Selon un rapport publié en avril 2023 par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’infertilité affecterait environ 17,5 % de la population adulte dans le monde, sans grandes disparités entre les pays. Ce rapport met en lumière l’ampleur de la problématique de l’infertilité à l’échelle mondiale. Explications.
Qu’est-ce que l’infertilité ?
L’infertilité d’un couple hétérosexuel se définit comme l’absence de grossesse après 12 à 24 mois de rapports sexuels complets, réguliers et sans contraception. Après une année, entre 18 et 24 % des couples hétérosexuels ne voient pas une grossesse débutée. Il faut distinguer l’infertilité de la stérilité, qui est l’incapacité totale d’un couple hétérosexuel à avoir un enfant. Si l’infertilité peut être réversible, la stérilité est définitive et ne s’apprécie qu’a posteriori, au terme de la vie reproductive.
L’infertilité est donc une baisse de la fertilité qui peut avoir différentes causes, physiologiques (âge) ou pathologiques (maladies génitales, infections, …) :
- Des causes féminines dans environ 1 cas sur 3 ;
- Des causes masculines dans un environ 1 cas sur 3 ;
- Des causes mixtes.
Dans environ 15 % des cas, aucun problème de fertilité n’est retrouvé chez l’homme ou chez la femme. On parle alors d’infertilité inexpliquée.
L’infertilité, un phénomène mondial
En France, selon les données de l’Assurance maladie, environ un couple hétérosexuel sur sept consulte pour un problème d’infertilité et environ 10 % des couples suivent un traitement contre l’infertilité. Qu’en est-il au niveau mondial ? Le récent rapport publié par l’OMS révèle qu’environ un adulte sur six est concerné, et ce dans toutes les régions du monde. En effet, si la plupart des problèmes de santé sont associés à une nette répartition géographique, l’infertilité semble toucher de manière similaire toutes les régions du globe et tous les pays du monde.
L’infertilité est un enjeu majeur de santé publique à l’échelle mondiale et à des niveaux similaires quel que soit le niveau socio-économique des pays. Pour l’OMS, il est donc urgent d’augmenter l’accès à des soins de fertilité abordables, de grande qualité pour tous les couples qui en ont besoin. Ces soins regroupent :
- Les bilans de fertilité pour mettre en évidence et comprendre les causes de la baisse de la fertilité ;
- L’accès aux techniques de PMA (Procréation Médicalement Assistée) ou AMP (Assistance Médicale à la Procréation) pour permettre aux couples de concrétiser leur projet de conception et de parentalité.
Un meilleur accès aux techniques de PMA pour lutter contre l’infertilité partout dans le monde
Si l’infertilité touche de manière semblable tous les pays du monde, l’accès aux soins est très différent d’un pays à l’autre, à la fois en matière de qualité des soins et en matière de coûts. Dans la majorité des pays, les techniques de PMA restent à la charge presque exclusive des patients, ce qui limite leur accès à de nombreux couples infertiles et créé une véritable discrimination entre les couples. En France, les techniques de PMA peuvent être prises en charge sous certaines conditions, en fonction de la situation des couples.
Ce rapport permet de dresser un état des lieux de la prévalence de l’infertilité dans le monde sur la période 1990-2021. Pourtant, les experts déplorent encore un manque de données dans certaines régions du monde, ou certains pays. Un tel état des lieux est indispensable pour définir les besoins en soins et en accompagnement de l’infertilité, pour permettre de faciliter l’accès aux soins à tous les couples infertiles à travers le monde.
Estelle B., Docteur en Pharmacie
– Comprendre l’infertilité. AMELI Santé. www.ameli.fr. Consulté le 6 avril 2023.