Cancer de la vessie : Une campagne pour reconnaître le premier signe de la maladie

Actualités Cancer Urologie / Néphro

Rédigé par Deborah L. et publié le 4 juillet 2024

Cette année, la campagne de sensibilisation au cancer de la vessie scande le slogan « Urines rouges, je me bouge ». Elle porte en effet sur la reconnaissance de l’hématurie, qui, en dépit de représenter le premier signe clinique de la maladie, reste mal connue du grand public.

cancer vessie hématurie

Cancer de la vessie : 5e cancer le plus fréquent en France

Cinquième cancer le plus fréquent en France, le cancer de la vessie affecte chaque année 13 000 personnes et provoque près de 5 000 décès. S’il touche plutôt les hommes (dans 75% des cas) qui sont davantage exposés aux toxiques comme les goudrons, solvants et colorants, ce cancer a néanmoins tendance à se féminiser à cause du tabagisme.

À savoir ! Diagnostiqué plus tardivement chez les femmes en raison de similitudes de symptômes avec ceux d’une infection urinaire, le cancer de la vessie s’avère souvent plus agressif chez les femmes que chez les hommes.

Le tabac représente en effet le principal facteur de risque de la maladie quelle que soit sa forme de présentation (cigarette, cigare, pipe, chicha…). De plus, les additifs employés par les fabricants de tabac font augmenter le risque de survenue de la maladie. Ainsi, à l’heure actuelle, un fumeur présente 5,5 fois plus de risque d’être victime d’un cancer de la vessie qu’un non-fumeur. Et ce risque est d’autant plus élevé que l’individu aura commencé à fumer jeune et que sa consommation est importante.

Autre facteur de risque du cancer de la vessie : certaines expositions professionnelles aux caoutchouc, colorants, peintures, cosmétiques, certains hydrocarbures ou encore pesticides. Certes, ces substances carcinogènes s’avèrent moins présentes que par le passé mais restent problématiques.

Quels sont les signes précurseurs du cancer de la vessie ?

Le principal signe clinique du cancer de la vessie est l’hématurie (sang dans les urines) :

  • Parfois invisible à l’œil nu : on parle alors de « microhématurie ». Elle est détectable par bandelette urinaire.
  • Ou entraînant une coloration des urines : on parle alors de « macrohématurie ».

Bien que non spécifiques au cancer de la vessie, d’autres signes doivent également alerter comme des envies fréquentes d’uriner, des brûlures urinaires, une incapacité à uriner, des douleurs dans le bas ventre, une perte de poids, une fatigue persistante voire des douleurs osseuses.

Quant aux fumeurs et aux personnes exposées à des toxiques professionnels, ils devront consulter un médecin urologue en cas d’apparition de signes urinaires (hématurie, troubles mictionnels) afin de procéder à un bilan et de déterminer s’ils sont atteints ou non d’une tumeur de la vessie.

Rappelons qu’un dépistage précoce permet d’influencer favorablement le pronostic. Pour Benjamin Pradère, membre du comité de cancérologie de l’Association française d’urologie (AFU), « le cancer de la vessie relativement fréquent et parfois agressif, est trop peu connu », notamment des femmes chez lesquelles la prévalence est en hausse.  D’où l’importance de sensibiliser au maximum la population à travers une campagne dédiée.

Une nouvelle campagne axée sur la reconnaissance de l’hématurie

Cette année, la campagne de sensibilisation au cancer de la vessie scande le slogan « Urines rouges, je me bouge ».  Organisée par l’Association française d’urologie (AFU) et l’association de patients Cancer Vessie France, cette nouvelle campagne porte sur la reconnaissance de l’hématurie, qui, en dépit de représenter le premier signe clinique de la maladie, reste mal connue du grand public. Cette campagne est aussi l’occasion de rappeler aux praticiens d’orienter les patients vers un médecin urologue devant toute hématurie ou d’autres signes comme des cystites à répétition ou des troubles de la miction.

Plusieurs évènements ont eu lieu durant tout le mois de mai pour informer le grand public sur les dernières innovations thérapeutiques ainsi que sur l’importance du diagnostic précoce et la prévention du tabagisme. Car l’enjeu est de taille : éviter le développement de formes graves de cancer de la vessie pouvant mettre en jeu le pronostic vital des patients !

Déborah L., Dr en Pharmacie

Sources
– Cancer de la vessie : les urologues mobilisés pour le diagnostic précoce et l’accès aux innovations. www.lequotidiendumedecin.fr. Consulté le 15 mai 2024.
– Mois de mai – sensibilisation au cancer de vessie. www.urofrance.org. Consulté le 15 mai 2024.
– Cancer de la vessie : définition et facteurs favorisants. www.ameli.fr. Consulté le 15 mai 2024.