La grossesse et l’accouchement sont des moments exceptionnels dans la vie d’un couple. Comment rentrer en contact avec son enfant pendant sa vie intra-utérine ? Dans le champ des disciplines d’accompagnement à l’accouchement et à la parentalité, on parle beaucoup d’haptonomie. Eclairage sur cette science de l’affectivité qui permet de créer du lien.
Une préparation avant l’accouchement…
L’haptonomie est une science qui considère que l’affectif, qui réunit l’esprit et le corps, est un moyen à utiliser pour rentrer en communication entre le foetus.
Dans cette préparation à l’accouchement, développée par un médecin néerlandais aux débuts des années 1950, Frans Veldman, les parents apprennent à communiquer avec leur enfant par leur présence et leur toucher.
Il est conseillé de commencer les séances dès le début de la grossesse. Si ce n’est pas le cas, il est alors recommandé de ne pas dépasser le quatrième mois de grossesse pour bien profiter de tous les bénéfices de l’haptonomie.
Dans cette forme de dialogue, la maman découvre que grâce à la partie de son système nerveux qui est contrôlée par l’affectivité, elle peut rentrer en contact avec son enfant.
Tout un ensemble de gestes tendres est pratiqué pour rentrer en contact avec l’enfant: en approchant ou éloignant ses mains, en caressant le ventre avec plus ou moins de pression, en chuchotant, en bougeant très doucement ou en se balançant. Lorsque cette communication est mature, la maman et le papa peuvent inviter, par le toucher et la voix, l’enfant à se déplacer dans le ventre.
Pour les haptothérapeutes (qui peuvent être notamment des sages-femmes, des médecins, des pédiatres, des psychothérapeutes, des infirmières, etc.), le tonus du diaphragme et du périnée maternels est très sensible à l’état affectif de la mère et l’enfant et il est capable de ressentir les moindres changements.
À savoir ! Le périnée est un ensemble de muscles formant la paroi inférieure du pelvis, c’est-à-dire la base du bassin. Chez les femmes, il renferme la partie inférieure des voies génitales, digestives et urinaires.
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Mais aussi, pendant et après l’accouchement…
L’haptonomie peut apporter un soutien lors des grossesses dites « à risque » car il apporte un sentiment de sécurité pour la mère qui voit son anxiété diminuée.
À savoir ! Il est inadapté d’associer l’haptonomie à des disciplines qui nécessitent de modifier le tonus musculaire et la respiration, telles que le yoga, la sophrologie et toutes autres techniques respiratoires.
Certaines mamans déclarent que l’ haptonomie permet de mieux gérer le stress et certaines douleurs liées à l’accouchement comme les contractions.
Pour les pères, l’haptonomie leur permet de ressentir que leur présence est bénéfique. Ils apprennent aussi quelques gestes à adopter pendant l’accouchement (tirer sur la cuisse de la mère pour aider l’enfant à descendre, entourer la mère, etc.).
Pour certains spécialistes, l’haptonomie postnatale est indispensable. C’est une poursuite du travail, à travers 2 à 3 séances de 40 minutes à une heure, qui a été commencée pendant la période intra-utérine.
Ces séances, jusqu’à la première année de l’enfant, viennent apprendre aux parents et aux enfants que l’enfant peut être porté tout en ayant une légère autonomie. Ces moments ont pour objectif d’accompagner l’enfant dans sa prise d’ autonomie physique et à être actif sous le regard bienveillant de ses parents.
Cette approche comportementale vise à « briser » une contradiction que l’on a tendance à imposer à l’enfant malgré nous: on lui dit de se laisser porter et manipuler physiquement jusqu’à ses 18 mois puis après on lui dit d’être autonome pour marcher, se lever, etc…
Avec cette méthode, on lui apprend, dès son 4ème mois, à vivre sa verticalité, à essayer de se relever lorsqu’il est allongé sur un tapis. Le but est de lui permettre d’avoir confiance en lui et dans les autres.
Pour en savoir plus sur l’haptonomie, vous pouvez consulter le site du centre International de recherche et de développement sur l’haptonomie.
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Julie P., Journaliste scientifique