Un risque accru de Covid long après une infection symptomatique

Actualités Coronavirus (COVID-19)

Rédigé par Estelle B. et publié le 19 avril 2022

Combien de Français souffrent aujourd’hui d’une forme longue ou prolongée de la Covid-19, aussi appelée Covid long ? Si le concept même de Covid long a suscité le débat depuis la première vague épidémique, les données tendent à le démontrer aujourd’hui. Près de deux ans après le début de la pandémie, des Français continuent de présenter des symptômes de la Covid-19. Par ailleurs, les résultats de l’étude de cohorte Constances montrent que le risque de Covid long est majoré après une infection symptomatique.

femme en train d'étudier avec son ordinateur et qui a mal à la tête

Infection par le SARS-Cov-2 et Covid long

Le Covid long ou post-Covid intrigue les scientifiques et les médecins depuis l’hiver 2019-2020. Les études se multiplient pour comprendre l’origine de ces symptômes persistants et comment prendre en charge au mieux les patients concernés. Les patients décrivent des symptômes toujours présents plusieurs semaines voire plusieurs mois après l’épisode d’infection par le SARS-Cov-2. Parmi les symptômes évoqués, figurent notamment :

  • La perte de goût et/ou d’odorat ;
  • La gêne respiratoire ;
  • Des douleurs articulaires et musculaires ;
  • Une fatigue chronique ;
  • Des troubles cognitifs ;
  • Des troubles digestifs.

Dans ce contexte, des chercheurs français ont utilisé les données de la cohorte Constances, qui a réuni 25 910 volontaires.

Une cohorte en population générale pour mieux comprendre le Covid long

Pour les médecins, il reste difficile de relier la plupart des symptômes à l’épisode de Covid-19. En effet, une fatigue chronique ou des douleurs musculaires peuvent être liés à d’autres facteurs qu’une infection par le SARS-CoV-2 plusieurs semaines ou mois auparavant. L’intérêt de la cohorte Constances est d’être une cohorte en population générale, c’est-à-dire composée à la fois de personnes ayant contracté la Covid-19 et de personnes n’ayant pas été infectées par le SARS-Cov-2. Les volontaires ont subi un test sérologique pour déterminer un antécédent de Covid-19.

Pour les chercheurs, l’analyse des données de la cohorte Constances permet de comparer la persistance de symptômes 7 à 8 mois après la première vague épidémique dans quatre groupes de volontaires :

  • Les personnes ayant un test sérologique positif et un antécédent d’infection symptomatique par le SARS-Cov2 ;
  • Les individus ayant un test sérologique positif, mais n’ayant développé aucun symptôme de la Covid-19 ;
  • Les personnes ayant un test sérologique négatif, mais des symptômes de Covid ;
  • Celles ayant un test sérologique négatif et aucun symptôme décrit depuis le début de la pandémie.

Plus de Covid long après une infection symptomatique

À partir des résultats, les chercheurs ont mis en évidence que les personnes symptomatiques et avec un test sérologique positif présentaient significativement, par rapport aux personnes à test sérologique négatif, les symptômes persistants suivants :

  • Une perte de goût et/ou d’odorat ;
  • Une gêne respiratoire ;
  • Une fatigue.

Par ailleurs, ils ont observé que la persistance de symptômes de la Covid-19 était généralement associée à la survenue de signes caractéristiques de l’infection au moment où la personne est infectée par le SARS-Cov-2. Ces résultats renseignent les médecins sur la complexité des mécanismes physio-pathologiques impliqués dans le développement des formes prolongées de Covid-19. Mais il reste toujours à démontrer formellement que ces symptômes sont liés à l’infection par le virus et pas à d’autres causes. Cette démonstration est capitale pour mettre en place une prise en charge adaptée des patients concernés.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources
– Persistent symptoms after the first wave of COVID-19 in relation to SARS-CoV-2 serology and experience of acute symptoms: A nested survey in a population-based cohort. sciencedirect.com. Consulté le 19 avril 2022.
– Covid long : des symptômes persistants des mois après la première vague. presse.inserm.fr. Consulté le 19 avril 2022.
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