Accompagnement nutritionnel au cours du traitement de l’obésité par aGLP-1

Par |Publié le : 24 juin 2025|Dernière mise à jour : 23 juin 2025|4 min de lecture|

Les agonistes du GLP-1, initialement développés pour le diabète de type 2, sont devenus des traitements phares de l’obésité. Leur efficacité est réelle, avec une perte de poids moyenne allant de 5 à 15 %, voire plus de 20 % pour certaines molécules. Mais leur bon usage repose sur une prise en charge globale, incluant un accompagnement nutritionnel adapté. Car au-delà de la perte de poids, ces traitements posent de nouveaux défis : effets secondaires digestifs, risque de carences, fonte musculaire… Dans cet article, on fait le point sur les stratégies alimentaires à mettre en place pour accompagner au mieux les patient·es sous aGLP-1.

Quels sont les enjeux nutritionnels du traitement par aGLP-1 ?

Les aGLP-1 sont des traitements administrés par injection sous-cutanée, à un rythme quotidien (liraglutide) ou hebdomadaire (sémaglutide, tirzépatide). En France, les médicaments les plus couramment prescrits sont Ozempic®, Wegovy®, Saxenda® et, plus récemment, Mounjaro®. Ils agissent en ralentissant la vidange de l’estomac, en réduisant l’appétit et en améliorant la régulation de la glycémie. Cela entraîne une diminution des apports alimentaires… mais parfois aussi des déséquilibres.

Parmi les problèmes fréquemment observés :

  • Des nausées, reflux ou ballonnements, liés à la digestion plus lente ;
  • Une diminution globale des apports en protéines, vitamines ou minéraux ;
  • Une perte de masse musculaire, qui peut fragiliser le métabolisme ;
  • Un risque de reprise de poids après l’arrêt du traitement, en l’absence de nouvelles habitudes ancrées ;
  • Une fatigue accrue ou un état de faiblesse, pouvant être aggravé par des carences nutritionnelles non anticipées.

Le suivi nutritionnel permet donc de prévenir ces effets indésirables, d’optimiser les résultats sur la santé et d’accompagner les changements de mode de vie.

Quelles stratégies alimentaires mettre en place ?

Il ne s’agit pas de suivre un régime strict, mais d’adopter des habitudes équilibrées, adaptées aux besoins du corps pendant ce traitement :

  • Manger en petites quantités, plus souvent, pour mieux tolérer les repas et éviter les nausées.
  • Privilégier les protéines de qualité (œufs, poissons, légumineuses, produits laitiers…) pour maintenir la masse musculaire. L’objectif est d’atteindre au moins 1 à 1,2 g/kg de poids corporel/jour.
  • Renforcer l’apport en fibres (fruits, légumes, céréales complètes) tout en l’ajustant en fonction de la tolérance digestive (risque de ballonnements).
  • Limiter les aliments gras, très sucrés ou ultra-transformés, souvent mal tolérés et peu intéressants sur le plan nutritionnel.
  • Bien s’hydrater, en particulier si la sensation de soif est diminuée, pour éviter la déshydratation liée à une faible consommation alimentaire.

Dans certains cas, des compléments alimentaires peuvent être proposés, notamment en vitamine B12, fer, calcium ou vitamine D, surtout si une carence est suspectée ou objectivée. L’avis d’une diététicienne ou médecin est alors essentiel pour ajuster l’apport.

Comment maintenir les bénéfices à long terme ?

L’arrêt du traitement peut entraîner une reprise de poids, en particulier si aucun accompagnement n’est mis en place. Pour prévenir ce phénomène fréquent, il est recommandé de :

  • Ancrer les habitudes alimentaires pendant le traitement, en prenant le temps de les ajuster progressivement aux nouveaux besoins du corps ;
  • Faire un point régulier sur ses besoins réels, son rapport à l’alimentation, ses émotions, sa relation au corps ;
  • Poursuivre une activité physique adaptée, indispensable pour préserver les muscles et stabiliser le métabolisme. Des séances de renforcement musculaire sont particulièrement conseillées.
  • Consulter un professionnel de santé, pour bénéficier d’un suivi global, multidisciplinaire et personnalisé.

Le traitement par agonistes du GLP-1 représente une solution thérapeutique novatrice pour les personnes en situation d’obésité. Mais pour que les bénéfices soient durables, il doit s’inscrire dans une démarche plus large, qui passe par une alimentation adaptée, un soutien médical et un suivi régulier. Il ne s’agit pas seulement de perdre du poids, mais d’apprendre à mieux connaître ses besoins, à ajuster ses comportements, et à construire pas à pas un équilibre de vie durable.

Sources
– Journal Américain de nutrition clinique. www.sciencedirect.com. Consulté le 16 juin 2025.

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Julie R.
Infirmière pendant 15 ans, dont 10 en pédiatrie, Julie R. est animée par une passion pour la santé, l'écologie et les sciences. Spécialisée en rédaction web SEO, alliant respect de notre charte HIC et approche humaine, elle met son expérience au service d’une meilleure compréhension de la santé pour le plus grand nombre