Dyscalculie


Rédigé par Florence D-L. et publié le 24 avril 2022

un petit garçon en train de jouer avec des chiffres

La dyscalculie est un trouble méconnu de l’apprentissage qui concerne les nombres. Elle entraîne un handicap chez l’enfant, notamment à l’école. Ce handicap se poursuit à l’âge adulte dans la plupart des activités du quotidien. Un repérage précoce permet de mettre en place des mesures pour aider l’enfant à contourner ces difficultés.

Définition de la dyscalculie

La dyscalculie est un trouble spécifique et durable des activités numériques. Elle est rarement isolée. En effet, elle s’associe à d’autres troubles de l’apprentissage, appelés “troubles dys”, comme la dyslexie ou la dysorthographie. Mais, elle peut également s’accompagner de troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité ou encore de troubles de la mémoire.

À savoir ! La dyscalculie touche aussi bien les filles que les garçons.

Quels sont les symptômes de la dyscalculie ?

La dyscalculie se traduit par des difficultés à :

  • Compter et dénombrer ;
  • Lire et écrire les nombres ;
  • Comprendre la notion de quantité ;
  • Effectuer un calcul mental ou écrit ;
  • Faire la différence entre une addition, une soustraction, une multiplication ;
  • Apprendre une table de multiplication ;
  • Comprendre les données d’un problème et le résoudre…

Elle s’accompagne de difficultés au niveau spatial ce qui pose un problème en géométrie. Ainsi, c’est un frein à l’apprentissage des mathématiques dans leur ensemble. Cependant, gare aux conclusions hâtives. En effet, tous les enfants qui ont du mal à retenir leurs tables de multiplication ne sont pas dyscalculiques !

La dyscalculie conduit parfois à d’importantes difficultés scolaires, en mathématiques mais aussi dans les autres matières où il faut manipuler des nombres : les matières scientifiques mais aussi celles qui utilisent des dates ou des distances comme l’histoire-géographie.

La dyscalculie n’a aucun rapport avec le quotient intellectuel de l’enfant mais peut malheureusement entraîner des conséquences sur ses possibilités d’orientation, car les mathématiques constituent une des matières les plus importantes et les plus prestigieuses.

En dehors de l’école et à l’âge adulte, les difficultés se poursuivent car les nombres sont partout dans le quotidien. Une personne dyscalculique a du mal à établir un budget et à s’y tenir ; à se repérer dans le temps et à lire l’heure ; à se repérer dans l’espace et à retrouver son chemin… Ces situations pour le moins cocasses peuvent faire sourire mais la dyscalculie génère un véritable handicap dans la vie de tous les jours.

À savoir ! La dyscalculie entraîne une baisse des résultats scolaires en même temps qu’une perte de l’estime de soi. La personne dyscalculique se sent diminuée et dévalorisée.

Les causes et le diagnostic de la dyscalculie

La dyscalculie est généralement présente dès la naissance, même si son repérage se fait en maternelle ou en primaire. En effet, dès l’âge de 6 mois environ, le bébé est capable de reconnaître immédiatement de petites quantités sans avoir à les compter. Même chose chez l’enfant et chez l’adulte. Prenons l’exemple de trois pommes placées sur une table devant nous : pas besoin de les compter pour tout de suite savoir qu’elles sont au nombre de trois. En cas de dyscalculie, ce réflexe n’est pas présent.

Son origine exacte est inconnue. En revanche, les progrès de l’imagerie cérébrale ont permis de mettre en évidence des anomalies sans doute en lien avec la dyscalculie. En effet, il semblerait que sur le plan neurologique, il existe des différences structurelles et fonctionnelles entre le cerveau d’un individu dyscalculique et celui d’un individu ne souffrant d’aucun trouble particulier. La manipulation et le traitement des nombres entraînent l’activation de plusieurs zones dans le cerveau, et notamment du sillon intrapariétal.

un patient allongé en train de recevoir une IRM

Le repérage de la dyscalculie se fait généralement à l’école maternelle ou primaire, au moment d’apprendre à compter. Attention, certains enfants peuvent avoir un retard dans les apprentissages. Ils sont alors en léger décalage par rapport aux autres enfants mais il ne s’agit pas forcément d’une dyscalculie. En revanche, si le retard ne se réduit pas ou au contraire s’amplifie au fil du temps, il est important de réagir rapidement.

À savoir ! Face à un enfant qui rencontre des difficultés en calcul, il est essentiel de ne pas s’énerver, même si l’exercice demandé semble souvent très simple voire évident pour les parents. Qu’il s’agisse d’un retard transitoire ou bien d’une dyscalculie plus durable dans le temps, s’énerver ne sert à rien sauf à dévaloriser l’enfant.

Les parents et l’enseignant sont souvent en première ligne pour repérer la dyscalculie chez un enfant. Cependant, c’est une équipe pluridisciplinaire de médecins (pédiatre, ophtalmologue, médecin scolaire…) et de professionnels paramédicaux (orthophoniste, neuropsychologue…) qui posera le diagnostic de dyscalculie et proposera une prise en charge adaptée à l’enfant, à ses difficultés et à ses besoins.

Comment traiter la dyscalculie ?

La dyscalculie ne se soigne pas et ne disparaît pas avec le temps. Par contre, des méthodes aident la personne dyscalculique à contourner ses difficultés au quotidien.

une petite fille en consultation chez son orthophoniste

Des séances régulières avec un orthophoniste ou un neuropsychologue sont généralement nécessaires en cas de dyscalculie. Le professionnel de santé met en place une rééducation adaptée et propose également des exercices à refaire à la maison, pour progresser pendant les séances et en dehors.

La dyscalculie est une forme de handicap, elle donne accès à des aménagements de la scolarité, sous forme d’aides techniques ou humaines. Les auxiliaires de vie scolaire (AVS) sont parfois nécessaires à l’enfant puis à l’adolescent pour l’aider dans les matières qui utilisent des nombres.

À savoir ! A la maison, les parents ont parfois tendance à exclure l’enfant dyscalculique des activités qui nécessitent de manipuler des nombres comme par exemple peser des ingrédients pour faire un gâteau. Au contraire, il est intéressant de les faire participer, à leur rythme et toujours dans la bienveillance.

Rédigé par Florence L.

Sources
– DYSCALCULIE. ffdys.com. Consulté le 24 avril 2022.
– La dyslexie, la dysorthographie et la dysgraphie au quotidien. ameli.fr. Consulté le 24 avril 2022.