Sommeil : les Français passent sous la barre des 7 heures par nuit

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Rédigé par Julie P. et publié le 22 mars 2019

Selon la  dernière enquête de Santé publique France, les Français dorment en moyenne 6h42 minutes par 24 heures. C’est la première fois que la population française passe en dessous des 7 heures de sommeil recommandé. Quelles en sont les causes ? Et surtout, comment retrouver un temps de sommeil idéal bénéfique pour notre santé ?

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Les raisons du déclin du sommeil

Pour réaliser cette étude, les chercheurs et coordinateurs scientifiques de Santé Publique France ont posé des questions à un échantillon représentatif de la population française de 12 637 hommes et femmes âgés entre 18 et 75 ans.

Leurs résultats montrent que :

  • Le temps de sommeil total par 24 heures est de 6h42 en semaine et 7h26 en période  de repos ;
  • 36 % de la population dort moins de 6 heures par nuit (court dormeur) ;
  • Le temps de sommeil effectif est inférieur, en moyenne, de 19 minutes au temps de sommeil idéal ;
  • 21 % sont en dette de sommeil ;
  • 17 % en restriction de sommeil ;
  • 27 % d’entre eux font une sieste par semaine et 32% le week-end ;
  • L’insomnie touche 13,1% de la population (17% chez les femmes et 9% chez les hommes).

À savoir ! La dette de sommeil par 24 heures est la différence entre le temps de sommeil idéal et le temps de sommeil par 24 heures en une semaine. Si elle est supérieure à 90 minutes, on parle de dette de sommeil sévère. La restriction de sommeil est quant à elle la différence entre le temps de sommeil total en repos/24h et le temps de sommeil total en semaine/24h. On parle de restriction sévère s’il est de 2 heures ou plus

Pour les auteurs de ce rapport, plusieurs raisons viennent expliquer ce recul du temps de sommeil :

  • L’augmentation du nombre des travailleurs de nuit (3,3 millions en 2010 contre 4,3 millions en 2013), une population connue pour dormir une heure de moins par nuit en comparaison avec les travailleurs de jours ;
  • Le temps de trajet toujours très long entre le travail et le domicile (2 à 3 heures) obligeant les employés à « grignoter » sur leur temps de sommeil ;
  • L’augmentation du temps passé devant les écrans (smartphone, tablette, ordinateurs, TV) avec des programmes de divertissement toujours plus abondants et accessibles à tout moment (replays) ;
  • Disponibilité professionnelle à tout moment avec le smartphone obligeant les cadres à répondre à des sollicitations tardives ou très tôt dans la journée (mondialisation des échanges professionnels) ;
  • Exposition aux bruits nocturnes et à la pollution lumineuse (aéroport, autoroutes, animations urbaines, etc.) rendant l’endormissement difficile.

Ce recul du temps de sommeil est un véritable enjeu de santé publique quand on sait que dormir moins de 6 heures par nuit entraîne un risque plus élevé d’accidents, de diabète, d’obésité, d’hypertension, de dépression et de pathologies cardiaques.

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Miser sur les bénéfices de la sieste

Contrairement aux études précédentes sur le sommeil, celle de 2017 inclut le paramètre de la sieste.

Les épidémiologistes ont mis en évidence que plus d’un quart des Français font une sieste, au moins une fois par semaine,  avec une durée moyenne de 50 minutes.

Le week-end, c’est 32% des interrogés qui font une sieste d’une durée moyenne de 59 minutes.

C’est le point positif de cette étude car cette capacité à faire la sieste pour récupérer sa dette de sommeil est un véritable enjeu de santé publique.

A ce titre, le monde scolaire et professionnel doit accentuer ses efforts sur la mise en place de salle de repos. Plus de services devraient être proposés dans ce sens : cabine de repos dans les villes, zone au calme dans les entreprises, des salles de repos dans les universités… Tout est envisageable. Certaines entreprises d’ailleurs proposent déjà des coins repos, avec un lit, à leurs employés pour faire une sieste pendant 30 minutes à une heure.

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Des pistes pour retrouver un temps de sommeil idéal

Parce que le manque de sommeil ne doit pas être « une fatalité », le rapport de santé publique France met en avant plusieurs actions individuelles à mettre en place comme :

  • Être attentif à l’environnement de la chambre (opaque à l’éclairage extérieur, température de 18°C, éviter les lumières et les bruits des smartphones ou autres, préserver le silence, etc.) ;
  • Se laisser le temps de faire une sieste de 20 à 30 minutes ;
  • Étendre ses heures de sommeil dans la semaine précédent une période difficile (voyage d’affaires, examens, obligations professionnelles etc) ;
  • Faire du sport (sauf en soirée) pour faciliter l’endormissement ;
  • Eviter de consommer de l’alcool et un repas trop copieux le soir.

Enfin, ils soulignent, à juste titre, que la société, dans son ensemble, doit aussi agir pour faciliter la récupération par le sommeil. Ils conseillent de mettre en place les cours plus tardivement le matin pour les étudiants, aménager des espaces de repos au travail ou dans les transports en commun (Trains, bus, avion) et favoriser les aménagements d’horaires pour les employés (télétravail, décalage des horaires dans la journée en fonction du temps de transport et des pics d’activité professionnelle, etc.).

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Julie P., Journaliste scientifique

– – Le temps de sommeil en France. BEH. D. Léger et al. Consulté le 21 mars 2019.
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