santé au risque de toxicité pour le foie en cas de mésusage – Point d’Information. ANSM. A. Haroche. Consulté le 30 août 2018.