La santé de l’enfant au premier plan

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Rédigé par Estelle B. et publié le 14 juin 2024

Le 24 mai 2024 se sont ouvertes les assises de la santé de la pédiatrie et de la santé de l’enfant, à la suite d’une démarche de concertation inédite de 6 mois. Quelles mesures ont été retenues dans le plan d’actions pluriannuel 2024-2030 pour améliorer la santé des enfants et mieux répondre à leurs besoins en matière de santé, de soins et d’accompagnement ? Petit tour d’horizon.

bilan de viatlité

L’enfant n’est pas un patient comme les autres

Chaque année, les épidémies hivernales de bronchiolite viennent saturer les services d’urgence pédiatrique pendant de longues semaines, mettant à rude épreuve tout le système hospitalier. Sur l’ensemble des passages aux urgences tout au long de l’année, 27 % concernent des enfants, soit plus de 5,5 millions en 2020. La santé de l’enfant a ses propres spécificités. Les enfants n’étant pas des adultes en miniature, mais des patients avec des besoins, une physiologie, des pathologies et des attentes qui ne sont les mêmes que chez les adultes. Prématurité, maladies rares, maladies génétiques, troubles de la croissance et du développement, troubles pubertaires, … longue est la liste des enjeux de santé propres à l’enfant.

Depuis 2015, la mortalité infantile en France est supérieure à la moyenne européenne, situant la France au 22ème rang européen. De ce constat est née la volonté d’une démarche de concertation de 6 mois sur la santé de la pédiatrie et la santé de l’enfant. Cette démarche a été coordonnée par un comité d’orientation composé de 22 experts, professionnels de santé et représentants des usagers, et s’est conclue par la remise au Ministre de la Santé le 23 avril 2024 d’un rapport « Investir dans la santé de l’enfant : une urgence nationale ».

16 objectifs pour améliorer la santé de l’enfant d’ici 2030

Les assises ont été l’occasion d’échanger sur les enjeux relatifs à la santé de l’enfant et ont permis d’élaborer une feuille de route pour la période 2024-2030. Sur les 6 axes de travail définis lors de la démarche de concertation, 4 axes ont été retenus pour la feuille de route :

  • Investir durablement dans la prévention auprès des parents, des enfants et adolescents. Et cela notamment en renforçant l’action des 1 000 premiers jours pour la petite enfance ;
  • Améliorer l’organisation et la prise en charge sanitaire des jeunes : actuellement, les délais d’attente pour l’offre de soins en pédiatrie ou en pédopsychiatrie sont de 6 à 18 mois ;
  • Améliorer plus spécifiquement la prise en charge et la réponse en matière de santé mentale des enfants et adolescents. Le suicide était en 2022 la seconde cause de mortalité chez les 10-25 ans après les accidents de la route ;
  • Positionner la France en leader dans la recherche et l’innovation en pédiatrie et santé de l’enfant. En France, 350 000 enfants sont recensés dans le registre des Maladies rare. Il s’agit de maladies pour lesquelles il n’existe souvent aucun traitement.

Autour de ces axes, 16 objectifs prioritaires d’action ont été décrits pour améliorer la santé de l’enfant d’ici 2030.

Et la santé mentale des enfants ?

La pandémie de la Covid-19  a particulièrement impacté la santé mentale des jeunes. En 2022, les tentatives de suicide ont augmenté de 63 % chez les 10-14 ans et de 42 % chez les 15-19 ans. La feuille de route répond-elle pleinement aux enjeux liés à la santé mentale des jeunes ? Pas vraiment considèrent l’UNICEF et une vingtaine d’associations qui ont publié une lettre ouverte, peu de temps après la publication de la feuille de route.

Pour ces acteurs, il devient urgent et prioritaire que la santé mentale des jeunes devienne une cause nationale, avec une stratégie nationale dédiée à la santé mentale des enfants et des jeunes. Si les associations approuvent certaines mesures de la feuille de route, comme l’évolution du dispositif MonPsy ou le renforcement des maisons des adolescents, ils déplorent un manque de moyens structurels pour répondre aux besoins réels des jeunes Français. D’après les estimations, 1,6 millions d’enfants auraient besoin d’un accompagnement psychologique ou psychiatrique, mais seulement la moitié en bénéficierait.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources
– Assises de la santé de l’enfant : les associations publient une lettre ouverte pour dénoncer l’absence d’une stratégie nationale pour la santé mentale. www.unicef.fr. Consulté le 4 juin 2024.
– Assises de la pédiatrie et de la Santé de l’enfant : la feuille de route 2023-2030 dévoilée. lesprosdelapetiteenfance.fr. Consulté le 4 juin 2024.
– Assises de la pédiatrie et de la santé de l’enfant. sante.gouv.fr. Consulté le 4 juin 2024.