Journée mondiale du dépistage de l’hépatite C : agir tôt pour guérir
Le 16 octobre marque la Journée mondiale du dépistage de l’hépatite C, une occasion de sensibiliser le public à l’importance du dépistage précoce. Cette maladie, souvent silencieuse, peut entraîner de graves complications hépatiques si elle n’est pas détectée à temps. Grâce à un test simple et à des traitements très efficaces, il est aujourd’hui possible de guérir dans la quasi-totalité des cas.

Hépatite C : où en sommes-nous aujourd’hui ?
L’hépatite C est une infection virale due au virus de l’hépatite C (VHC), transmise principalement par le sang. Les modes de transmission les plus fréquents sont les transfusions sanguines non sécurisées, les injections avec du matériel contaminé (chez les usagers de drogues, le personnel de santé ou adeptes des tatouages), ainsi que certaines blessures accidentelles ou griffures avec une personne infectée.
L’infection aiguë par le VHC est souvent asymptomatique et s’attaque au foie. Environ 30 % des personnes infectées éliminent spontanément le virus dans les six mois suivant l’infection, sans avoir recours à un traitement. Cependant, près de 70 % développent une hépatite C chronique, caractérisée par une inflammation persistante du foie et une atteinte des hépatocytes (cellules du foie).
Avec le temps, cette inflammation peut entraîner une fibrose hépatique, pouvant évoluer vers une cirrhose. La cirrhose augmente fortement le risque de complications graves, notamment de carcinome hépatocellulaire (cancer du foie).
Grâce aux progrès thérapeutiques récents, le traitement antiviral permet aujourd’hui une guérison dans 99 % des cas d’hépatite C chronique. L’OMS vise une éradication du virus de l’hépatite C d’ici 2030 mais certains pays présentent encore une prévalence élevée.
Niveau de prévalence Hépatite C | Zones / Régions concernées |
Forte prévalence | Europe de l’Est, Asie, Afrique, Amérique du Sud |
Prévalence intermédiaire | Europe de l’Ouest, États-Unis |
Basse prévalence | Pays scandinaves, Australie, Canada, Suisse |
Hépatite C en quelques chiffres
- 133 000 le nombre de personnes atteintes d’hépatite C chronique en France métropolitaine.
- 70 % des cas d’hépatite C évoluent vers une infection chronique, avec un risque de cirrhose de 15 à 30 % sur 20 ans.
- 99 % des cas conduisent à une guérison avec un traitement adapté suite à un dépistage précoce.
- L’OMS 2030 vise à diminuer de 90 % les nouvelles infections et de 65 % les décès.
Les mesures de prévention face au risque de contamination par le VHC
Afin de réduire les cas d’hépatite C, l’OMS et les autorités de santé s’appuient sur trois axes : prévenir, dépister et traiter. Le dépistage précoce permet un traitement adapté, limite les complications et contribue à l’objectif d’éradication du virus d’ici 2030.
Les consignes de prévention s’appliquent selon différents profils :
- Chez les usagers de drogues : mise à disposition de matériel stérile, accompagnement et éducation aux pratiques sécurisées, ouverture de salles de consommation encadrées et accès aux traitements de substitution pour réduire la dépendance.
- Chez le personnel soignant : respect des protocoles d’hygiène, usage de dispositifs sécurisés (conteneurs à aiguilles, gants, surblouses), formation continue sur les risques biologiques et la conduite à tenir en cas d’exposition.
- Dans la population générale : adoption de gestes de protection (préservatifs lors des rapports sexuels, hygiène en cas de plaies), vigilance accrue dans les salons de tatouage et prudence accrue lors des consommations festives en évitant le partage de matériel (verres, pailles, sérum physiologique…).
L’importance du dépistage précoce de l’hépatite C
Le diagnostic de l’infection par le virus de l’hépatite C (VHC) repose sur deux étapes complémentaires.
La première est un test sérologique permettant de détecter la présence d’anticorps dirigés contre le VHC. Cette analyse vise aussi à identifier les personnes ayant été exposées au virus. En cas de résultat positif, une recherche de l’acide ribonucléique (ARN) du VHC est effectuée afin de confirmer l’infection active et d’évaluer la nécessité d’un traitement antiviral.
La seconde analyse pour détecter l’ARN associé au virus de l’hépatite C est essentielle car près de 30 % des personnes infectées éliminent spontanément le virus grâce à leur système immunitaire, tout en conservant un test sérologique positif. La détection de l’ARN peut être réalisée en laboratoire ou à l’aide d’appareils portatifs sur le lieu des soins.
Le dépistage précoce permet de prévenir les complications hépatiques graves et de limiter la transmission du virus. L’Organisation mondiale de la Santé recommande le dépistage ciblé des populations à risque, telles que les donneurs de sang, les personnes vivant avec le VIH, les usagers de drogues injectables, les migrants issus de zones d’endémie ou encore le personnel soignant.
Par ailleurs, le dépistage de l’hépatite C est systématiquement effectué chez les donneurs de sang et d’organes, parallèlement à celui du VIH, de l’hépatite B, de la syphilis et du virus HTLV. Ces tests garantissent ainsi la sécurité transfusionnelle et la prévention des infections transmissibles.
– Comprendre l’hépatite C, Ameli.fr. www.ameli.fr. Consulté le 7 octobre 2025.
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