Covid-19 et pollution atmosphérique, quels liens ?

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Rédigé par Estelle B. et publié le 7 octobre 2020

Les données épidémiologiques sur l’épidémie de la Covid-19 qui sévit depuis plusieurs mois en France et dans le monde révèlent des disparités entre différentes zones géographiques. Les chercheurs se sont donc interrogés sur l’influence possible des niveaux de pollution atmosphérique sur la diffusion du SARS-CoV-2. Une étude a récemment apporté quelques éclairages sur ce point.

La tour eiffel dans la pollution parisienne

Covid-19 et pollution atmosphérique

Covid-19 et pollution atmosphérique seraient-elles liées ? Des chercheurs se sont penchés sur cette question en ayant observé des différences de diffusion du virus SARS-CoV-2 entre plusieurs zones géographiques. Par ailleurs, les études antérieures avaient permis de montrer que les émissions de particules fines dans l’atmosphère peuvent favoriser certaines pathologies, comme :

  • Les infections respiratoires ;
  • Les maladies pulmonaires obstructives chroniques (dont la BPCO) ;
  • Certains cancers.

Depuis le début de l’épidémie de la Covid-19, plusieurs études ont suggéré un lien potentiel entre la pollution atmosphérique et la mortalité liée à la maladie. Pour aller plus loin, des chercheurs français ont évalué l’effet des concentrations de deux types de particules fines dans l’atmosphère sur la diffusion du SARS-CoV-2 :

  • Les particules fines inférieures à 2.5 μm (PM2.5) ;
  • Les particules fines inférieures à 10 μm (PM10).

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Des seuils de particules fines associés à une mortalité plus forte

Les chercheurs ont utilisé dans leur étude des mesures multiples de PM10 et PM2.5, effectuées entre le 18 et le 27 mars 2020 dans trois grandes villes de France, Paris, Lyon et Marseille. Ils ont ensuite utilisé l’intelligence artificielle pour déterminer des seuils de PM2.5 et de PM10 à partir desquels la mortalité liée à la Covid-19 était significativement augmentée.

Les résultats de leurs analyses ont révélé des seuils variables selon les villes étudiées :

  • A Paris, l’augmentation de la mortalité liée à la Covid-19 était observée pour des seuils de 17,4 μg/m3 pour les PM2,5 et de 29,6 μg/m3 pour les PM10 ;
  • A Lyon, ces seuils étaient respectivement de 15,6 μg/m3 et de 20,6 μg/m3 ;
  • Enfin à Marseille, ils étaient de 14,3 μg/m3 et de 22,04 μg/m3.

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Moins de pollution, moins de mortalité liée à la Covid-19 ?!

Il faut noter que ces seuils de particules fines sont tous supérieurs aux plafonds imposés par la norme européenne sur la pollution atmosphérique. Ces résultats révèlent que la pollution atmosphérique par les particules fines, principalement issues du trafic routier, peut augmenter la sensibilité à l’infection par le SARS-CoV-2.

La présence des particules fines en quantités importantes dans l’air peut entraîner une inflammation des voies respiratoires et des tissus pulmonaires, favorisant l’invasion du virus et donc une forme plus grave de Covid-19. Les chercheurs considèrent ainsi qu’une révision des normes européennes pourraient permettre de mieux lutter contre la pollution atmosphérique, et indirectement de lutter contre certaines formes sévères de Covid-19.

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Estelle B., Docteur en Pharmacie

Source
– The relationship between air pollution and COVID-19-related deaths: An application to three French cities. Science Direct. Consulté le 01 octobre 2020

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