Touchant près de 700 millions de personnes dans le monde, la dyslexie est un trouble fréquent aux origines encore mal connues. Et si l’anatomie des yeux jouait un rôle dans son apparition ? C’est ce que suggère une étude française selon laquelle une anomalie des récepteurs à la lumière de la rétine entraînerait des troubles dyslexiques via une trop forte symétrie entre les deux yeux. Zoom sur ces résultats étonnants…
La dyslexie en quelques mots
La dyslexie est un trouble spécifique de l’apprentissage, particulièrement de la lecture et de l’acquisition du langage écrit. Elle se caractérise par des difficultés importantes dans l’acquisition et dans l’automatisation des mécanismes nécessaires à la maîtrise de l’écrit (lecture, écriture, orthographe…).
À savoir ! La dyslexie peut être isolée ou associée à d’autres troubles de l’apprentissage tels que la dysorthographie (trouble de l’orthographe), la dysphasie (troubles du langage oral) ou encore la dyspraxie (trouble de la réalisation des gestes).
Infographie – Les troubles DYS et autre trouble de l’apprentissage
Les patients dyslexiques ont ainsi du mal à identifier les lettres, les syllabes ou les mots et ce même dans le cadre d’une scolarisation normale et en l’absence de problèmes sensoriels (audition, vision), de déficience intellectuelle ou de lésion neurologique.
Concernant environ 15 % des enfants, la dyslexie touche davantage les garçons que les filles et aucune cause évidente ne permet à ce jour d’expliquer son apparition.
Dans ce contexte, des chercheurs français travaillant sur le sujet, ont permis une meilleure compréhension de la dyslexie à travers l’identification d’une cause anatomique de ce trouble.
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Une cause anatomique au niveau des yeux
Dans leur étude, publiée récemment dans la revue Proceedings of the Royal Society B, les auteurs ont comparé deux groupes d’étudiants :
- Un groupe de 30 étudiants dyslexiques
- Un groupe de 30 étudiants non dyslexiques
Dans chacun de ces groupes, ils ont analysé l’anatomie des yeux et particulièrement la forme d’une zone précise située dans la fovéa, partie de la rétine où l’acuité visuelle est la plus forte. Sur la fovéa, des cônes bleus, rouges et verts permettent de distinguer les couleurs. Toutefois, chez l’Homme, les cônes bleus sont plus nombreux que les rouges. Pour remédier à ce déséquilibre, une petite zone nommée « centroïde de la tache de Maxwell » ne comporte aucun cône bleu.
Selon l’étude, cette zone sans cônes bleus a la même forme arrondie dans les deux yeux des personnes dyslexiques. A l’inverse, chez les personnes qui ne sont pas atteintes, cette zone est ronde dans l’œil dominant mais a une forme irrégulière dans l’autre. C’est cette asymétrie qui permet au cerveau de choisir le signal envoyé par l’un des deux yeux, le dominant, pour créer l’image vue par l’individu.
Chez la personne dyslexique en revanche, aucun des deux yeux n’est dominant et la symétrie de forme est source de confusion pour le cerveau car elle génère des « images-miroirs » entre lesquelles il est incapable de choisir. C’est ainsi que lorsqu’ils lisent un texte, les dyslexiques souffrent d’un effet-miroir, en confondant les lettres (par exemple les lettres b et d).
À savoir ! L’effet-miroir se manifeste lors de la lecture ou de l’écriture: la personne dyslexique confond les lettres «b » et « d » car son cerveau n’a pas réussi à faire le tri et a choisi la mauvaise lettre qui correspond à l’« image-miroir ».
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Une lampe spéciale pour combattre la dyslexie
Forts de leur découverte, les chercheurs espèrent pouvoir combattre les effets de ce trouble de la lecture grâce à une méthode très spéciale.
Les rétines des yeux sont en effet directement reliées au cerveau, mais il existe un délai entre l’arrivée au cerveau de l’image primaire et de l’image miroir. Les deux scientifiques ont donc voulu profiter de ce délai pour « déconcentrer » le cerveau et l’empêcher de tenir compte de « l’image-miroir ».
Cette méthode utilise une lampe stroboscopique à LED, que les volontaires dyslexiques devaient utiliser au moment de la lecture. Mise au point par les chercheurs de l’étude, cette lampe a la particularité de clignoter à intervalles réguliers (toutes les 10 millisecondes) pour que le cerveau de la personne dyslexique oublie l’image-miroir gênante au moment de la lecture.
À savoir ! Un stroboscope est une source de lumière intermittente qui produit une alternance de phases lumineuses (flashs) et de phases obscures au moyen d’un dispositif mécanique ou électronique.
La technique a bien fonctionné sur les 30 étudiants dyslexiques volontaires de l’étude. D’après les auteurs, cette « lampe magique » comme certains étudiants l’ont surnommée, aurait amélioré leurs performances de lecture ou d’écriture, tout en les fatiguant moins. Cette découverte ouvre ainsi la voie à la mise en place de nouvelles techniques diagnostiques et thérapeutiques de la dyslexie.
Face à ces conclusions encourageantes, Mme Vetroff, présidente de l’Association nationale des associations de parents d’enfants dyslexiques (Anapedys) a néanmoins appelé à interpréter ces résultats avec prudence vu que d’autres causes anatomiques ont déjà été citées par le passé, notamment au niveau de l’organisation des neurones.
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Déborah L., Docteur en Pharmacie
Bonjour,
je vous remercie pour l’article si intéressant, ma question à qui s’adresser? j’ai un enfant de 9 ans diagnostiqué Dysorthographique.
Merci.
bonjour des,fois,un enfant dyslexiqie comment reconnaitre symptomes precoces
Mais alors, il suffit de lire avec un seul œil : l’œil directeur !
Bonjour,
Merci de faire confiance à Santé sur le Net pour trouver des informations. Nous vous remercions pour votre commentaire pertinent.
Nous vous souhaitons une bonne journée.
L’équipe Santé sur le net.
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