Une forte hausse de l’hépatite E en France !

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Rédigé par Alexana A. et publié le 17 septembre 2018

D’après l’OMS, l’hépatite E toucherait 20 millions de personnes chaque année et a provoqué environ 44 000 décès en 2015, soit environ 3% de la mortalité dans le monde. Selon une nouvelle étude publiée dans Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), le nombre de cas d’hépatite E diagnostiqués en France métropolitaine a dramatiquement augmenté entre 2002 et 2016, il a été multiplié par un facteur d’environ 11. Quelles sont les raisons de cette hausse ?

Forte hausse de hépatite E en France

Ce qui se cache derrière la forte hausse des cas d’hépatite E

Les données du Centre national de référence (CNR) indiquent que le nombre de cas est passé de 9 (2002) à 653 (2016). D’après le programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI), le nombre total de personnes hospitalisées en France a également augmenté significativement passant de 57 en 2004 à 653 en 2016.

Cette hausse est essentiellement due à une meilleure connaissance de la maladie, en raison d’importantes avancées scientifiques sur le sujet.

« Le nombre de cas diagnostiqués était faible et les connaissances sur son épidémiologie étaient limitées. À partir de 2010, la disponibilité de tests diagnostiques sérologiques et moléculaires performants, avec un recours accru à des tests commerciaux, a entraîné une augmentation du nombre de personnes testées avec un nombre de cas autochtones dépassant très largement le nombre de cas importés. », est-il mentionné dans le Bulletin épidémiologique.

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La viande de porc, principale cause de l’hépatite E

La consommation de viande de porc est principalement incriminée dans la contamination par le virus de l’hépatite E (VHE).

Le porc est considéré comme le principal réservoir du VHE en France. Il est à l’origine d’une transmission alimentaire, particulièrement les produits à base de foie cru ou peu cuits comme les saucisses de foie fraîches ou sèches, les figatelli corses… Même cuits, ces produits sont vivement déconseillés chez les personnes à risque, tels que les patients immunodéprimés, atteints d’une hépatopathie chronique préexistante, et les femmes enceintes.

D’autres sources de contamination sont suspectées, comme la consommation de coquillages, de légumes ou fruits contaminés par contact avec une eau non traitée. Des facteurs de risque environnementaux sont également suspectés, en particulier le fait de vivre en milieu rural et le rôle d’autres potentiels animaux réservoirs comme les cervidés, les lapins de garenne, les rongeurs…

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Quelles sont précautions essentielles ?

En France, la prévention de l’hépatite E repose sur des mesures d’hygiène individuelle, et des mesures prises lors de la préparation des aliments ou de leur consommation. Les principales recommandations pour stopper cette hausse sont les suivantes :

  • Cuire à cœur les produits à risque, notamment ceux à base de foie cru de porc, de sanglier ou de cerf. En effet, une cuisson à 71°C pendant 20 minutes permet d’inactiver le VHE.
  • Laver les mains régulièrement, notamment avant de préparer les repas, après contact avec les animaux ou les produits d’origine animale.
  • Eviter la consommation d’eau non potable.

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Alexana.A, Journaliste Scientifique

– Surveillance de l’hépatite E en France, 2002-2016. Bulletin épidémiologique hebdomadaire. Consulté le 13 septembre 2018.
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