La gemmothérapie, cette branche méconnue de la phytothérapie

Actualités Santé naturelle

Rédigé par Estelle B. et publié le 4 février 2018

La phytothérapie, ou thérapie par les plantes, fait de plus en plus d’adeptes en France. Nombreux sont ceux qui y ont recours pour traiter les petits maux du quotidien ou compléter les traitements classiques de maladies plus graves. Mais une branche de la phytothérapie, la gemmothérapie, reste encore confidentielle malgré ses nombreuses potentialités. Santé sur le Net vous en dit plus sur cette thérapie émergente.

Focus sur la gemmothérapie

Phytothérapie et gemmothérapie

La phytothérapie connaît un important essor en France depuis quelques années. La gemmothérapie est une émanation récente de la phytothérapie, qui consiste à utiliser en thérapeutique des bourgeons et des jeunes pousses de plantes ou d’arbres.

Précurseur de la gemmothérapie, le Docteur Pol Henry considérait que les bourgeons possèdent des propriétés thérapeutiques supérieures à celles des diverses parties d’une plante mature. Il assimilait le bourgeon à un embryon, qui engloberait non seulement le potentiel de tous les organes de la plante (les racines, les tiges, les feuilles, les fleurs et les fruits), mais aussi des propriétés supplémentaires qui lui seraient propres.

En analysant les bourgeons, leurs tissus révèlent en effet une composition riche en substances potentiellement actives, telles que :

  • Des polyphénols, notamment des flavonoïdes, qui sont des composés antioxydants reconnus ;
  • Des stérols végétaux, intéressants pour réduire le taux de cholestérol ;
  • Des terpènes, substances aux multiples propriétés (analgésiques, antiinflammatoires, anti-infectieuses… ) ;
  • Des oligo-éléments ;
  • Des vitamines et des sels minéraux ;
  • Des hormones végétales.

Lire aussiLe ginkgo biloba : un arbre aux 1 000 vertus ?!

A chacun son bourgeon !

Pour préserver leur intégrité et leurs potentialités, les bourgeons utilisés en gemmothérapie sont cueillis au printemps, et utilisés si possible aussitôt récoltés. A l’origine, les bourgeons étaient macérés dans un mélange eau – glycérine – alcool pendant au moins 3 semaines. Après filtration, le macérât-mère obtenu peut être utilisé directement à raison de quelques gouttes (entre 5 et 15 selon les extraits) diluées dans une petite quantité d’eau. Aujourd’hui, les extraits de bourgeons sont la plupart du temps commercialisés sous forme de macérâts glycérinés D1 (dilué 10 fois par rapport au macérât-mère préparé uniquement avec un mélange glycérine – alcool), dont la posologie varie entre 50 et 100 gouttes par jour.

À savoir ! Les macérâts glycérinés sont vendus exclusivement en pharmacies et peuvent être remboursés par l’Assurance Maladie s’ils font l’objet d’une prescription médicale.

Les principaux bourgeons utilisés en gemmothérapie sont les suivants :

  • Le cassis est le plus anciennement connu. Il régulerait le système immunitaire avec un intérêt contre les allergies. Il est également conseillé dans les problèmes articulaires et les douleurs tendineuses, en lien avec ses propriétés drainantes et antiinflammatoires.
  • Le bouleau pubescent serait excellent pour les os et les articulations, mais aussi pour stimuler le foie, la rate, le pancréas, les reins et les glandes surrénales.
  • Le tilleul possède des vertus sédatives et apaisantes, utiles pour favoriser l’endormissement et un sommeil de qualité. Il est régulièrement associé au figuier, au bouleau ou au sapin contre les troubles du sommeil liés au stress.
  • Le marronnier et le châtaignier sont indiqués chez les personnes souffrant de jambes lourdes, car ils stimulent le tonus veineux et améliorent la circulation sanguine, notamment dans les jambes.
  • Le romarin est un puissant antioxydant intéressant pour la peau et les vaisseaux sanguins. Il améliore également les fonctions cérébrales et protège le foie.
  • L’aubépine limite les effets du stress sur le système cardiovasculaire (troubles du rythme cardiaque, palpitations, changements de tension artérielle).
  • L’olivier est conseillé pour protéger le système circulatoire, en particulier au niveau cérébral.
  • Le noyer permet de rétablir et d’équilibrer la flore intestinale.
  • Le framboisier serait efficace contre les troubles hormonaux.
  • Le séquoia et le chêne sont recommandés pour lutter contre les conséquences du vieillissement chez l’homme.
  • L’airelle est également utile contre le vieillissement, mais elle s’avère aussi antispasmodique, diurétique et antiinflammatoire.

