Bien concilier grossesse et travail

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Rédigé par Julie P. et publié le 27 mai 2019

Soulever des charges, rester debout, travailler de nuit…toutes ces contraintes liées au monde du travail ne sont pas sans risque pour les femmes enceintes et leur futur bébé.  Quelles sont les précautions à prendre ? Comment accorder grossesse et travail ?

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Les risques pour le développement du fœtus

Même si la législation prévoit des aménagements obligatoires de postes pour les femmes enceintes, ces dispositions ne sont pas toujours connues.

Les risques pouvant impacter le développement du fœtus sont nombreux. Ils peuvent être liés à différents facteurs :

  • Travail physique (port de charge, travail debout, pénibilité, exposition à la chaleur ou au froid)
  • Travail en horaires décalé ou nocturne ;
  • Exposition à des produits chimiques (solvants, peintures  et à des agents biologiques (rubéole, toxoplasmose) ;
  • Exposition au bruit (basses fréquences, vibrations, rayonnements ionisants ou non ionisants
  • Stress.

Les effets de ces facteurs sur la grossesse peuvent être : naissance d’un enfant prématuré, hypotrophie fœtale, avortements spontanés, malformations, hypertension artérielle et pré-éclampsie.

À savoir ! On parle d’hypotrophie ou retard de croissance intra-utérin quand le fœtus est en dessous des courbes de taille (périmètre crânien et périmètre abdominal) pendant la grossesse. Ce retard de croissance peut toucher tout le corps ou seulement le ventre et les membres. Le poids de naissance est inférieur à 2,5  kg à terme.

Un aide-mémoire juridique élaboré en 2016 par l’Inrs (Institut National de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents de travail et des maladies professionnelles) présente les dispositions réglementaires relatives à la grossesse et à la maternité, notamment la protection de la santé de la femme enceinte.

Parmi les mesures prévues par le législateur, on retrouve celle précisant qu’à l’annonce de la grossesse, la salariée peut bénéficier d’une visite médicale auprès de la médecine du travail. A l’issue de cette visite, le médecin du travail peut proposer des mesures d’aménagement, d’adaptation ou de transformation du poste de travail.

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Une question de communication et d’organisation

Même si la majorité des femmes travaillent pendant leur grossesse, certaines rencontrent des difficultés liées à leur activité et leur environnement professionnels malgré un cadre législatif protecteur. Et plus particulièrement quand elles occupent des postes présentant des risques professionnels et une forte intensité du travail.

Une récente étude du réseau ANACT (Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail) montre que les principales difficultés sont :

  • Un manque d’information des salariées et des dirigeants sur les risques liés au travail et aux précautions à prendre ;
  • Des lacunes dans la connaissance des dispositions légales spécifiques de protection de la femme enceinte au travail ;
  • Des recours insuffisants aux aménagements de poste,
  • Les dispenses de travail précoces souvent causées non pas par la grossesse en elle-même, mais par des conditions de travail insuffisamment adaptées.

Aujourd’hui, de nombreuses interrogations existent encore sur l’influence de certains risques sur la santé de la mère et de l’enfant.

Le stress, par exemple, fait l’objet de nombreuses discussions. Même si on observe, chez l’animal en gestation, une perturbation du rythme circadien et des troubles de la mémoire lorsqu’il est soumis au stress, il est difficile d’extrapoler ces résultats à l’être humain.

D’autres études montrent que les femmes enceintes ayant subi un stress important ont plus de risque d’accoucher prématurément et/ou d’avoir un bébé qui développera de l’asthme ou de l’eczéma.

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Julie P., Journaliste scientifique

– Avis d’expert-« grossesse et travail » : synthèse sur les facteurs de risques professionnels susceptibles d’engendrer des effets sur l’enfant. INRS. Consulté le 24 mai 2019.