Les fraises pour prévenir les maladies inflammatoires de l’intestin ?

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Rédigé par Alexana A. et publié le 5 septembre 2018

Au total, 200 000 personnes seraient concernées en France par les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (ou MICI). Elles caractérisent par une inflammation de la paroi d’une partie du tube digestif. Ces inflammations favorisent la croissance des cellules cancéreuses en perturbant l’équilibre qui règne à l’intérieur des tissus. Elles permettent ainsi à ces cellules d’acquérir de nouvelles mutations qui favorisent leur évolution en cancer mature. Une étude récente menée par des chercheurs de l’Université du Massachusetts à Amherst (Etats-Unis), a montré que manger des fraises tous les jours peut aider à prévenir l’inflammation de l’intestin.

des fraises pour prévenir les maladies inflammatoires de l'intestin

Maladies inflammatoires chroniques de l’intestin : qu’est-ce que c’est ?

appareil-digestifLes MICI regroupent principalement la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique, et se caractérisent par des zones d’inflammation chronique de la paroi digestive :

  • Dans la rectocolite hémorragique, l’atteinte ne concerne que le rectum et le côlon. Les lésions sont plus souvent superficielles et se traduisent par la présence de sang dans les selles.
  • Dans la maladie de Crohn, n’importe quel segment du tube digestif (de la bouche à l’anus) peut être atteint. Les lésions sont généralement plus profondes et peuvent parfois être à l’origine de fistules (trous dans la paroi de l’intestin).

Ces inflammations chroniques du côlon et du tube digestif sont la conséquence d’une réponse immunitaire intestinale inadaptée dû à un déséquilibre dans la composition de la flore intestinale.

Les MICI se caractérisent le plus souvent par :

  • Des douleurs abdominales,
  • Des diarrhées fréquentes, parfois sanglantes, ou encore
  • Une atteinte de la région anale (fissure, abcès).

Ces symptômes s’accompagnent souvent de fatigue, d’anorexie et de fièvre, voire de manifestations extra-intestinales (articulaires, cutanées, oculaires, hépatiques).

Les MICI sont associées à un risque accru de cancer colorectal, notamment lorsque des lésions sont présentes au niveau du côlon. Une étude américaine a montré que manger des fraises tous les jours peut aider à prévenir l’inflammation de l’intestin.

Lire aussiSyndrome de l’intestin irritable, régime FODMAP et flore intestinale

Les fraises peuvent aider à réduire l’inflammation de l’intestin

Dans leur expérience, les chercheurs ont employé quatre groupes de souris :

  • Un groupe de souris saines ayant un régime régulier,
  • Un groupe de souris atteintes de l’IBD consommant un régime régulier,
  • Un groupe de souris atteintes de l’IBD consommant 2,5 % de poudre de fraise,
  • Un groupe de souris atteintes de l’IBD consommant 5 % de poudre de fraise.

À savoir ! L’IBD (Inflammatory Bowel Disease) est un terme utilisé pour décrire une inflammation des intestins.

Ils ont essayé de nourrir les souris avec des doses de fraises qui correspondraient à ce qu’un humain pourrait raisonnablement consommer. L’équipe a constaté que manger l’équivalent de trois quarts de tasse de fraises chaque jour réduisait la perte de poids et les symptômes des MICI tels que la diarrhée sanglante. La consommation de fraises a également diminué les réactions inflammatoires dans le tissu du côlon des souris.

Ils ont également observé une inversion des voies altérées du microbiote chez les souris IBD, ce qui pouvait entraîner une diminution de l’inflammation colique.

Le microbiote intestinal semble jouer un rôle important dans l’inflammation caractéristique des MICI. Il constitue donc une cible thérapeutique intéressante dans la prise en charge de ces maladies inflammatoires.

À savoir ! Le microbiote est l’ensemble des micro-organismes (bactéries, virus, parasites, champignons) non pathogènes qui vivent dans un environnement spécifique. Dans l’organisme, il existe différents microbiotes, au niveau de la peau, de la bouche, du vagin. L’inflammation du côlon influence défavorablement la composition du microbiote dans l’intestin. Le microbiote intestinal est le plus important d’entre eux, avec 1012 à 1014 micro-organismes.

Lire aussiPour être en forme, mangez des fraises !

Alexana P., Journaliste scientifique

– Strawberries could help reduce harmful inflammation in the colon. Acs.org. Consulté le 24 août 2018.
– Maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). Inserm. Consulté le 24 août 2018.
– Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin. Frm.org. Consulté le 24 août 2018.
  • Sophie Campion says:

    Bonjour,

    Merci pour cet article intéressant néanmoins il reste parfois approximatif dans son contenu. Je me permets quelques suggestions en tant que rédactrice au sein de l’Afa (Association François Aupetit), association pour les patients atteints de MICI.

    Concernant l’introduction, le raccourci entre MICI et cancer « mature » me semble excessif lorsque vous formulez : « Ces inflammations favorisent la croissance des cellules cancéreuses en perturbant l’équilibre qui règne à l’intérieur des tissus. Elles permettent ainsi à ces cellules d’acquérir de nouvelles mutations qui favorisent leur évolution en cancer mature. » Le cancer colorectal fait en effet partie des complications possibles d’une MICI mais ce risque cancéreux ne peut pas définir à lui seul les MICI.
    Comme vous l’expliquez après, les MICI sont caractérisées avant tout par une inflammation chronique de l’intestin.
    L’explication de cette inflammation est plurifactorielle : prédisposition génétique, réponse immunitaire inadaptée, transformation de la composition du microbiote et facteurs environnementaux associés.

