Que disent les chiffres sur la santé mentale des jeunes en France ?
La santé mentale des jeunes en France est aujourd’hui au cœur des préoccupations. Plusieurs facteurs influencent leur bien-être psychologique, parmi lesquels l’impact croissant des réseaux sociaux, souvent vecteurs de pression sociale, de cyberharcèlement et d’exposition à des contenus anxiogènes. Par ailleurs, les différences sociales liées au handicap, au racisme, à la religion ou à l’orientation sexuelle continuent de générer discriminations et stigmatisations. En s’appuyant sur des données récentes, cette analyse propose de mieux comprendre les enjeux majeurs qui affectent la jeunesse française.

Comprendre ce qui influence la santé mentale chez les adolescents et leur prédisposition
La santé mentale des adolescents est influencée par un ensemble de facteurs biologiques, psychologiques et sociaux. L’adolescence est une période de bouleversements identitaires et émotionnels. Elle représente une phase critique où se construisent les fondations du bien-être futur. Les jeunes sont particulièrement sensibles aux remarques, aux jugements et aux conflits. C’est aussi une période cruciale d’identité et de définition de leur place dans la société.
Le contexte actuel, marqué par les conflits armés, la montée des violences, les enjeux écologiques et les séquelles de la période Covid, reste particulièrement préoccupant et affecte la santé mentale des adolescents et jeunes adultes.
- En 2024, 45 % des jeunes Français de 11 à 15 ans souffrent de troubles anxieux, dont 8 % de manière sévère.
- Seuls 17 % des jeunes qui souffrent de troubles dépressifs ont consulté un professionnel de santé mentale en 2022 et 64 % n’en ont parlé à personne.
- Le suicide qui est la troisième cause de décès chez les 15-29 ans selon l’OMS.
- Le nombre de passages aux urgences pour gestes suicidaires chez les mineurs a doublé à certaines périodes de l’année en 2021 par rapport à 2019.
Le silence peut mener à un isolement croissant et nuire aux performances scolaires. Il est donc impératif de renforcer la prévention, de valoriser l’apprentissage, la place sociale et redonner espoir aux jeunes français.
L’impact des réseaux sociaux sur la santé des jeunes
Une étude publiée en février 2025 démontre que les réseaux sociaux sont désormais la première source d’information pour les jeunes dans l’UE, dépassant la télévision et les médias imprimés. Ainsi, 42 % des Européens âgés de 16 à 30 ans ont déclaré s’appuyer principalement sur des plateformes comme TikTok, Instagram et YouTube pour s’informer sur la politique et les questions sociales.
Les réseaux sociaux influencent un sentiment de compétition permanent et une pression sociale, avec une grande cause de désinformation. Selon les chiffres, 76 % des jeunes estiment avoir été exposés à de la désinformation et à des fausses nouvelles au cours des sept jours précédant l’enquête.
Le web, en particulier les réseaux sociaux, est également un espace propice au cyberharcèlement. En France, en 2022, 20 % des jeunes interrogés déclarent avoir été victimes de moqueries répétées en ligne, et 17 % rapportaient avoir subi des insultes à caractère récurrent. Au-delà du harcèlement, les jeunes sont aussi fréquemment exposés à des contenus inappropriés, parfois violents, choquants ou non adaptés à leur âge, ce qui peut avoir un impact négatif sur leur équilibre émotionnel et leur santé mentale.
De plus, l’hyperconnexion favorise la sédentarité chez les jeunes. Selon l’OMS, 87 % des adolescents de 11 à 17 ans scolarisés en France ne font pas assez d’exercice, un phénomène étroitement lié à l’usage prolongé des écrans.
Crédit graphique : Statista
Discriminations et stigmatisations impactent aussi la santé mentale des jeunes
Les discriminations et stigmatisations fondées sur l’orientation sexuelle, l’identité de genre, la religion ou d’autres différences peuvent avoir des conséquences graves sur la santé mentale des jeunes. À un âge où ils cherchent à s’affirmer et à être acceptés, le rejet ou les moqueries liées à leur identité peuvent provoquer un mal-être profond, accroître l’isolement social et favoriser l’anxiété ou la dépression.
Les jeunes LGBTQIA+ sont particulièrement exposés aux risques de harcèlement, d’exclusion ou de violences verbales et physiques, que ce soit à l’école, dans leur entourage ou en ligne. De même, les adolescents issus de minorités religieuses subissent souvent des préjugés et du racisme, ce qui porte atteinte à leur estime de soi et à leur sentiment de sécurité. Les discriminations liées à l’apparence physique et au handicap sont également perçues comme particulièrement fréquentes.
- 84 % des Français pensent qu’il existe des discriminations envers les personnes en situation de handicap.
- 36 % des hommes et 33 % des femmes LGBTQIA+ sont victimes de discrimination.
- 54 % des femmes LGBTQIA+ sont victimes de sexisme en 2024.
Promouvoir l’inclusion, l’écoute bienveillante et le respect de la diversité est donc essentiel pour assurer un développement harmonieux et préserver la santé mentale des adolescents, quelle que soit leur orientation sexuelle ou leurs croyances. De même qu’une bonne santé mentale à cet âge vulnérable dépend de plusieurs éléments comme un bon sommeil, une activité physique adaptée, une éducation émotionnelle (gestion des émotions, adaptation au stress), ainsi qu’un environnement stable et bienveillant à la maison et à l’école.
– https://fr.statista.com/statistiques/1421898/violences-par-sexe-et-orientation-sexuelle/. fr.statista.com. Consulté le 20 mai 2025.
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