Comment prévenir le développement de l’ulcère du pied diabétique chez les sujets souffrant de diabète de type 1 ? Depuis quelques années, les chercheurs se concentrent sur l’autofluorescence cutanée, une technique qui semble efficace et pertinente pour limiter les conséquences de cette complication majeure du diabète, l’une des principales causes d’amputation en France.
Ulcère du pied diabétique et autofluorescence cutanée
Depuis quelques années, les chercheurs s’intéressent à l’autofluorescence cutanée pour prévenir l’ulcère du pied diabétique chez les sujets diabétiques de type 1.
À savoir ! L’autofluorescence correspond à l’émission naturelle de lumière (la fluorescence) par des structures biologiques qui ont absorbé de la lumière. Exposée à une lumière particulière, la peau est capable de réfléchir cette lumière en émettant une lumière de fluorescence, l’autofluorescence
L’ulcère du pied diabétique se développe suite à l’accumulation de produits de glycation avancée (des substances qui se combinent à du glucose, en cas d’hyperglycémies répétées). Ces produits de glycation avancée sont fluorescents et modifient donc l’autofluorescence cutanée normale.
Une autofluorescence cutanée plus forte en cas d’ulcère du pied diabétique
Récemment, des chercheurs français ont mené une étude sur 206 patients diabétiques de type 1 (55,8 % d’hommes, âge moyen 51 ans). L’autofluorescence cutanée des pieds de ces patients a été mesurée au cours de l’année 2009. Puis sur une période de dix ans, les scientifiques ont recensé les cas :
- D’ulcère du pied diabétique;
- D’amputation.
Au cours des dix années de suivi, les mesures d’autofluorescence cutanée étaient significativement supérieures chez les douze patients ayant développé un ulcère du pied diabétique. D’une manière générale, les patients les plus à risque d’ulcère du pied diabétique présentaient les caractéristiques suivantes :
- Un diabète plus ancien ;
- Un âge plus avancé ;
- Des taux sanguins de triglycérides et d’hémoglobine glyquée (HbA1c) plus élevés ;
- Une hypertension artérielle.
Un signal d’alerte pour une meilleure prise en charge du pied diabétique
Après ajustement sur les autres facteurs de risque d’ulcère du pied diabétique, le risque de cette complication majeure du diabète de type 1 était multiplié par plus de 3 et le risque d’amputation par plus de 11 lorsque l’autofluorescence cutanée initiale était supérieure à la moyenne observée. De telles données révèlent l’intérêt de la mesure de l’autofluorescence cutanée pour prédire le risque d’ulcère du pied diabétique.
Une autofluorescence forte, associée à d’autres facteurs de risque, doit alerter le diabétologue et le patient. L’équilibre glycémique doit être contrôlé de manière stricte et une surveillance rapprochée de l’état cutané des pieds doit être instaurée, pour réduire le risque de complications graves du diabète, et ainsi limiter le nombre d’amputations du membre inférieur.
Estelle B., Docteur en Pharmacie