Sommes-nous tous égaux devant les prouesses sportives ? Malgré un entraînement drastique et une hygiène alimentaire irréprochable, pourquoi certains sportifs de haut niveau ne réussissent pas à dépasser les records existants tandis que d’autres les pulvérisent ? La part de la génétique joue un rôle indéniable dans le parcours d’un sportif puisque 170 gènes sont impliqués dans les aptitudes physiques. Quelle place donner à cette génétique ?
Quelques gènes impliqués dans la performance sportive
Parmi les 170 gènes identifiés, on retrouve ceux impliqués dans la croissance musculaire, dans l’endurance, dans la résistance cardiaque, dans la souplesse, dans les réflexes ou encore ceux responsables de la prédisposition aux blessures.
Les performances de vitesse sont ainsi liées aux versions du gène ACTN3 (alpha-actinine-3) présent sur le chromosome 11. Celui-ci est responsable de la synthèse d’une protéine musculaire, l’alpha-actinine 3. Elle est déterminante pour l’action mécanique des fibres rapides qui sont très sollicitées lors d’un effort rapide comme le sprint.
À savoir ! Il existe deux grands types de fibres musculaires. Les fibres dites « lentes » (type I ou « rouges ») qui nécessitent de l’oxygène et sont les fibres de l’endurance. Elles sont fines et développées lors de la pratique du cyclisme et de la course à pied entre autres. Et, les fibres dites « rapides » (type IIB ou « blanches ») qui ont un métabolisme ne nécessitant pas d’oxygène et qui produisent plus de puissance pendant de courtes impulsions. Celles-ci sont les plus volumineuses.
Les personnes qui présentent 2 allèles normaux pour ce gène ont un penchant naturel pour la course rapide comme le 100 mètre. A contrario, celles dotées d’une version mutée de ce gène ATCN3 ne sont pas performants au sprint mais possèdent des aptitudes naturelles pour les épreuves d’endurance comme le triathlon.
Par exemple, les autres gènes impliqués dans la performance sportive sont :
- Le gène HFE impliqué dans le métabolisme du fer ;
- Le gène de la myostatine responsable de la croissance musculaire ;
- Le gène responsable de la synthèse du récepteur cellulaire à l’EPO (érythropoïétine) ;
- Le gène responsable de la longueur du talon d’Achille ;
- 21 gènes impliqués dans les capacités respiratoires ;
- Le gène de l’angiotensine responsable de la constriction des vaisseaux sanguins ;
- Le gène ACE codant l’enzyme ACE qui a pour fonction de réguler la pression sanguine.
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Le bon profil génétique, le bon sport et le bon entraînement
Selon certaines estimations, 60 % de nos capacités sportives seraient héritées génétiquement de nos parents. Ensuite, et pour une part de 40 %, c’est l’entraînement qui serait décisif pour monter sur l’une des trois premières marches du podium.
En règle générale, un seul gène est rarement impliqué et on a bien compris que les modifications physiologiques qu’entraînent ces mutations dans les 170 gènes identifiés ne permettent pas de choisir un sport en particulier comme le ping-pong ou le basket. Mais, un type de sport sollicitant la force ou l’endurance, la vitesse ou la souplesse.
Finalement, il s’agit davantage d’un ensemble complexe de gènes, qui, dans un environnement particulier (entraînement, alimentation), va faire progresser le sportif vers le statut de champion.
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Julie P., Journaliste scientifique