Les deux principales hépatites virales sont en France l’hépatite B et l’hépatite C, qui concerneraient chacune entre 130 000 et 135 000 personnes pour leur forme chronique. L’hépatite A est moins fréquente, avec quelques centaines de cas recensés chaque année. L’arrivée de nouveaux traitements a amené la Haute Autorité de Santé (HAS) à actualiser ses recommandations pour la prise en charge médicamenteuses des hépatites virales. Explications.
Hépatites virales : A, B, C, D et E
Parmi les hépatites, qui désignent une atteinte inflammatoire du foie, les hépatites virales, c’est-à-dire les atteintes hépatiques associées à une infection virale, sont de loin les plus fréquentes. Plusieurs virus peuvent infecter le foie et provoquer différentes formes d’hépatites :
- L’hépatite A ;
- L’hépatite B ;
- L’hépatite C ;
- L’hépatite D ;
- L’hépatite E.
L’impact des hépatites virales sur la santé publique est particulièrement important pour les hépatites A, B et C. Pour prévenir les hépatites A et B, des stratégies et recommandations vaccinales ont été développées, notamment avec la vaccination obligatoire de tous les nourrissons contre l’hépatite B.
De nouveaux traitements contre l’hépatite C
Ces dernières années, l’arsenal thérapeutique contre les hépatites virales s’est élargi, amenant aujourd’hui la HAS à actualiser ses recommandations sur la prise en charge médicamenteuse. Les nouveautés concernent le traitement de l’hépatite C, de l’hépatite B et de l’hépatite D. Depuis 2017, sont disponibles des traitements antiviraux à action directe contre l’hépatite C. Ces traitements permettent d’atteindre une guérison virologique (virus indétectable dans l’organisme) chez 98 % des patients, avec une réduction des complications hépatiques, des symptômes extra-hépatiques et de la mortalité liée à l’hépatite C.
Dans l’hépatite B, les traitements ont moins évolué que ceux contre l’hépatite C au cours des dernières années. La prise en charge médicamenteuse permet de supprimer l’activité du virus, mais ne permet pas d’atteindre la guérison virologique. Les recommandations de traitement dépendent du stade de l’infection et sont particulières chez la femme enceinte. Face à cette hépatite, qui reste un enjeu majeur de santé publique en France, le principal axe de lutte reste la vaccination des nourrissons, mais aussi celle de toutes les personnes non vaccinées.
La vaccination contre l’hépatite B au cœur de la lutte contre les hépatites virales
Enfin, les recommandations actualisées par la HAS portent également sur le traitement de l’hépatite D, moins connue que les deux précédentes. Cette hépatite présente la particularité de se développer uniquement chez les patients coinfectés par le virus de l’hépatite B. Cette co-infection entraîne une hépatite plus sévère et doit absolument être dépistée devant des signes évocateurs d’une hépatite B. L’hépatite B chronique expose les patients à un risque accru de cirrhose et de cancer du foie. Malheureusement, les traitements contre l’hépatite D ont peu évolué au cours des dernières années. Un nouveau traitement vient de recevoir le feu vert des autorités de santé, mais son efficacité à long terme reste encore mal connue.
En parallèle de ces recommandations actualisées sur les traitements des hépatites virales, la HAS devrait prochainement publier de nouvelles recommandations sur l’épidémiologie, le dépistage, la prise en charge avant traitement, le parcours de soins et le suivi post-traitement des hépatites virales.
Estelle B., Docteur en Pharmacie