Cholécystite aiguë des personnes âgées, privilégier la chirurgie ?

Correspondant à l’inflammation de la vésicule biliaire, la cholécystite aiguë représente un véritable défi pour prendre en charge les personnes âgées souvent confrontées à diverses comorbidités. Une large étude américaine suggère pourtant que chez ces patients, la chirurgie est préférable au traitement médical seul. Zoom sur ces résultats étonnants.

Cholécystite aiguë : qu’est-ce que c’est ?

La cholécystite aiguë est une affection fréquente liée à l’inflammation de la vésicule biliaire. Elle se manifeste par de fortes douleurs abdominales appelées « coliques hépatiques » d’apparition soudaine et pouvant persister plusieurs heures. Ces douleurs sont localisées dans le creux de l’estomac ou bien sous les côtes, du côté droit. Elles irradient vers l’épaule et l’omoplate droits. Parfois, les douleurs traversent l’abdomen pour atteindre le dos. Intensifiées par la respiration, ces douleurs s’accompagnent d’une fièvre supérieure à 38,5°C ainsi que de frissons et de nausées.

En général, le patient guérit en deux semaines environ au moyen d’un traitement chirurgical (la cholécystectomie ou ablation de la vésicule biliaire) et médical (prise d’antibiotiques) instaurés rapidement. L’intervention chirurgicale est en effet réalisée le plus tôt possible (idéalement dans les 72 heures) après l’apparition des symptômes. Après l’opération, le patient doit respecter la période de repos prescrite pour se rétablir complètement.

Mais il faut savoir que la cholécystite aiguë représente un véritable défi thérapeutique chez les personnes âgées en raison des diverses comorbidités auxquelles elles sont souvent confrontées. Dès lors, est-il judicieux de proposer une prise en charge chirurgicale aux patients âgés souffrant de cholécystite aiguë ? C’est ce qu’ont cherché à savoir des scientifiques américains au moyen d’une grande étude rétrospective.

Prise en charge de la cholécystite aiguë : et les personnes âgées ?

Cette grande étude a été menée sur plus de 32 000 patients âgés de 78 ans en médiane. Parmi ces patients, deux tiers ont été opérés et les autres ont bénéficié d’interventions non opératoires comme un drainage biliaire par cholecystotomie percutanée ou la prise d’antibiotiques. L’étude s’est ainsi attachée à définir le pronostic post-hospitalisation à 30 jours, 90 jours et 180 jours.

Après analyse des résultats, les scientifiques ont pu observer :

• Une plus faible mortalité associée à l’ablation de la vésicule biliaire.
• Un taux inférieur de réhospitalisation et de retour aux urgences à 30 et 90 jours suite à l’ablation de la vésicule biliaire.
• Une opération chirurgicale dans les 180 jours pour plus d’un quart des patients initialement non opérés.
• Une réhospitalisation pour maladie biliaire récurrente chez la majorité des patients non opérés alors que les patients ayant eu une cholecystectomie revenaient surtout pour des soins post-hospitalisation (complications ou exacerbation de comorbidités sous- jacentes).

L’option chirurgicale à ne pas négliger chez les personnes âgées

Publiés dans le Jama Surgery, ces résultats démontrent une moindre mortalité et un taux plus faible de réhospitalisation avec une prise en charge chirurgicale. Ils suggèrent ainsi que chez les patients âgés avec multimorbidités souffrant de cholécystite aiguë, la cholécystectomie est préférable au traitement médical seul.

Pour les auteurs de cette étude, ces conclusions vont à l’encontre de la pensée commune selon laquelle les patients âgés seraient trop malades et fragiles pour supporter une opération chirurgicale. En cas d’incertitude sur l’approche la plus adéquate, les chercheurs conseillent donc de reconsidérer l’option de la chirurgie.