    A ce jour les seuls moyens pour arrêter la persistance de l’inflammation dans les MICI sont des moyens médicamenteux et qu’en aucun cas l’alimentation ne le permet. En revanche il a été bien démontré que les fibres sont bénéfiques y compris pour les malades atteints de MICI qui en général les évite pour des problèmes de diarrhées.

    Concernant l’étude, il est important de préciser qu’il ne faut pas changer un régime alimentaire sans en avoir parlé au préalable à son médecin traitant, surtout pour des patients pour qui la consommation de fruits ou de légumes crus peut être inconfortable voire augmenter certains symptômes en cas de poussée.
    Nous préconisons pour les malades une alimentation variée et de saison, ce qui est d’ailleurs une préconisation de bon sens qui vaut pour la population générale. Manger des fraises tous les jours reste quelque part une aberration.

    Enfin, je pondérerais les résultats car on n’explique pas encore le mécanisme d’action associé aux résultats observés jusque maintenant. Cette précision fait partie d’ailleurs des prochaines étapes pour l’équipe de chercheurs, au même titre qu’une étude sur des humains. Beaucoup de patients s’informent sur internet, la nuance est importante afin de pas générer de faux espoirs ou de rumeurs.

    J’espère que ces commentaires vous seront utiles.
    Bien cordialement,

    Sophie Campion

    Reply
  • Sophie Campion says:

    Bonjour,

    Merci pour cet article intéressant néanmoins il reste parfois approximatif dans son contenu. Je me permets quelques suggestions en tant que rédactrice au sein de l’Afa (Association François Aupetit), association pour les patients atteints de MICI.

    Concernant l’introduction, le raccourci entre MICI et cancer « mature » me semble excessif lorsque vous formulez : « Ces inflammations favorisent la croissance des cellules cancéreuses en perturbant l’équilibre qui règne à l’intérieur des tissus. Elles permettent ainsi à ces cellules d’acquérir de nouvelles mutations qui favorisent leur évolution en cancer mature. » Le cancer colorectal fait en effet partie des complications possibles d’une MICI mais ce risque cancéreux ne peut pas définir à lui seul les MICI.
    Comme vous l’expliquez après, les MICI sont caractérisées avant tout par une inflammation chronique de l’intestin.
    L’explication de cette inflammation est plurifactorielle : prédisposition génétique, réponse immunitaire inadaptée, transformation de la composition du microbiote et facteurs environnementaux associés.

    A ce jour les seuls moyens pour arrêter la persistance de l’inflammation dans les MICI sont des moyens médicamenteux et qu’en aucun cas l’alimentation ne le permet. En revanche il a été bien démontré que les fibres sont bénéfiques y compris pour les malades atteints de MICI qui en général les évite pour des problèmes de diarrhées.

    Concernant l’étude, il est important de préciser qu’il ne faut pas changer un régime alimentaire sans en avoir parlé au préalable à son médecin traitant, surtout pour des patients pour qui la consommation de fruits ou de légumes crus peut être inconfortable voire augmenter certains symptômes en cas de poussée.
    Nous préconisons pour les malades une alimentation variée et de saison, ce qui est d’ailleurs une préconisation de bon sens qui vaut pour la population générale. Manger des fraises tous les jours reste quelque part une aberration.

    Enfin, je pondérerais les résultats car on n’explique pas encore le mécanisme d’action associé aux résultats observés jusque maintenant. Cette précision fait partie d’ailleurs des prochaines étapes pour l’équipe de chercheurs, au même titre qu’une étude sur des humains. Beaucoup de patients s’informent sur internet, la nuance est importante afin de pas générer de faux espoirs ou de rumeurs.

    J’espère que ces commentaires vous seront utiles.
    Bien cordialement,

    Sophie Campion

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    • L'équipe Santé sur le Net says:

      Bonjour, il est nécessaire pour les patients atteints de la maladie de Crohn de suivre un régime riche et varié leur permettant un apport énergétique et nutritionnel adapté à leur situation. Une bonne hydratation ainsi qu’une alimentation fractionnée sont recommandées afin de ne pas trop stimuler les mouvements intestinaux.

      Voici quelques aliments à privilégier :
      – Lait écrémé
      – Fromage allégé en matière grasse
      – Morceaux tendres de viande bien cuite
      – Volaille sans peau
      – Tofu
      – Œuf sans ajout de matière grasse
      – Pain blanc
      – Légumes bien cuits
      – Banane
      – Melon
      – Eau

      Nous vous conseillons de consulter un diététicien afin d’avoir la liste complète des aliments à privilégier.
      Bonne journée,

      L’équipe Santé sur le Net.

      Reply
    • L'équipe Santé sur le Net says:

      Bonjour, il est nécessaire pour les patients atteints de la maladie de Crohn de suivre un régime riche et varié leur permettant un apport énergétique et nutritionnel adapté à leur situation. Une bonne hydratation ainsi qu’une alimentation fractionnée sont recommandées afin de ne pas trop stimuler les mouvements intestinaux.

      Voici quelques aliments à privilégier :
      -Lait écrémé
      -Fromage allégé en matière grasse
      -Morceaux tendres de viande bien cuite
      -Volaille sans peau
      -Tofu
      -Œuf sans ajout de matière grasse
      -Pain blanc
      -Légumes bien cuits
      -Banane
      -Melon
      -Eau

      Nous vous conseillons de consulter un diététicien afin d’avoir la liste complète des aliments à privilégier.
      Bonne journée,

      L’équipe Santé sur le Net.

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