Sous couvert d’intégrer des huiles essentielles d’origine naturelle, les désodorisants rencontrent en ce moment un succès important. La tendance est « d’assainir » ou « purifier » son intérieur avec ces désodorisants à base d’huiles essentielles. Une récente étude de 60 millions de consommateurs avance que les molécules envoyées dans l’atmosphère d’une pièce à partir de ce type de sprays ou diffuseurs passifs (galets, éponges etc.) ne sont pas sans danger. Zoom sur l’étude et quelques conseils pour assainir l’air de son logement.
Plus de 20 composés potentiellement toxiques
En utilisant l’image naturelle des huiles essentielles et la nécessité de « purifier » l’air de sa maison, bon nombre d’entre nous sommes tentés d’utiliser des sprays désodorisants ou des diffuseurs d’huiles essentielles.
Cependant, ces produits ne sont pas forcément inoffensifs même s’ils intègrent quelques molécules d’origine naturelle.
Ainsi, l’étude de 60 millions de consommateurs portant sur 17 produits (dont 12 sprays et aérosols et 5 diffuseurs passifs comme des galets ou éponges) montrent que ces produits :
- Contiennent des substances parfumantes qui peuvent provoquer des allergies et être irritantes pour les voies respiratoires comme le limonène, le géraniol et le linalol ;
- Emettent des Composés Organiques Volatils (COV) en quantité élevée.
À savoir ! Les COV regroupent une multitude de substances, d’origine naturelle ou humaine. Les plus connus sont le butane, le toluène, l’éthanol, l’acétone et le benzène que l’on retrouve dans l’industrie, sous forme de solvants organiques. Les COV ont un double effet sur la santé : un effet indirect en agissant sur l’ozone, l’air et provoquant toux, inconfort thoracique, essoufflement, irritation nasale, oculaire et de la gorge. Un effet direct en tant que substance toxique, jusqu’à des niveaux de gravité extrêmes justifiant une classification rigoureuse. Les COV les plus nocifs, comme le benzène, sont classés CMR (cancérogène, mutagène et reprotoxique).
Hormis les risques liés à l’inhalation de ces produits, il ne faut pas négliger le risque de réactions cutanées (rougeurs, démangeaisons, chaleur etc.) provoquées par le contact de quelques gouttes qui retombent sur la peau.
Deux de ces produits analysés, très répandus dans le commerce, possédaient jusqu’à 23 ingrédients indésirables.
A l’inverse, et toujours selon le magazine, la marque Étamine du Lys ne possède pas d’ingrédients très allergisants ou en quantités inférieures aux limites de détection. De même, la marque Air Wick aérosol possède des ingrédients en quantité limitée.
Pour rappel, les personnes les plus fragiles sont celles souffrant d’allergies ou d’asthme.
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Comment assainir l’air de son logement grâce à des gestes simples ?
Pour 60 millions de consommateurs, il est impératif de mettre en place un étiquetage plus fiable sur ces produits indiquant :
- La présence des substances potentiellement allergisantes via une liste des ingrédients très détaillée (comme dans les cosmétiques) ;
- Les produits qui émettent les COV (comme dans les peintures).
L’INC (Institut National de la consommation, éditeur du magazine), qui estime qu’une réglementation et une normalisation de ces produits s’avèrent nécessaires, a envoyé ses recommandations aux autorités publiques concernées.
Pour avoir un air purifié, l’Observatoire de la qualité de l’air intérieure (OQAI) rappelle de :
- Ne pas perturber la circulation de l’air de votre logement en obstruant les ouvertures d’aération ou en les cachant derrière un meuble ;
- Ne pas arrêter les systèmes de ventilation mécanique (VMC) et les entretenir complètement tous les 3 ans ;
- Utiliser et entretenir hotte de cuisine et appareils de combustion ;
- Veiller quotidiennement à la bonne aération des pièces (10 minutes par jour) et ne pas fumer en intérieur ;
- Aérer automatiquement le logement pendant les activités de ménage, de bricolage et de cuisine.
Pour une odeur agréable dans votre intérieur sans risque pour la santé, il est aussi possible d’opter pour un bouquet de fleurs ou un pot-pourri maison à base de fleurs, fruits et d’essences d’arbres séchés !
Lire aussi – Ne négligeons pas la qualité de l’air intérieur
Julie P., Journaliste scientifique
– Les bons gestes pour un bon air. OQAI. Consulté le 4 juin 2018.
– Désodorisants : ils doivent être davantage réglementés. 60 millions de consommateurs. Consulté le 4 juin 2018.