La vitamine B, une arme contre la pollution

La pollution est un sujet d’actualité, en effet, nombreux ont été les pics de pollution depuis ce début d’année, notamment en Île-de-France. Quels impacts pour la santé ? Peut-on les réduire ? Selon certains chercheurs, la vitamine B pourrait être une solution.

48 000 décès par an liés à la pollution

L’Agence Santé Publique France a réalisé une enquête sanitaire sur l’impact de la pollution atmosphérique. L’objectif était d’évaluer le poids de cette exposition sur la santé. Les résultats démontrent que 48 000 décès seraient dus chaque année à l’inhalation de particules fines contenues dans l’air pollué. Un chiffre qui est en accord avec ceux d’une précédente étude européenne réalisée en 2000.

A savoir ! Les particules sont dites « fines » lorsque leur diamètre est inférieur à 2.5 micromètres (soit 10^-6 cm). Elles sont communément désignées par leur abréviation PM_2.5 (Particulate matter).

Cependant, la pollution de l’air ne concerne pas uniquement les grandes villes, en effet :

• Dans les villes de plus de 100 000 habitants, l’enquête montre une perte de 15 mois en moyenne d’espérance de vie à 30 ans ;
• Pour les plus petites villes de moins de 100 000 habitants, la perte s’élève à 10 mois ;
• Dans les zones rurales de moins de 2000 habitants, c’est en moyenne 9 mois d’espérance de vie qui sont perdus.

De plus, l’évaluation réalisée par Santé Publique France montre qu’une diminution des niveaux de pollution permettrait d’importants bénéfices sur la santé. Ainsi, 34 000 décès pourraient être évités chaque année si l’ensemble des communes parvenait à réduire leur niveau au même seuil que celui des communes les moins polluées.

Par ailleurs, Santé Publique France a également mené une étude dans 17 villes de France de 2007 à 2010. L’objectif était là encore d’évaluer l’impact de l’air pollué sur la santé. Les résultats montrent que ce n’est pas les pics de pollution qui sont le plus à craindre. C’est l’exposition quotidienne et sur une longue durée qui a l’impact le plus néfaste sur la santé.

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La vitamine B, mesure préventive contre la pollution

C’est un fait, la pollution de l’air a des conséquences importantes sur la santé des Français.  Cependant, les mesures de protection, notamment lors d’un pic de pollution, sont limitées. Une équipe de chercheurs suggère que la supplémentation en vitamine B pourrait limiter les effets néfastes de cet air pollué.

L’étude de l’action de la vitamine B contre les effets de contenues dans l’air pollué découle de précédents résultats, publiés en 2008. Ils démontraient que les individus présentant un taux de vitamine B plus élevé étaient moins touchés par les maladies cardiovasculaires dues à la pollution.

Selon les scientifiques, la consommation de vitamine B permettrait la protection de l’ADN contre d’éventuelles modifications induisant un dysfonctionnement de certains organes (poumon, cœur, etc.). L’étude s’est donc portée sur 10 adultes en bonne santé, âgés de 18 à 60 ans. Ainsi, les participants étaient exposés deux fois aux fines particules (PM_2,5). La première exposition était couplée à la prise d’un placebo (pendant 1 mois), alors que la seconde à la prise de vitamine B (d’un mois également). Les résultats de cette expérience, sont clairs, la supplémentation en vitamine B est efficace puisqu’elle permet d’atténuer les effets induits par l’air pollué sur l’ADN.

Les résultats bien que prometteurs, sont néanmoins à prendre avec précaution compte tenu du faible nombre de personnes incluses. Afin, de les confirmer, des études sur un nombre plus important de sujets sont nécessaires. Il faut donc attendre encore un peu pour voir naître des interventions préventives reposant sur la prise de vitamine B. Et quand bien même, elle ne devra pas se substituer aux actions de santé publique visant à diminuer les taux de pollution, mais venir en complément.

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Charline D., Pharmacienne

Sources