En 2017, la France lance sa première stratégie nationale de santé sexuelle, une stratégie qui définit les grandes orientations nationales en matière de santé sexuelle pour l’horizon 2030. Ce 4 septembre sera la journée mondiale de la santé sexuelle, l’occasion de faire le point sur un domaine de la santé souvent peu ou mal considéré.
Qu’est-ce que la santé sexuelle ?
Alors qu’il est classique de considérer la santé physique et la santé mentale, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a récemment défini la santé sexuelle, comme « un état de bien-être physique, émotionnel, mental, associé à la sexualité ». La santé sexuelle recouvre donc un vaste domaine allant des aspects sanitaires liés à l’activité sexuelle jusqu’au respect entre les partenaires sexuels, en passant par tout le champ de la procréation, y compris de la procréation médicalement assistée (PMA).
La stratégie nationale de santé sexuelle portée par la France depuis 2017 et jusqu’en 2030 s’articule autour de six grandes priorités nationales :
- La promotion de la santé sexuelle, en particulier auprès des jeunes ;
- L’amélioration des parcours de soins de toutes et tous ceux qui sont touchés par une infection sexuellement transmissible (IST), des infections aiguës bénignes aux pathologies chroniques, comme le VIH/SIDA ou l’hépatite C ;
- L’amélioration de la santé reproductive ;
- La réponse aux besoins spécifiques des catégories de population les plus fragiles ;
- La promotion de la recherche et du développement en santé sexuelle ;
- La prise en compte des spécificités des DOM-TOM.
4 septembre 2022 : « Let’s talk pleasure »
La reconnaissance de la santé sexuelle et l’intérêt des autorités de santé publique pour ce domaine spécifique de la santé sont récents. Depuis 2010, l’Association Mondiale de Santé Sexuelle (World Association for Sexual Health – WAS) organise chaque 4 septembre la journée mondiale de la santé sexuelle, pour sensibiliser le grand public et les acteurs de santé sur ce sujet. Cette année, le thème choisi est « Let’s Talk Pleasure » (Parlons du plaisir). A cette occasion, la WAS s’adresse aux états, aux organisations gouvernementales et non gouvernementales, aux institutions académiques, aux autorités sanitaires, aux professionnels, aux acteurs du secteur privé et plus largement à la société pour :
- Reconnaître le plaisir sexuel comme un aspect important de la santé sexuelle, en l’incluant comme un droit fondamental de l’être humain ;
- Reconnaître les barrières qui s’opposent à l’expression et à l’expérience de ce plaisir dans les systèmes de la société actuelle, aussi bien sur le plan légal, réglementaire et culturel.
Une meilleure prise en compte du plaisir dans la santé sexuelle, au travers d’une meilleure communication et d’une meilleure reconnaissance, constitue selon l’association un levier d’amélioration de la santé sexuelle à travers le monde.
Un récent rapport sur le chemsex
En France, depuis le lancement de la stratégie nationale 2017-2030, un sujet a particulièrement retenu l’attention des autorités de santé publique, le chemsex ou chemical sex. Cette pratique, récente mais en plein essor, combine les pratiques sexuelles avec la consommation de drogues. En septembre 2021, le ministère de la santé, considérant les risques associés à ce type de pratique, a demandé un rapport d’expertise sur ce sujet.
Ce rapport a été rendu le 1er juin 2022 et comporte un état des lieux du chemsex en France et des recommandations formulées dans le but de prévenir et de réduire les risques sanitaires associés. Le premier objectif est de mieux repérer les personnes pratiquant le chemsex pour les prendre en charge le plus précocement possible. Cette prise en charge complexe se situe à l’interface de plusieurs domaines, alliant la santé sexuelle, la santé mentale et les addictions. La prévention d’une telle pratique doit être renforcée, en particulier au travers de l’information et de la formation des professionnels de santé et des acteurs de la santé sexuelle et mentale.
Estelle B., Docteur en Pharmacie
– 4 septembre, journée mondiale de la santé sexuelle… cerhes.org. Consulté le 1er septembre 2022.