Hoquet


Rédigé par Estelle B. et publié le 4 novembre 2020

une femme mettant ses mains devant sa bouche

Le hoquet résulte de contractions involontaires et successives du diaphragme, suivies d’une fermeture brutale de la glotte provoquant le bruit si caractéristique du hoquet. Le plus souvent, aucune cause n’est identifiée et les épisodes de hoquet restent transitoires et bénins. Dans de rares cas, une pathologie grave est associée à un hoquet persistant ou rebelle. Plusieurs médicaments sont disponibles, mais leur efficacité est généralement modeste.

Définitions et symptômes

Qu’est-ce que le hoquet ?

Le hoquet est un phénomène qui paraît connu et familier de tous. Il correspond à un réflexe respiratoire incontrôlable, se manifestant par une succession de sons caractéristiques. La contraction involontaire, spasmodique et coordonnée du diaphragme et des muscles intercostaux, suivie d’une fermeture brutale de la glotte et des cordes vocales, sont à l’origine du hoquet. Le bruit caractéristique se manifeste entre deux respirations habituelles.

illustration des voies respiratoires

Le hoquet aigu est très fréquent, sous forme d’épisodes transitoires brefs. En revanche, le hoquet peut beaucoup plus rarement persister dans le temps pour devenir un hoquet chronique, dont les spécialistes distinguent deux formes :

  • Le hoquet persistant au-delà de deux jours ;
  • Le hoquet rebelle au-delà d’un mois.

Sur le plan physiopathologique, le hoquet résulte d’une irritation des nerfs diaphragmatiques ou des racines nerveuses de la moelle épinière qui contrôlent les muscles respiratoires, dont le diaphragme (principal muscle respiratoire). Sur le plan épidémiologique, si tous les sujets quel que soit leur âge peuvent présenter un hoquet, le phénomène apparaît plus fréquent chez les hommes.

À savoir ! Le hoquet n’est pas un trait spécifique de l’espèce humaine. En effet, tous les vertébrés peuvent avoir le hoquet !

Dans la majorité des cas de hoquet aigu, aucune cause n’est retrouvée. Cependant, certaines circonstances semblent favoriser des épisodes de hoquet aigu :

  • Une distension gastrique (ballonnement de l’estomac dû à une accumulation d’air) ;
  • Une consommation importante d’alcool ;
  • Une consommation excessive de chewing-gum (aérophagie) ;
  • Un excès de nourriture ;
  • L’ingestion d’aliments très chauds ou épicées ;
  • L’ingestion de boissons très chaudes ou gazeuses.

Les hoquets chroniques peuvent avoir des origines diverses, et parfois graves :

  • Le plus souvent, une irritation de l’œsophage, associée à un reflux gastro-œsophagien ou à une hernie hiatale (une partie de l’estomac remonte vers le thorax) ;
  • Un ulcère gastroduodénal ;
  • Une gastrite (inflammation de la muqueuse de l’estomac) ;
  • Des pathologies neurologiques affectant le larynx (organe cartilagineux de l’appareil respiratoire situé au niveau de la gorge), le pharynx (carrefour entre les voies digestives et les voies aériennes), des organes du thorax ou de l’abdomen (cœur, poumons, estomac, intestins, foie, …) ;
  • La prise de certains médicaments (certains psychotropes, certains traitements anticancéreux ou encore les corticoïdes) ;
  • Un trouble psychologique (stress, émotion forte).

À savoir ! Cancer et hoquet : Les patients cancéreux peuvent présenter des épisodes de hoquet, sans cause réellement identifiée. Mais le hoquet peut être associé au développement de certaines tumeurs (certaines tumeurs cérébrales, cancer de l’œsophage, cancer de l’estomac, cancer du pancréas, tumeurs médiastinales, cancer du poumon) ou dans certains contextes cliniques (occlusion intestinale, chirurgie abdominale, prise de certains médicaments).

Quels symptômes ?

Le hoquet aigu est celui que tous les sujets connaissent. Il se manifeste par quelques secousses isolées, associées à l’émission d’un bruit caractéristique. Sensation désagréable, il reste généralement sans conséquence, car il cesse de lui-même assez rapidement.

En revanche, lorsque le hoquet se prolonge, on parle de hoquet chronique, qui se subdivise en deux formes, selon la durée des symptômes :

  • Le hoquet persistant au-delà de 48 heures ;
  • Le hoquet rebelle au-delà d’un mois.

Ces formes de hoquet sont très pénibles pour les patients et altèrent considérablement leur qualité de vie.

À savoir ! Le hoquet du nourrisson est bien connu de tous les parents. Une grande majorité de nouveaux nés présentent des épisodes de hoquet répétés dans les premiers mois de leur vie. Le plus souvent, le hoquet se manifeste après la tétée ou la prise du biberon. Il s’explique par l’ingestion d’air pendant le repas du nourrisson. Sans gravité et totalement indolore pour l’enfant, ce hoquet disparaît en quelques minutes, et est souvent calmé par le rot

Le hoquet peut se manifester de manière isolée, ou au contraire être associé à d’autres symptômes qui peuvent être révélateurs de son origine :

  • Un reflux gastro-œsophagien ;
  • Des troubles de la déglutition ;
  • Une toux ;
  • Une fièvre ;
  • Une douleur thoracique ;
  • Des symptômes neurologiques ;
  • Des troubles du sommeil.