Lire aussi400 pages dédiées aux huiles essentielles

Des remèdes pour un hiver serein

Pour lutter contre les maux de l’hiver, certains choisissent la gemmothérapie parmi les médecines douces. Voici quelques macérâts de bourgeons à connaître en période hivernale :

  • Les bourgeons de cassis pour les qualités adaptogènes du cassis. Il module les réponses de l’organisme aux agressions extérieures auxquelles il doit faire face en hiver (fatigue, stress, douleurs articulaires liées à l’humidité, éruptions cutanées amplifiées par le manque d’ensoleillement, infections ORL et respiratoires).
  • Les bourgeons de noyer, sous forme de cure automnale après une cure de probiotiques, peut être bénéfique pour l’équilibre de la flore intestinale, souvent mise à mal durant les fêtes de fin d’année et les épidémies de gastro-entérite.
  • Les bourgeons de romarin stimulent l’activité cérébrale, la circulation sanguine et le fonctionnement du foie. L’automne est la saison la plus propice pour effectuer une cure de ces bourgeons afin de protéger le foie pendant la période hivernale.
  • Les bourgeons de figuier agiraient en profondeur sur le système endocrinien, et améliore tout ce qui a trait à l’humeur et au psychosomatique. Ainsi, le stress, les troubles de l’anxiété ou les déprimes saisonnières peuvent être soulagées par ces bourgeons.
  • L’airelle complète l’action d’autres bourgeons pour renforcer le système circulatoire et immunitaire avant le début de l’hiver. Ses propriétés antiarthritiques sont également un plus en période hivernale.

Sans effets indésirables, les extraits de bourgeons de la gemmothérapie peuvent trouver leur place dans la lutte contre les petits tracas de santé du quotidien, mais aussi en complément des traitements lourds dans le cas de pathologies plus graves.

Lire aussiUn cœur plus vulnérable en hiver

Estelle B., Docteur en Pharmacie

– Gemmothérapie : les bourgeons sont-ils efficaces. Bio-info. 19 mai 2015.
– Gemmothérapie : la puissance végétale concentrée. Plantes et Santé. 3 mars 2015.
– La gemmothérapie pour bien passer l’hiver. Plantes et Santé. 5 octobre 2015.
  • Bonjour Estelle, pensez vous que la gemmotherapie puisse améliorer l’etat d’une personne atteinte d’un syndrome cérébelleux ,

    Reply
  • Marielle St-Onge says:

    Je fais de l’ostéoporose modéré et j’ai remplacé le calcium par la gemmothérapie. Est-ce prudent? Je ne voudrait pas qu’il m’arrive une fracture par manque de calcium. Je bouge beaucoup, je prends 1000 unités de vitamines D et du magnésium ,j’ai des jardine, j’ai une alimentation :approche Seignalet, donc sans produits laitiers depuis 22 ans. Devrais-je prendre les deux, gemmothérapie et suppléments? Je m’inquiète car si c’était si sécuritaire les médecins en parleraient. A qui faire confiance. Vous êtes pharmacienne.

    Reply
    • L'équipe Santé sur le Net says:

      Bonjour Marielle,

      Je vous remercie pour votre témoignage. N’ayant pas l’ensemble des éléments de votre dossier médical nous ne sommes pas en mesure de vous répondre de manière spécifique à votre question. Seul un médecin ayant pris connaissance de l’intégralité de votre dossier médical pourra vous répondre.

      Nous vous souhaitons une bonne journée !
      L’équipe Santé sur le Net.

      Reply
Ou
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *