Saison des champignons : Halte aux intoxications !

Par |Publié le : 23 octobre 2025|Dernière mise à jour : 20 octobre 2025|3 min de lecture|

Avec l’automne, grande est l’envie de partir en promenade en forêt pour y cueillir des champignons qui composeront de savoureuses recettes de saison. Néanmoins, cette activité nécessite une grande vigilance et une bonne connaissance des espèces de champignons car certaines d’entre elles s’avèrent toxiques pour l’Homme. On fait le point.

Cueillette des champignons : une activité non dénuée de risques

Cueillir des champignons n’est pas sans risque. Du fait que certaines espèces de champignons soient toxiques voir mortelles pour l’Homme, cette activité nécessite une grande vigilance et une bonne connaissance des espèces de champignons.

Mais force est de constater que de trop nombreuses intoxications restent encore à déplorer chaque année en raison :

  • De la confusion entre une espèce comestible et une espèce toxique.
  • D’une mauvaise conservation des champignons.
  • De la consommation de champignons en mauvais état, insuffisamment cuits ou en quantités trop importantes.

Or, les conséquences digestives, rénales ou hépatiques d’une mauvaise identification ou de préparations sauvages ne sont pas anodines. Les autorités sanitaires en sont conscientes et depuis presque dix ans, l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (Anses) réalise chaque année une surveillance saisonnière des intoxications accidentelles par ingestion de champignons entre les mois de juillet et de décembre.

À savoir !La plupart des champignons poussent durant l’été et l’automne dans l’hémisphère Nord. 

Une hausse considérable des cas d’intoxications aux champignons

En 2025, près de 500 intoxications liées à la cueillette et à la consommation de champignons ont déjà été enregistrées par les Centres antipoison. Ce chiffre témoigne d’une augmentation considérable des cas depuis début septembre avec un pic attendu au mois d’octobre.

Les données enregistrées en 2024 ont par ailleurs révélé qu’entre juillet et décembre 2024, les centres antipoison ont été contactés par 1 363 personnes présentant des symptômes après la consommation de champignons. Ces symptômes étaient principalement d’ordre digestif (douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhées). Fort heureusement, la plupart des intoxications étaient bénignes mais 3,1 % se sont néanmoins révélées fortement graves et ont entraîné trois décès et trois cas d’insuffisance rénale chronique.

Parmi les confusions les plus fréquentes observées en 2024, citons les confusions entre les girolles ou les chanterelles et le clitocybe de l’olivier qui est responsable de déshydratation et de troubles digestifs pouvant être sévères. Quant aux cas de confusions graves, ils ont impliqué le plus souvent l’amanite phalloïde (confondue avec la coulemelle), responsable d’hépatites parfois mortelles.

Les bons réflexes pour éviter les intoxications

Dès lors, quels sont les bons réflexes à adopter pour éviter une intoxication liée à l’ingestion de champignons ? Pour l’Anses, une cueillette et une consommation en toute sécurité impliquent avant tout de ne ramasser que des champignons parfaitement connus par les promeneurs car certains champignons grandement toxiques peuvent fortement ressembler aux espèces comestibles.

Il convient ensuite au moindre doute sur l’identification d’un des champignons récoltés, ne pas consommer la récolte et de la faire contrôler par un pharmacien ou une association de mycologie, même lorsque les champignons ont été donnés par un proche. L’agence insiste sur l’importance de ne pas faire confiance aux applications de reconnaissance sur smartphone, en raison du risque élevé d’erreurs d’identification des champignons.

Enfin, les champignons cueillis ne doivent pas être proposés aux jeunes enfants. Quant aux champignons sauvages, il faut les cuire systématiquement au moins 20 minutes avant de les consommer.

À savoir !Si des symptômes apparaissent suite à la consommation de champignons (diarrhées, vomissements, nausées, tremblements, vertiges, troubles de la vue), il convient d’appeler immédiatement un centre antipoison en mentionnant cette consommation (numéro d’urgence des centres antipoison :  01 45 42 59 59). En cas de détresse vitale (perte de connaissance, détresse respiratoire etc.), il est essentiel d’appeler le 15 ou le 112.
Sources
– Cueillette des champignons : vigilance face aux risques d'intoxications. Anses.. www.anses.fr. Consulté le 19 septembre 2025.
– Surveillance saisonnière des intoxications accidentelles par des champignons en France hexagonale et Corse : Bilan des cas enregistrés par les Centres antipoison entre le 1er juillet 2024 et le 31 décembre 2024. Anses. . www.anses.fr. Consulté le 19 septembre 2025.

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Deborah L.
Pharmacienne. Spécialisée dans les domaines de la santé, de la nutrition et de la cosmétologie. Passionnée par l'écriture, elle sait allier la rigueur scientifique à la beauté de notre langue. Rédige un contenu scientifique fiable avec des sources vérifiées en respect de notre charte HIC.