On sait aujourd’hui que les vaccins anti-Covid-19 protègent considérablement contre les formes graves de la maladie. Ils restent néanmoins boudés par une partie de la population qui craint d’éventuels effets indésirables cardiovasculaires liés à leur injection. Qu’en est-il réellement ? Une nouvelle étude a été menée sur le sujet dans le but d’évaluer le risque cardiovasculaire lié aux vaccins anti-covid-19 chez les Français de moins de 75 ans.
Vaccins anti-covid-19 : quelle sécurité ?
L’effet protecteur considérable des vaccins anti-Covid-19 contre les formes graves de la maladie n’est plus à prouver. La vaccination reste néanmoins boudée par une partie de la population qui redoute d’éventuels effets indésirables liés à l’injection. Il faut dire que ces craintes sont en partie nourries par l’identification d’un risque potentiel d’hypertension artérielle et la déclaration d’événements cardiovasculaires à différents centres régionaux de pharmacovigilance après l’injection de vaccins contre la Covid-19.
Dans ce contexte, le groupement d’intérêt scientifique « Epi-Phare », constitué par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et la Caisse nationale de l’Assurance Maladie, a mené une nouvelle étude pour faire la lumière sur le sujet.
À savoir ! Cette étude entre dans le cadre du dispositif de surveillance renforcée des vaccins contre la Covid-19.
Une étude sur le risque cardiovasculaire lié aux vaccins
L’objectif de cette nouvelle étude de pharmaco-épidémiologie consistait à caractériser le risque d’évènements cardiovasculaires graves (hors myocardite et péricardite) liés à l’injection :
- Des vaccins à ARNm Comirnaty (Pfizer) et Spikevax (Moderna)
- Et des vaccins à vecteur adénoviral Vaxzevria (AstraZeneca) et CovidJanssen (Janssen).
À savoir ! La maladie à Covid-19 est elle-même fortement associée à un risque de complications cardiovasculaires.
S’appuyant sur les données du Système national des données de santé, cette nouvelle étude a ainsi mesuré :
- Le risque de survenue des événements cardiovasculaires graves les plus fréquents : infarctus aigu du myocarde, accident vasculaire cérébral ischémique ou hémorragique et embolie pulmonaire.
- Dans les trois semaines suivant l’injection d’un vaccin à ARNm ou à adénovirus.
- Chez les personnes âgées de 18 à 74 ans vaccinées ou non et admises à l’hôpital entre le 27 décembre 2020 et le 20 juillet 2021.
À savoir ! Une précédente étude portant sur les personnes âgées de 75 ans ou plus, n’avait pas mis en évidence d’augmentation de ce risque après chacune des deux doses du vaccin ARNm Comirnaty (Pfizer).
Des résultats rassurants pour les vaccins à ARNm
Cette nouvelle étude atteste de la sécurité des vaccins à ARNm vis-à-vis du risque d’évènements cardiovasculaires graves chez les adultes. D’après les résultats, il n’y a en effet pas eu d’augmentation du risque d’infarctus aigu du myocarde, d’AVC ou d’embolie pulmonaire au cours des trois semaines suivant la 1ere ou la 2e dose de vaccins à ARNm (Comirnaty et Spikevax). Ces résultats vont dans le sens de ceux d’autres études étrangères (israéliennes, américaines et britanniques).
On ne peut pas en dire autant des vaccins à adénovirus, qui restent peu utilisés en France. Le risque d’infarctus aigu du myocarde et d’embolie pulmonaire semble en effet légèrement augmenté au cours de la deuxième semaine suivant l’injection de la 1ere dose de Vaxzevria (AstraZeneca). Il est en de même pour le risque d’infarctus aigu du myocarde au cours de la première et de la deuxième semaine suivant l’injection d’une dose de vaccin Janssen.
Quoi qu’il en soit, l’ANSM conseille à toute personne vaccinée qui présenterait des symptômes comme un essoufflement, des douleurs dans la poitrine, des palpitations (battements cardiaques forts) ou un rythme cardiaque irrégulier de consulter rapidement un médecin.
Déborah L., Docteur en Pharmacie