Loi contre les polluants éternels : comment les éviter ?

La loi pour limiter les polluants éternels fut adoptée ce mois d’avril 2024. Mais comment éviter les PFAS au quotidien et réduire la contamination. Quelques explications pour prendre soin de soi et de la planète. 

Les PFAS : que sont-ils ? 

Les PFAS, ou substances per- et polyfluoroalkyles, sont des composés synthétiques qui ont une liaison carbone-fluor stable, difficiles à détruire, qui restent dans l’environnement. Apparus dans l’industrie au cours des années 40, leur dangerosité sur la santé et leur impact environnemental sont largement étudiés. Leur dégradation étant quasiment impossible, ils portent donc le nom de “ polluants éternels “. 

Largement utilisés pour ses propriétés antiadhésives, ignifuges, antitaches et imperméabilisantes, ils sont employés dans divers domaines tels que les mousses anti-incendie, les vêtements imperméables, les ustensiles de cuisine, les cosmétiques longue durée, les produits de nettoyage et les lubrifiants. Cette famille de plus de 4 000 composés s’accumule dans l’environnement et les tissus humains, la France étant le deuxième producteur européen après l’Allemagne. 

Leur persistance pose un risque majeur pour la santé publique en raison de la contamination généralisée des milieux (eau, air, sol). La gestion de cette problématique nécessite une attention accrue et des mesures rigoureuses pour réduire leur présence pour  protéger la santé humaine et environnementale.

Quels sont les effets des PFAS sur la santé ?

Les polluants éternels auraient un impact néfaste sur le système reproducteur, hormonal et immunitaire, ainsi que sur la fertilité. Des études révèlent l’impact sur le système endocrinien et la thyroïde ainsi qu’une réduction de l’efficacité des vaccins chez les enfants exposés. Les risques comprennent la transmission de la mère à l’enfant pendant la grossesse. Les PFAS pourraient aussi favoriser l’obésité et des retards de puberté et seraient l’une des causes de l’augmentation du cancer chez les jeunes.

Certaines PFAS sont classées comme cancérogènes et reprotoxiques, notamment pour les cancers des testicules et des reins. Elles sont omniprésentes dans l’environnement et les produits de consommation courante, avec une concentration particulière dans les produits de la mer, les œufs et la viande. L’eau potable, l’air intérieur et extérieur, les poussières et les sols ont également été relevés comme des sources d’exposition. La sensibilisation et les mesures de prévention sont cruciales pour minimiser les risques pour la santé publique. Ces mesures peuvent être prises à petite échelle dans son quotidien, mais aussi par l’État et l’Europe pour limiter la production de PFAS.

Quelles sont les mesures pour limiter les pafs dans notre quotidien ? 

Les PFAS sont omniprésents dans notre quotidien à travers divers produits, notamment :

• Ustensiles de cuisine : poêles en Téflon.
• Emballages alimentaires : films plastiques, emballage carton avec fine couche de film plastique.
• Cosmétiques.
• Textiles : vêtements déperlant, chaussures imperméables.
• Produits ménagers.
• Hygiène : protections hygiéniques, papier toilette.
• Autres : pesticides, talc, bouilloires en plastique, canapés traités.

D’après l’EFSA un taux hebdomadaire tolérable (DHT) dans l’organisme serait de 4,4 nanogrammes. Voici quelques gestes pour réduire votre exposition aux PFAS : 

Optez pour des ustensiles de cuisine en acier inoxydable ou en céramique, des emballages alimentaires réutilisables en silicone ou en cire d’abeille, des cosmétiques et produits d’hygiène naturels certifiés bio, non chlorés et sans parfum. Favorisez des textiles en coton biologique ou en fibres naturelles, des produits ménagers écologiques et faits maison et des jouets sans substances polluantes, en consultant des répertoires de marques écoresponsables. Évitez les maquillages waterproofs ou longue durée et achetez des vêtements en seconde main pour réduire le taux de PFAS sur l’article.

La loi adoptée par l’assemblée en avril 2024 vise à interdire les polluants éternels d’ici 2030. Ce vote représente un pas important vers la protection de l’environnement et de la santé publique.

Rédigé par Camille V.