Moins d’aliments ultra-transformés dans l’assiette, moins de cancers ?

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Rédigé par Estelle B. et publié le 24 mars 2023

En France, comme dans les autres pays développés, les aliments transformés et ultra-transformés occupent une part croissante de l’assiette quotidienne. Déjà ciblés dans l’étude française NutriNet-Santé pour leurs effets délétères sur la santé, ces aliments sont à nouveau pointés du doigt par une nouvelle étude publiée dans la revue scientifique The Lancet Planetary Health, cette fois-ci pour leur lien avec différents cancers. Explications.

Des aliments transformés

Aliments transformés, ultra-transformés et risque de cancers

Les aliments ultra-transformés, préparés par l’industrie alimentaire, ont subi différents procédés de transformation, qui ont parfois profondément modifié les nutriments, et renferment un certain nombre d’additifs alimentaires. Des transformations et des ajouts qui ne sont pas sans impact sur la santé, selon différentes études. Dans une nouvelle étude, des chercheurs ont posé l’hypothèse d’un lien entre les aliments ultra-transformés et le développement de certains cancers.

Les chercheurs ont utilisé les données de la vaste étude de cohorte EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition), ayant porté sur 450 111 participants (70,8 % de femmes) recrutés entre le 18 mars 1991 et le 2 juillet 2001 dans dix pays européens. Leur alimentation a été évaluée et analysée au travers de questionnaires alimentaires. Le risque de cancer a été évalué pour 25 sites anatomiques de développement potentiel de tumeurs malignes.

Moins d’aliments transformés réduit le risque de plusieurs cancers

Les données analysées révèlent que la substitution de 10 % des aliments transformés par une quantité égale d’aliments non ou peu transformés était associée à une réduction significative du risque global de cancer. Ce lien restait significatif après l’ajustement des données sur différents paramètres capables d’influencer le risque de cancer :

  • Le sexe ;
  • Le tabagisme ;
  • L’éducation ;
  • L’activité physique ;
  • La taille ;
  • Le diabète.

Le remplacement de 10 % des aliments industriels par des aliments plus sains était associé plus précisément à une diminution de certains types de cancer :

Cuisiner les aliments pour se protéger du cancer !

En remplaçant 10 % des aliments ultra-transformés présents dans l’assiette des participants par des aliments peu transformés, le risque de cancers de la tête et du cou, de cancer du côlon et de cancer du foie était également réduit. Ces effets étaient conservés après l’ajustement des données sur :

  • L’indice de masse corporelle (IMC) ;
  • La consommation d’alcool ;
  • La quantité et la qualité de l’alimentation.

La consommation d’aliments transformés et ultra-transformés serait donc à l’origine d’une augmentation du risque de différents cancers. Cet effet pourrait être lié au surpoids plus fréquent chez les gros consommateurs d’aliments transformés, à la faible valeur nutritionnelle des aliments ou encore à la présence d’additifs alimentaires. Réduire la part des aliments transformés dans notre assiette contribuerait ainsi à réduire les maladies cardiovasculaires et métaboliques, les problèmes de santé mentale, les cancers et donc la mortalité. Mieux vaut donc cuisiner ses plats soi-même pour rester en bonne santé !

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources
– Food processing and cancer risk in Europe: results from the prospective EPIC cohort study. thelancet.com. Consulté le 15 mars 2023
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