VIH : un niveau inquiétant sur le continent Européen selon l’OMS

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Rédigé par Julie P. et publié le 31 janvier 2019

Selon le Centre Européen de Prévention et de Contrôle des maladies (ECDC) et le Bureau régional de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 160 000 personnes ont reçu un diagnostic de séropositivité du VIH en 2017 dans la zone Europe regroupant plus d’une cinquantaine de pays. Retour sur ces travaux de l’OMS qualifiant 2017 comme une nouvelle année de chiffres alarmants.

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Augmentation de nouveaux cas dans la partie orientale de l’Europe

A la vue de ces résultats, l’OMS estime qu’il s’agit d’un « chiffre alarmant » mais qu’il reste cependant « encourageant de constater que la courbe ascendante est moins marquée qu’auparavant » en Europe.

Dans toute la région, le VIH (Virus de l’Immunodéficience Humaine= virus responsable du SIDA) affecte davantage les hommes puisqu’ils représentent 70 % des nouveaux diagnostics de VIH.

Sur les nouveaux cas de Séropositivité du VIH recensés dans 53 pays de l’Europe  (voir carte) :

  • 130 861 sont localisés dans la partie orientale ;
  • 22 354 vivent dans 30 des 31 pays de l’UE/EEE (baisse de 6,9 à 6,4 pour 100 000 personnes entre 2008 et 2017) ;
  • 6 205 vivent dans le centre de l’Europe.

Dans la partie orientale du territoire européen, le taux de progression de séropositivité du VIH a été de 68% entre 2008 et 2017. Dans la partie centrale de la Région, l’augmentation est de 121 % pour cette même période.

Dans les pays de l’Union européenne et de l’Espace économique européen, une baisse du nombre de nouveaux diagnostics a été enregistrée grâce à une diminution de 20 %, depuis 2015, de nouveaux diagnostics de VIH chez les hommes ayant des rapports avec des hommes.

Pour les autorités sanitaires, la raison principale expliquant cette augmentation de nouveaux cas dans les pays orientaux de l’Europe est le délai du diagnostic : 53% des personnes nouvellement diagnostiquées sont à un stade tardif de l’infection (cellules CD4<350 par mm3 de sang) et 32 % à un stade avancé de l’infection (cellules CD4<200 par mm3 de sang).

À savoir ! On parle de diagnostic avancé ou tardif quand la maladie s’est déjà déclarée ou que le patient présente un niveau très bas de lymphocytes T CD4, des globules blancs (cellules immunitaires) ciblés par le VIH. Un diagnostic tardif ou avancé augmente les risques de décès et favorise de nouvelles transmissions du VIH. En dessous de 200 cellules CD4/mm3, le patient est très immunodéprimé (stade SIDA) et vulnérable aux maladies opportunistes liées au SIDA (infections, tuberculose, etc.).

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Améliorer le dépistage pour atteindre les objectifs de 2030

Plus de 2,3 millions de personnes dans la Région européenne de l’OMS sont touchées par le VIH, surtout dans la partie orientale de la Région.

Parmi ces individus vivant en Europe avec le VIH, 20% d’entre eux ne sont pas diagnostiqués.

Pour atteindre l’objectif d’éliminer durablement le VIH dès 2030 à l’échelle du globe, l’OMS a mis en place une stratégie internationale.

L’un des enjeux est de mener des actions de prévention, mais aussi, de dépister précocement les personnes qui courent un risque d’infection par le VIH.

En effet, le fait de ne pas connaitre son statut sérologique assez rapidement entraîne un traitement médicamenteux tardif (antirétroviraux) menant fréquemment à une mortalité et une morbidité plus élevée que celles observées chez les patients bénéficiant d’un traitement précoce.

Les personnes diagnostiquées tardivement ont un risque plus accru de développer le SIDA (Syndrome d’Immunodéficience Acquise), la tuberculose (cause de mortalité la plus fréquente car présence d’une co-infection avec le SIDA) et l’hépatite C.

En parallèle, le virus est davantage transmis car sa présence est ignorée.

Pour diagnostiquer plus rapidement la Séropositivité du VIH, l’Europe est incitée à collaborer avec les populations les plus exposées et les plus vulnérables.

Les nouvelles recommandations de l’ECDC sur le dépistage combiné du VIH et des hépatites virales fournissent aux pays les données scientifiques pour améliorer le dépistage du VIH, mais aussi de l’hépatite C.

« L’appel que je lance aux gouvernements, aux ministres de la Santé et aux décideurs est péremptoire : intensifiez votre riposte dès maintenant », déclare le docteur Zsuzsanna Jakab,

directrice régionale de l’OMS pour l’Europe.

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Julie P. Journaliste scientifique

– Surveillance du VIH/sida en Europe – 2018 (2018). OMS. Consulté le 22 janvier 2019.