Quand consulter ? Le hoquet aigu, habituel et familier de tous, est dans la très grande majorité des cas totalement bénin. En revanche, si les épisodes de hoquet se multiplient et deviennent persistants, une consultation médicale est nécessaire. Des épisodes répétés de hoquet associés à d’autres symptômes inhabituels doivent amener à consulter son médecin traitant. Le hoquet chronique peut en effet être révélateur d’une pathologie sous-jacente

Diagnostic et traitements

Quel diagnostic ?

Si la majorité des cas de hoquet ne nécessite pas de consulter un médecin, un avis médical est nécessaire dans deux situations :

  • Un hoquet chronique (qui dure plus de 48 heures) ;
  • Un hoquet associé à d’autres symptômes inhabituels.

Le médecin s’attachera dans un premier lieu à comprendre le contexte de survenue du hoquet (prise de médicament, consommation d’alcool, repas trop copieux, …) et à rechercher le ou les symptômes éventuels associés (troubles digestifs, problèmes de sommeil, douleurs, appétit, …). L’objectif de la consultation médicale est de rechercher une pathologie provoquant un hoquet inhabituel.

L’examen clinique implique nécessairement un examen neurologique complet. Le médecin prescrit ensuite des examens complémentaires, tels que :

  • Un ionogramme sanguin (dosage des principaux constituants ioniques du sang : le sodium, le potassium, le calcium, le chlore, le magnésium et les bicarbonates) ;
  • Un dosage sanguin de l’urée et de la créatinine ;
  • Une radiographie thoracique ou un scanner thoracique ;
  • Un électrocardiogramme  ;
  • Une endoscopie digestive haute pour visualiser l’œsophage, l’estomac et la partie supérieure de l’intestin grêle. Cet examen peut être complété si nécessaire par la mesure du pH de l’œsophage (pHmétrie œsophagienne) et par une manométrie (mesure de la pression dans l’œsophage pour enregistrer les mouvements de l’œsophage) ;
  • Une IRM cérébrale.

À savoir ! Les affections digestives représentent la première cause de hoquet chronique. L’endoscopie digestive haute est donc l’examen complémentaire le plus prescrit dans ce contexte. S’il se révèle négatif, le scanner thoracique et l’IRM cérébrale sont réalisés.

Quels traitements ?

Le hoquet aigu est très majoritairement bénin et ne nécessite donc aucun traitement. Il cesse spontanément et survient de temps en temps, sans gêne notable, ni impact sur la qualité de vie du sujet. En revanche, le hoquet chronique constitue une véritable gêne pour le patient, et un élément très négatif pour sa qualité de vie. De plus, cette forme de hoquet est généralement associée à une pathologie sous-jacente qu’il faut traiter.

À savoir ! Les remèdes de grand-mères et idées reçues qui circulent pour se débarrasser d’un épisode de hoquet sont nombreux, mais ils n’ont jamais fait preuve de leur efficacité sur le plan scientifique. Parmi ces méthodes figurent entre autres les séries d’apnées prolongées, les séries de respirations profondes dans un sac en papier, le fait d’avaler un morceau de pain sec, du sucre en poudre ou de la glace pilée, une traction sur la langue, le fait de provoquer un bâillement ou encore le fait d’être distrait ou surpris

Le traitement de la pathologie associée constitue l’un des piliers de la prise en charge du hoquet chronique. La mise en place d’un traitement efficace et adapté de la pathologie responsable du hoquet chronique peut permettre de résoudre les épisodes répétés de hoquet.

Parallèlement, il existe des médicaments utilisés pour soulager les crises de hoquet chronique lorsqu’aucune cause n’a été retrouvée lors du diagnostic, mais leur efficacité est le plus souvent très modeste. Parmi ces médicaments, se retrouvent :

  • Le baclofène, à raison de 5 mg par voie orale toutes les 6 heures est parfois efficace ;
  • La chlorpromazine entre 10 et 50 mg par voie orale trois fois par jour selon les besoins. Si le hoquet est rebelle et sévère, ce médicament peut être administré par voie intramusculaire ou par voie intraveineuse ;
  • Le métoclopramide 10 mg entre deux et quatre fois par jour ;
  • Certains médicaments anticonvulsivants, comme la gabapentine

Si ces traitements se révèlent inefficaces, d’autres options thérapeutiques peuvent être envisagées en cas de hoquet rebelle et pénible à supporter pour le patient :

  • Un blocage du nerf phrénique, grâce à de faibles quantités d’un produit anesthésique. Cette alternative peut provoquer de graves effets secondaires et est donc à envisager avec la plus grande prudence ;
  • La section bilatérale des nerfs phréniques se révèle inefficace chez certains patients ;
  • La pose d’une sonde nasogastrique peut permettre de faire cesser le hoquet pour soulager le patient sur une période de quelques jours.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources

– Hoquet. Manuel MSD. Consulté le 28 octobre 2020.
– Le hoquet : définition, mécanisme et symptômes. AMELI . Consulté le 28 octobre 2020.
– Hoquet. Société Canadienne du Cancer. Consulté le 28 octobre 2020.


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