Aliments ultra-transformés : des effets néfastes au-delà de l’apport calorique

Par |Publié le : 25 septembre 2025|Dernière mise à jour : 22 septembre 2025|4 min de lecture|

Céréales, nuggets, biscuits, sodas, desserts lactés, plats préparés de tous types…les aliments ultra-transformés représentent en moyenne un tiers de nos apports caloriques quotidien. Fin août, une étude inédite met en évidence que ces aliments nuisent à la santé, et ceci indépendamment des calories qu’ils apportent.

Qu’est-ce qu’un aliment ultra-transformé ?

Un aliment ultra-transformé ou AUT se caractérise par une liste d’ingrédients comportant au moins une substance elle-même ultra-transformée.

Cette ou ces substances sont obtenues par synthèse ou procédés (physiques, chimiques ou biologiques) appliqués à des matières premières naturelles.

Ces molécules peuvent être des additifs référencés, mais aussi des sucres hydrolysés, des matières grasses hydrogénés ou bien des protéines isolées. Les procédés technologiques sont variés : hydrogénation, soufflage ou encore cuisson-extrusion.

À savoir !Les aliments transformés sont quant à eux des aliments fabriqués à partir de denrées brutes ou peu transformées (beurre, huile, lait) par des procédés simples. Il s’agit, par exemple, de pain, de confiture, de fromage ou de boite de thon.

Consommables à tout moment et peu périssables, les AUT sont, dans la majeure partie des cas, riche en calories et en matières grasses saturées, sel et sucre. Les apports en nutriments, protéines et fibres y sont très faibles.

On peut citer comme exemple d’AUT : le jambon sous vide et la charcuterie industrielle, les sodas, les barres de céréales et les biscuits, les plats préparés dont les poêlées de légumes ou encore les sauces en pot et les préparations de tartinades.

Les risques sur la santé au-delà des calories

Plus l’aliment est transformé plus il est hyperglycémiant (survenue d’un pic de taux de glucose dans le sang), moins il est satiétogène (sensation de ne plus avoir faim) et plus son profil nutritionnel est dégradé. Un régime riche en produits ultra-transformés entraine de toute évidence une surconsommation de calories comparativement à un régime alimentaire intégrant des produits peu transformés ou bruts.

Les travaux scientifiques sur le sujet, menés depuis une vingtaine d’années, montrent une association positive entre le degré de transformation des aliments et le risque de développer obésité, diabète de type 2, syndrome métabolique et dyslipidémies (anomalies du bilan lipidique), des facteurs de risques pour des maladies chroniques plus graves touchant notamment le système cardiovasculaire.

Mais dans quelles mesures ces facteurs de risques sont-ils associés ou non à l’excès de l’apport calorique apporté par les AUT ? Autrement dit, quels sont les effets liés à la nature des aliments de ceux liés à l’excès de calories ?

C’est pour répondre à cette question que des chercheurs internationaux, dont une équipe de l’Institut de Pharmacologie moléculaire et cellulaire de l’université Côte d’Azur, a conduit une étude clinique sur 43 hommes.

Le protocole expérimental ? Cette quarantaine de volontaires a suivi deux régimes successifs, à trois semaines d’intervalle : l’un riche en AUT (représentant 77% des calories ingérées), l’autre basé sur des produits peu ou non transformés (fruits et légumes, féculents complets).

Deux sous-groupes ont été formés ; l’un recevant les deux régimes en quantité adéquate pour leur profil (âge, poids et activité physique) et l’autre recevant les deux régimes en excès de calories de 500 kcal par jour. Ce protocole expérimental permettait de dissocier l’effet de la surconsommation de calories de celui du régime lui-même.

Les résultats à retenir ? Le régime ultra-transformé, à quantité calorique identique et consommé de façon modérée, a entraîné des effets délétères.

Malgré l’apport calorique contrôlé, les scientifiques ont observé une augmentation de la masse grasse d’un kilogramme, une augmentation du ratio LDL/HDL (mauvais cholestérol/bon cholestérol). Aussi, certains changements hormonaux ont été observés, comme la baisse de deux hormones impliquées dans le métabolisme et la fertilité masculine, entrainant alors une moindre mobilité des spermatozoïdes.

Autre mise en évidence : une concentration plus importante de phtalate (perturbateur endocrinien) dans le sang et le liquide séminal.

Retenez donc deux conclusions de cette étude : la quantité de calories consommée n’est pas le seul facteur responsable des effets néfastes des produits ultra-transformés et ces derniers agissent, entre autres, sur la santé du système reproducteur masculin.

Comment éviter de consommer des aliments ultra-transformés ?

Les connaissances sont encore partielles sur l’impact des produits ultra-transformés sur notre santé et des recherches sont en cours pour caractériser plus précisément l’effet des différentes substances seules ou en association. 

Des travaux suggèrent notamment que ces aliments pourraient aussi augmenter le risque de cancers, de maladie de Crohn ou même de symptômes dépressifs.

Les instances sanitaires conseillent de réduire au maximum la consommation de ces produits en se tournant, dès que possible, vers les produits bruts et le « fait maison ». 

Les aliments les plus susceptibles d’être des aliments ultra-transformés possèdent souvent des :

  • Longues listes d’ingrédients ;
  • Ingrédients absents des plats traditionnels ;
  • Nombreux additifs ;
  • Allégations santé inhabituelles.
Sources
– La classification NOVA des aliments selon leur degré de transformation : définition, impacts santé et applications. www.researchgate.net. Consulté le 09 septembre 2025.
– Effect of ultra-processed food consumption on male reproductive and metabolic health. ScienceDirect. www.sciencedirect.com. Consulté le 09 septembre 2025.
– Pas si super – C’est quoi un aliment ultra-transformé ? Inserm. www.inserm.fr. Consulté le 09 septembre 2025.

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Julie P.
Journaliste scientifique
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