Cancer du poumon : un test sanguin pour optimiser le traitement

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Rédigé par Estelle B. et publié le 6 décembre 2017

Le cancer du poumon est la première cause de décès par cancer, aussi bien en France que dans le monde. Dans 80 % des cas, il s’agit d’un cancer bronchique non à petites cellules. Le choix des traitements anti-cancéreux repose sur l’existence de certaines mutations génétiques et sur les résultats des biopsies pulmonaires. Mais un nouveau test sanguin pourrait permettre de mieux adapter le traitement et de réduire le recours aux biopsies.

Cancer du poumon cancer bronchique test sanguin

Le cancer bronchique non à petites cellules

Le cancer du poumon se développe dans la grande majorité des cas à partir des cellules constitutives des bronches. Deux grandes catégories de cancer bronchique sont distinguées, en fonction de la nature des cellules cancéreuses :

  • Les cancers bronchiques non à petites cellules (80 % des cas) ;
  • Les cancers bronchiques à petites cellules (20 % des cas).

La prise en charge du cancer du poumon est adaptée à la situation personnelle de chaque patient (nature de la tumeur, stade d’évolution, état de santé du patient, …) et implique plusieurs thérapeutiques :

  • La chirurgie thoracique ;
  • La radiothérapie ;
  • La chimiothérapie ;
  • Les thérapies ciblées, telles que l’immunothérapie.

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Traitement et biopsies

Actuellement pour adapter le traitement du cancer bronchique non à petites cellules à la situation spécifique de chaque patient, les médecins s’appuient sur les résultats des biopsies pulmonaires. Mais, ces examens présentent plusieurs inconvénients majeurs :

  • Un temps assez long de réalisation et d’analyse ;
  • Des douleurs pour les patients ;
  • Des risques de complications (infections, saignements dans les poumons) ;
  • Des résultats parfois non concluants (non-représentativité de l’échantillon prélevé).

À savoir ! La biopsie pulmonaire consiste à prélever un fragment de poumon à travers la peau, grâce à une aiguille fine. L’examen s’effectue sous anesthésie locale ou générale et les gestes du médecin sont guidés par scanner.

Ces biopsies permettent notamment de révéler l’existence de certaines anomalies génétiques au niveau des cellules tumorales. En raison du délai important entre la réalisation des examens et les résultats des analyses, jusqu’à 25 % des patients débutent un traitement anti-cancéreux, sans que les médecins n’aient pu prendre connaissance des résultats. Un réel problème pour optimiser la prise en charge.

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Un simple test sanguin pour adapter le traitement

Face à problème, des chercheurs américains ont récemment développé un test sanguin capable d’identifier rapidement certaines mutations génétiques associées aux cancers bronchiques non à petites cellules. A partir d’un simple prélèvement de sang, le test, qui repose sur des techniques avancées de biologie moléculaire (PCR optimisée), fournit un résultat en 72 heures dans 94 % des cas.

Il devient ainsi possible d’identifier rapidement les patients atteints d’une tumeur du poumon, possédant certaines mutations génétiques. Or ces anomalies conditionnent la réussite des traitements anti-cancéreux, les patients pouvant être sensibles ou résistants à certains traitements.

Dans cette étude, 1 643 échantillons sanguins, en majorité prélevés par des médecins généralistes, ont été analysés et quatre types de mutations génétiques ont pu être mis en évidence, avec une très bonne sensibilité du test. Le test offre une alternative de choix aux biopsies pour plusieurs raisons :

  • Une réduction importante du délai pour définir un traitement optimal ;
  • Une limitation du nombre de biopsies et de leurs conséquences ;
  • Une diminution des traitements inefficaces sur certains patients.

Les chercheurs estiment également que ce test pourrait permettre de détecter une rechute du cancer du poumon ou la présence de cellules tumorales résistantes au traitement, et ce plus rapidement que les méthodes de surveillance actuelles. Un test très prometteur à la fois pour les patients et les équipes médicales.

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Estelle B., Docteur en Pharmacie

– Development and Clinical Utility of a Blood-Based Test Service for the Rapid Identification of Actionable Mutations in NoneSmall Cell Lung Carcinoma. Mellert, Hestia and al. 2017. The Journal of Molecular Diagnostics. 2016.11.04.
– Cancer du poumon. Institut National du Cancer. Consulté le 9 mai 2017.
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