Afin de dépister le cancer colorectal, l’Assurance Maladie prend en charge le coût de kits de dépistage, gérés par appel d’offres. Lors du dernier renouvellement de ce marché, en 2018, le laboratoire Cerba l’avait remporté. Cette décision, contestée par trois groupes d’entreprises ayant vu leurs offres rejetées, saisie par un juge administratif avait été annulée en 2019. La Cnam (l’Assurance Maladie) avait donc dû conclure à « un marché transitoire de fourniture » des kits. Ce 15 janvier, l’Assurance Maladie communique à nouveau sur ce sujet et précise que c’est le même groupement, Cerba / Daklapack, qui a finalement obtenu le marché et qu’une solution pérenne a été trouvée.
Un dépistage primordial
En 2018, 43 336 nouveaux cas de cancer colorectal ont été diagnostiqués. Avec un âge médian au diagnostic de 71 ans chez l’homme et de 73 ans chez la femme, le cancer colorectal est le troisième cancer le plus fréquent chez l’homme, après ceux de la prostate et du poumon et le deuxième le plus fréquent chez la femme, après le cancer du sein. Il constitue la deuxième cause de décès par cancer en France. Mais sa mortalité diminue régulièrement depuis les années 1980. Cette baisse est notamment due à l’accès à son dépistage. Gratuit de 50 à 74 ans, c’est un moyen efficace de lutter contre ce cancer. En effet, lors de ce test, si du sang est présent dans les selles, une coloscopie pourra être prescrite, permettant ainsi de détecter “le cancer à un stade débutant, traité plus facilement, ou de repérer des lésions bénignes avant qu’elles n’évoluent en cancer”.
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Des kits mis à disposition des assurés et des professionnels de santé
Depuis 2015, ce test a été rendu :
- Plus simple : il ne nécessite en effet plus qu’un prélèvement (contre 6 auparavant)
- Plus performant, grâce à une meilleure sensibilité aux cellules cancéreuses et précancéreuses
- Plus fiable, avec une lecture à présent automatisée
- Gratuit : en effet, ce kit, remis gratuitement par son médecin traitant, ne demande aucun frais à avancer
Dans les faits, un courrier est adressé à toutes les personnes entre 50 et 74 ans et les invite à consulter leur médecin traitant au sujet du dépistage du cancer colorectal. Le médecin traitant évaluera alors l’intérêt de prescrire le kit et le remettra au patient gratuitement.
Si le test est positif, comme dans 4 % des cas, cela signifie que du sang est présent dans les selles. Une coloscopie sera alors prescrite. Si le test est négatif, un autre sera prescrit au patient 2 ans plus tard, si aucun symptôme n’apparaît entre temps, comme des saignements dans les selles ou une perte de poids anormale.
En cas de questions par rapport à ce sujet, ou si, à l’âge de 50 ans, le courrier d’information sur le kit de dépistage n’est pas reçu, l’Assurance Maladie recommande d’en parler au médecin traitant. Il sera en effet l’interlocuteur le plus à même d’indiquer la marche à suivre dans ce programme de dépistage organisé par la Cnam.
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Juliette S., Rédactrice scientifique
– Cancer colorectal : mesure d’urgence de la Cnam pour assurer le dépistage. EGORA. Consulté le 24 janvier 2020.
– Le cancer colorectal. E-CANCER. Consulté le 24 janvier 2020.
– Le test de dépistage du cancer colorectal gratuit de 50 à 74 ans. AMELI. Consulté le 24 janvier 2020.