Covid long : des fragments du virus retrouvés dans les intestins 7 mois après l’infection

Actualités Coronavirus (COVID-19)

Rédigé par Alexia F. et publié le 18 mai 2022

La recherche avance pour mieux comprendre le mystérieux Covid long qui touche certains patients. Récemment, des chercheurs ont montré que des fragments du SARS-CoV-2 persistaient dans l’intestin de personnes ayant contracté l’infection. Ils y resteraient jusqu’à 7 mois après l’infection. De plus, la majorité des patients présentant ces fragments souffrent également de symptômes à long terme. Explications.

Femme malade atteinte d'un covid long

Covid long et intestin

La recherche avance sur le Covid long. En effet, cette affection préoccupe médecins, scientifiques et patients. A ce jour, plus de 200 symptômes ont été associés au Covid long. Leur gravité varie de légère à invalidante. Les scientifiques le définissent comme la persistance de symptômes au-delà de 12 semaines après la phase aigüe de l’infection. Également, plusieurs théories existent sur son origine :

  • Une réponse immunitaire anormale ;
  • La formation de plusieurs caillots sanguin dans l’organisme ;
  • L’existence de réservoirs viraux persistants.

Par ailleurs, des travaux ont montré que le SARS-CoV-2 pouvait se fixer et contaminer les cellules de l’intestin. Cela peut être mis en parallèle de la généralisation de symptômes gastro-intestinaux, tels que des vomissements ou des diarrhées, chez des personnes infectées. D’ailleurs, ces symptômes ont rapidement intrigué les chercheurs. Ainsi, deux équipes se sont penchées sur le sujet : celle de l’Université de Stanford en Californie et celle d’Innsbruck en Autriche. Elles ont voulu déterminer s’il existe des effets à long terme du coronavirus sur le système digestif. Les résultats de leurs travaux viennent d’être publiés dans la revue Nature.

Des fragments viraux retrouvés dans les selles 7 mois après l’infection

Les scientifiques de l’université de Stanford ont collecté des échantillons de selles chez des personnes ayant présenté des formes légères à modérées de coronavirus. Ainsi, ils ont observé que certains patients continuaient à excréter de l’ARN viral dans leurs selles sept mois après l’infection.

De leur côté, les chercheurs de l’université d’Innsbruck ont recueilli des tissus gastro-intestinaux grâce à des biopsies pratiquées chez des patients. Leurs résultats révèlent que 32 des 46 participants présentaient des molécules virales dans leur intestin 7 mois après l’infection. Ils avaient contracté une forme légère de la maladie. De plus, les deux tiers de ces 32 patients avaient des symptômes de Covid long.

Ainsi, selon ces études, il existerait un lien entre le Covid long et la persistance de fragments de virus dans l’intestin jusqu’à 7 mois après l’infection.

Des réservoirs viraux présents ailleurs dans le corps

D’autres études vont également dans le sens de la théorie des réservoirs viraux responsables du Covid long. Certaines suggèrent que des fragments viraux persisteraient en dehors de l’intestin. Une étude en cours en aurait détecté dans le cœur, les yeux et le cerveau lors d’autopsies. Mais, ces résultats sont à confirmer.

Ainsi, de plus en plus d’études sont en faveur de l’existence de réservoirs viraux à long terme qui contribueraient aux symptômes du Covid long. Cependant, des études supplémentaires sont nécessaires pour démontrer clairement le lien de causalité entre ces fragments et le Covid long.

Alexia F., Docteure en Neurosciences

Sources
– Coronavirus ‘ghosts’ found lingering in the gut. nature.com. Consulté le 17 mai 2022.
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