Selon Santé Publique France, le moustique tigre, responsable de la transmission de la dengue, était implanté dans 67 départements français en 2022, faisant craindre la survenue de cas autochtones de la maladie. Le 11 octobre 2023, l’ARS Ile-de-France a reçu le signalement du premier cas autochtone de dengue dans la région Ile-de-France. Explications.
Un premier cas autochtone de dengue en Ile-de-France
Après une première alerte en septembre 2023, qui s’est finalement révélée être un cas importé, le premier cas autochtone de dengue a été officiellement annoncé en Ile-de-France en octobre 2023. Depuis 2004, le moustique tigre à l’origine de la transmission de la maladie est présent sur le territoire métropolitain. A la faveur de l’augmentation des températures, son aire de répartition en France s’étend vers le Nord d’année en année.
La présence persistante du moustique tigre en France permet le développement de cas autochtones de dengue. Rappelons qu’un cas autochtone de dengue correspond au diagnostic de la dengue chez une personne qui ne revient pas récemment d’une zone touchée par la dengue (15 jours avant la survenue des premiers symptômes). Un cas autochtone a donc contracté la maladie en se faisant piquer par le moustique tigre en France métropolitaine.
Moins de 5 % des patients symptomatiques développent une dengue sévère
Ce premier cas autochtone de dengue recensé en Ile-de-France n’est pas le premier en France métropolitaine. Plusieurs autres cas ont été observés et font craindre aux autorités de santé publique un essor de la dengue en France dans les années à venir, comme on l’observe dans certaines territoires d’Outre-Mer. La dengue est une maladie virale, le virus étant transmis au moment de la piqûre par le moustique tigre. Dans plus de la moitié des cas, l’infection ne provoque aucun symptôme. La dengue la plus classiquement observée provoque des symptômes qui rappellent un syndrome pseudo-grippal (fièvre, frissons, maux de tête, douleurs articulaires et musculaires, nausées), parfois associé à une éruption cutanée et à des douleurs oculaires.
Dans un petit nombre de cas, la dengue peut se présenter sous une forme sévère, susceptible de mettre en jeu le pronostic vital. Il est donc essentiel de pouvoir contrôler l’essor du moustique tigre sur le territoire français pour limiter le nombre de cas autochtones. Cette lutte contre le moustique tigre est capitale d’autant plus que ce moustique peut transmettre d’autres maladies vectorielles :
- Le chikungunya ;
- Le virus Zika.
La lutte antivectorielle face au moustique tigre
Suite à la survenue de ce premier cas de dengue en Ile-de-France, deux campagnes de démoustication successives sont programmées sur le mois d’octobre 2023 dans deux zones géographiques proches du lieu d’habitation du patient diagnostiqué. La lutte antivectorielle contre le moustique tigre implique de cibler non seulement les moustiques adultes, mais aussi les larves de moustiques. Cette lutte n’est pas la seule action mise en place par les autorités de santé publique, qui formulent plusieurs recommandations :
- Informer tous les riverains concernés sur le secteur géographique ;
- Consulter un professionnel de santé au moindre symptôme évocateur de dengue pour pouvoir dépister au plus vite la maladie ;
- Se protéger contre les piqûres de moustiques ;
- Supprimer les eaux stagnantes ou les recouvrir d’une bâche hermétique ou d’une moustiquaire ;
- Nettoyer régulièrement les gouttières et ranger seaux, arrosoirs, ….
En 2023, l’ARS Ile-de-France avait déjà organisé une vingtaine d’opérations de démoustication pour prévenir la survenue de cas de dengue.
Estelle B., Docteur en Pharmacie
– Dengue. Santé Publique France. Mis à jour le 16 octobre 2023. www.santepubliquefrance.fr. Consulté le 18 octobre 2023