Que sait-on sur le coronavirus qui nous effraie tant ?

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Rédigé par Juliette S. et publié le 29 janvier 2020

Le 31 décembre 2019, l’OMS était informée par les autorités chinoises d’un épisode groupé de cas de pneumonies avec une particularité : toutes les personnes avaient fréquenté le marché d’animaux vivants de la ville de Wuhan. Le 9 janvier 2020, la cause est identifiée : un coronavirus en est le responsable. Baptisée 2019-nCoV, il est probablement de contamination d’origine animale. C’est le troisième coronavirus transmissible à l’homme identifié depuis 2002. L’Inserm, qui œuvre pour bâtir un projet de recherche sur les cibles thérapeutiques potentielles, vient de modéliser une propagation possible de l’épidémie en France et en Europe.

coronavirus

Le coronavirus : problématique depuis 2002

Depuis 2002, les coronavirus ne sont plus simplement vus comme des virus dangereux pour les personnes immunodéprimés comme les personnes âgées ou les nourrissons. Pouvant causer des complications respiratoires comme des pneumonies, les coronavirus ont la particularité de pouvoir se transmettre de l’animal à l’Homme, et d’Homme à Homme. En 2002 apparaît le SRAS-CoV en Chine, puis, en 2012, le MERS-CoV en Arabie Saoudite. Virus agressif et contagieux, il peut déclencher des détresses respiratoires aiguës, voir un décès. En 2019, c’est donc un troisième coronavirus qui émerge : le 2019-nCOv dont les symptômes décrits sont les suivants : fièvre, toux, pouvant être accompagnés de difficultés respiratoires.

Le 24 janvier 2020, 3 infections par ce virus ont été confirmées en France dont 1 à Bordeaux et 2 en Ile de France. Ne présentant pas de signes de gravité, une évaluation des patients infectés est faite pour identifier leurs contacts entre le début de la maladie et leur hospitalisation.

Actuellement, les consignes pour les personnes susceptibles de donner lieu à une transmission du virus sont celles-ci :

  • un suivi actif durant 14 jours après le dernier contact avec le cas ;
  • appeler le 15 en cas de symptômes, en évitant de se rendre directement chez un médecin ou dans un service d’accueil des urgences ;
  • prendre sa température 2 fois par jour, tous les jours ;
  • porter un masque chirurgical en cas d’apparition des premiers symptômes de fièvre ou de signes respiratoires.[1]

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Une modélisation comme outil “d’aide à la décision publique

Alors que le bilan des personnes infectées s’alourdit en Chine, une équipe de chercheurs de l’Inserm œuvre à mettre en place un outil pour modéliser le risque d’importation du virus en France et en Europe. Cet outil, destiné à aider l’Etat à prendre des mesures de sécurité sanitaire n’a pas vocation de prédire le nombre de cas à venir en Europe.

Afin d’examiner les risques d’exportation du virus, l’Inserm s’est basé sur les données des flux aériens en provenance des régions touchées et vers l’Europe. Deux scénarios ont été élaborés : un dans lequel est pris en compte la mise en quarantaine des villes chinoises infectées, un autre dans lequel le nombre de cas ne cessent d’augmenter en Chine. Dans les 2 cas, un risque de contamination est envisageable, avec des mesures stratégiques sanitaires à prendre.

Le 21 janvier 2020, la ministre de la santé Agnès Buzyn s’est exprimé à ce sujet, en expliquant que “des affiches ont été disposées à l’aéroport de Roissy”, afin d’expliquer aux voyageurs les précautions à prendre en revenant d’un séjour en Asie.

À l’heure actuelle, aucune mesure plus stricte n’est mise en place. Du côté de Santé publique France, un « dispositif de surveillance renforcée destiné à détecter d’éventuels cas importés” a été mis en place, en précisant que les personnes présentant des symptômes identiques à celui du coronavirus  doivent être pris en charge par le Samu.

Aujourd’hui, la survenue de cas en France ne semble pas modifier l’analyse en faveur d’un risque actuellement très faible de circulation du virus dans la population française. Les chercheurs, en contact étroit avec les ministères de la Recherche et de la Santé vont donc dans les prochaines semaines axer leurs efforts sur deux points importants : des modélisations mathématiques afin d’évaluer la progression éventuelle du virus en France et l’identification des cibles thérapeutiques (dont notamment des vaccins).

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Juliette S., rédactrice scientifique

– Coronavirus : Des chercheurs de l’Inserm proposent un modèle pour estimer le risque d’importation de l’épidémie en Europe. INSERM. Consulté le 27 janvier 2020.

  • statistiquement, trouver des cas parmi les petites centaines de passagers dans les avions de rapatriés, signifie que rapporter à des millions de personnes … et compte-tenu des gigantesques mesures prises, vraiment, les nombres détectés et publiés de malades chinois semblent considérablement minorés ! le problème de pandémie provient alors de la croissance exponentielle à partir du taux de contamination, de la durée de contamination, etc… Dans les entreprises notamment, le risque infectieux peut être particulièrement élevé dans les milieux confinés de travail comme les bureaux ou ateliers mal aérés : mesures de prévention et de protection du personnel en cas d’ épidémie avérée !

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    • L'équipe Santé sur le Net says:

      Bonjour,
      Merci pour votre contribution.
      Bonne journée.
      L’équipe Santé sur le Net

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