Longtemps, le moustique tigre n’est resté une menace que dans les zones tropicales. Depuis quelques années, il étend sa présence sur la France métropolitaine, avec 71 départements touchés en 2022. Compte-tenu des maladies vectorielles qu’il peut transmettre, les autorités de santé publique ont mis en place une surveillance étroite de ce moustique. Explications.
Le moustique tigre présent dans 71 départements français
Le moustique tigre est le vecteur de plusieurs maladies, comme le Zika, la dengue ou le chikungunya. Avec la hausse des températures en France métropolitaine, ce moustique parvient désormais à être présent et à effectuer l’ensemble de son cycle de vie dans plusieurs départements. En 2022, sa présence a été recensée dans 71 départements, soit 4 départements de plus qu’en 2021. Compte-tenu de son impact sur la santé publique, il fait désormais l’objet d’une étroite surveillance de la part des autorités de santé, sur la période du 1er mai au 30 novembre de chaque année.
Le moustique tigre a été repéré en France métropolitaine pour la première fois en 2004 et s’est rapidement installé sur le territoire. Rien que pour 2022, il a été à l’origine de 65 cas autochtones de dengue. Un chiffre important, rapporté aux 48 cas recensés sur les 10 années précédentes. L’objectif de la surveillance nationale mise en place est multiple :
- Connaître précisément les territoires où s’implante et se développe le moustique tigre ;
- Evaluer l’impact sanitaire de sa présence ;
- Définir la stratégie pour limiter sa multiplication, voire l’éradiquer.
Des cas autochtones de dengue en forte hausse en France
Plusieurs acteurs combinent leurs efforts pour assurer la surveillance du moustique tigre et coordonner les actions à mettre en place : le Ministère de la Santé, l’ANSES, Santé Publique France et les ARS concernées. Mais au final, tous les Français sont amenés à s’impliquer dans ce dispositif :
- D’une part les citoyens, en effectuant un « signalement citoyen » sur une plateforme ;
- D’autre part les professionnels de santé en déclarant les maladies vectorielles liées au moustique tigre, après distinction des cas autochtones ou des cas d’importation (suite à des voyages en zones tropicales par exemple).
La déclaration des maladies vectorielles autochtones permet aux autorités de santé publique de mettre en œuvre des mesures de gestion de cas, par exemple une désinsectisation autour du domicile du patient, si la présence du moustique tigre y est confirmée. Ces actions nécessitent une bonne coordination des acteurs, nécessaire face à une hausse attendue des cas dans les prochaines années.
Supprimer les eaux stagnantes et se protéger efficacement contre les moustiques
Au-delà de la surveillance du moustique tigre, chacun est également appelé à agir à son niveau contre ce vecteur de maladies virales. Sa prolifération est rendue possible par la présence d’eaux stagnantes à proximité des habitations. Chacun doit être vigilant à supprimer toutes les eaux stagnantes autour de son domicile ou dans son jardin ou à les signaler aux autorités si les eaux stagnantes ne sont pas sur sa propriété. Un simple pot de fleurs oublié avec sa coupelle peut permettre le développement de centaines voire de milliers de moustiques, sans parler des bidons récupérateurs d’eau de pluie sans couvercle !
Il est aussi important d’apprendre à se protéger des moustiques (les moustiques tigres, comme les autres espèces de moustiques), par les moyens de protection individuels :
- La pose de moustiquaires aux fenêtres ou au-dessus des lits ;
- Le port de vêtements couvrants et amples;
- L’application de répulsifs sur les vêtements, dans l’environnement ou sur la peau.
Les personnes de retour de voyage en zone endémique doivent également consulter au moindre symptôme évocateur d’une maladie vectorielle. En effet, ils peuvent eux-mêmes contaminer un moustique s’ils sont piqués après leur retour de voyage. Et ce moustique pourra à son tour contaminer d’autres personnes…
Publié le 9 mai 2018 par Julie P. Mis à jour par Estelle B., Docteur en pharmacie, le 3 mai 2023.
– Moustique tigre : contribuez à sa surveillance ! www.service-public.fr. Consulté le 2 mai 2023.
