En France, la piste des chiens renifleurs pour détecter les malades du COVID-19 après le déconfinement est envisagée. Ils pourraient s’ajouter comme outil de dépistage supplémentaire aux 700 000 tests attendus par semaine dès le 11 mai.
Des chiens « super-entrainés » mis à l’essai du COVID-19
Entrainer des chiens pour la détection des porteurs de SRAS-CoV-2. C’est l’idée de Dominique Grandjean, professeur à l’Ecole Vétérinaire de Maison Alfort et chef du service vétérinaire des Pompiers de Paris. Son essai porte sur l’entrainement de 8 chiens de pompiers et de gendarmerie à Paris et en Corse du Sud. Ces chiens sont déjà formés à la détection d’explosifs ou de stupéfiants et à la recherche de personnes. Ils savent déjà « marquer » lorsqu’ils reconnaissent une odeur. L’objectif de l’essai est d’ajouter le « parfum COVID-19 » à leur bibliothèque d’odeurs.
Ils seront dressés à partir d’échantillons de sueur, prélevés sur une compresse placée sous le bras de patients COVID-19, mais pas encore traités, afin d’éviter toute odeur interférente. L’essai devra montrer que les chiens sont capables d’éviter les faux positifs (des personnes non porteuses mais « marquées ») et les faux négatifs (des personnes porteuses mais non « marquées »).
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Une méthode déjà validée pour la détection d’autres maladies
Pour l’instant, aucune preuve scientifique ne montre que le SRAS-CoV-2 génère des odeurs spécifiques dans la sueur. Cependant, de nombreuses autres maladies peuvent être détectées par le flair des chiens : paludisme, maladie d’Alzheimer, maladie de Parkinson, et de nombreux cancers : côlon, prostate et sein.
À savoir ! Le flair du chien est 10 000 à un million de fois plus fin que l’odorat humain !
A l’Institut Curie, l’essai Kdog permet un diagnostic très précoce du cancer du sein efficace à 90% grâce au chien. Sans contact avec la personne, les chiens sont capables de repérer une tumeur à partir de sueur recueillie sur une lingette.
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Un pré-diagnostic rapide et peu cher
Si l’essai est concluant, la formation des chiens se fera en 5 à 10 jours. La France dispose d’environ 3000 chiens de recherche qui peuvent être opérationnels d’ici quelques semaines. Il pourrait s’agir d’une méthode de pré-diagnostic rapide et peu onéreuse dans les zones à fort rassemblement de personnes, comme les gares et les aéroports. Cela permettrait de cibler les personnes à tester en priorité, et potentiellement les mettre en quarantaine. De plus, elle est potentiellement plus fiable que les tests PCR, dont l’efficacité pour le COVID-19 est d’environ 70%. Pour les cancers, le dépistage canin est proche de 100% de fiabilité.
Des essais similaires sont réalisés en Angleterre, où des chiens sont dressés à reconnaitre les odeurs des patients atteints de COVID-19 à différents stades de symptômes.
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Suzanne L., Pharmacienne et rédactrice scientifique
– Des chiens entraînés à flairer les malades du Covid-19. FRANCE TV INFO. Consulté le 5 mai 2020.