Tatouage éphémère ou non : les dangers à ne pas négliger !

Actualités Dermatologie

Rédigé par Alexia F. et publié le 5 juillet 2022

A l’approche de l’été, certains prévoient peut-être d’effectuer un tatouage éphémère au henné sur leur lieu de vacances. En effet, le tatouage éphémère ou non n’est aujourd’hui plus réservé aux marginaux. Il se démocratise et de plus en plus de Français se décident à sauter le pas. Cependant, se faire tatouer comporte des risques. Ces derniers sont pourtant évitables en adoptant quelques précautions.

Une femme réalise un tatouage éphémère au henné sur la main d'une autre femme.

Tatouage définitif ou éphémère : des dangers réels

Un Français sur 5 est tatoué. Ce chiffre a doublé durant la dernière décennie. Et cela n’inclut pas les personnes qui craquent pour un tatouage éphémère l’été. Cependant, une étude datant de 2010 a estimé à 6% le nombre de complications de santé (démangeaisons, allergies, infections, etc.) suite à un tatouage. Mais les complications sont très difficiles à évaluer avec précision. En effet, les doses d’encre injectée sont extrêmement variables d’un tatouage à un autre (de 1g à 40g). De plus, les autres facteurs comme l’âge, la couleur de l’encre et l’exposition au soleil sont à prendre en compte.

Les principaux risques sont liés au tatoueur. Elles incluent des conditions d’hygiène non respectées ou des mauvais gestes. En France, la réglementation est pourtant stricte. En effet, pour être tatoueur, il faut suivre une formation de 21 heures minimum sur les conditions d’hygiène et de salubrité. Cette formation est délivrée uniquement par un organisme habilité. Ensuite, les tatoueurs doivent se déclarer à la préfecture et respecter les règles concernant les déchets DASRI (déchets à risque infectieux). Enfin, les tatoueurs ont l’obligation d’informer leur client des risques encourus. Cette information doit également être affichée dans les locaux.

À savoir ! Le maquillage permanent est une forme de tatouage, donc les esthéticiennes le pratiquant sont soumises à la même réglementation que les tatoueurs.

Il faut savoir que tout acte qui consiste à percer ou couper la peau, comme les tatouages ou les piercings, peut introduire des germes chez la personne capables de provoquer une infection plus ou moins grave. Par ailleurs, tout piercing ou tatouage, même minime, entraîne de microscopiques projections de sang ou liquide biologique, très peu visibles. Ainsi, sans mesure d’hygiène adaptée, la transmission des infections (VIH, hépatite, etc.) d’une personne à une autre peut se produire principalement via les instruments.

Quelques mesures élémentaires à adopter

Le respect de mesures d’hygiène strictes par les tatoueurs est le seul moyen de réduire le risque de contamination. Parmi ces mesures, le tatoueur doit :

  • Utiliser systématiquement du matériel à usage unique ou procéder à la stérilisation de tout le matériel destiné à pénétrer la peau ;
  • S’assurer de la propreté des locaux ;
  • Se laver très soigneusement les mains avant et après chaque acte ;
  • Porter des gants stériles ;
  • Procéder à la désinfection de la peau ou des muqueuses du client.

Par ailleurs, la vaccination des tatoueurs contre l’hépatite B est fortement recommandée.

En tant que client, quelques mesures permettent de prévenir les risques :

  • Eviter les tatoueurs et perceurs ambulants (par exemple trouvé sur les plages ou festivals) et préférer des locaux où l’hygiène est garantie ;
  • S’assurer des conditions d’hygiène à la fois du tatoueur et de ses locaux ;
  • Appliquer une solution antiseptique les premiers jours qui suivent l’acte.

Le cas du tatouage éphémère au henné

Le tatouage éphémère noir au henné est souvent réalisé en période estivale, sur le lieu de vacances. Cependant, ils peuvent provoquer des réactions allergiques graves au niveau de la peau. En effet, la couleur noire est obtenue à l’aide d’un colorant fortement allergisant. La réaction allergique peut apparaître quelques heures à quelques semaines après la réalisation du tatouage éphémère.

Les risques sont grands puisque la sensibilisation est définitive et irréversible. Effectivement, la réaction allergique peut récidiver en cas de contact ultérieur avec la substance allergisante. Ainsi, au contact d’une teinture pour les cheveux, de vêtements ou d’objets contenant le colorant, la personne présentera une allergie.

Par conséquent, pour limiter les risques, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) recommande :

  • Une grande prudence et d’éviter de réaliser un tatouage éphémère si on n’est pas sûr de la provenance et de la composition du henné ou du colorant ajouté ;
  • En cas de réaction cutanée dans les heures ou semaines qui suivent le tatouage, consulter rapidement un professionnel de santé.

Rédigé par Charline D., le 16 août 2017. Mis à jour par Alexia F., Docteure en Neurosciences le 5 juillet 2022.

Sources
– Le point sur les tatouages éphémères noirs à base de henné. ANSM. Consulté le 5 juillet 2022.
  • Karine Grenouille says:

    Le propos est de bon sens dans ce billet. 🙂

    Les tatoueurs n’ont toutefois pas à utiliser des gants stériles pour un acte d’effraction cutanée superficiel qui peut durer plus d’une heure : Des gants d’examen à usage unique sont tout-à-fait suffisants, appropriés, et d’ailleurs préconisés par la réglementation française en vigueur.

  • Karine Grenouille says:

    Le propos est de bon sens dans ce billet. 🙂

    Les tatoueurs n’ont toutefois pas à utiliser des gants stériles pour un acte d’effraction cutanée superficiel qui peut durer plus d’une heure : Des gants d’examen à usage unique sont tout-à-fait suffisants, appropriés, et d’ailleurs préconisés par la réglementation française en vigueur.

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