De longues journées de travail, un risque d’hypertension ?!

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Rédigé par Estelle B. et publié le 21 février 2020

En France, la durée légale du travail est fixée à 35 heures par semaine. Mais certains travaillent beaucoup plus longtemps. Une récente étude suggère un lien entre de longs horaires de travail et le risque de deux formes différentes d’hypertension artérielle. Des résultats publiés dans la revue scientifique Hypertension.

Horaires de travail et hypertension artérielle

La durée quotidienne du travail peut-elle affecter la tension artérielle ? Cette question a récemment fait l’objet d’une étude menée au Canada sur 3 547 cadres, travaillant au sein de 3 institutions publiques. En effet, même si la durée hebdomadaire de travail est fixée de manière réglementaire, les horaires peuvent varier d’une journée à l’autre, d’une semaine à l’autre et selon les périodes de l’année. Par ailleurs, la durée de travail des cadres est souvent comptabilisée en nombre de jours travaillés et non en heures travaillées.

Sur l’ensemble des participants de l’étude, environ 13 % présentaient une hypertension artérielle masquée, et 19 % une hypertension artérielle permanente. L’hypertension artérielle permanente est une maladie chronique très fréquente dans le monde et caractérisée par les points suivants :

  • Une pression artérielle systolique supérieure ou égale à 140 mm Hg ;
  • Une pression artérielle diastolique supérieure ou égale à 90 mm Hg ;
  • Ces mesures doivent être constatées par un médecin à au moins 3 reprises sur une période de 3 à 6 mois.

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Un risque augmenté d’hypertension masquée et permanente

L’hypertension artérielle masquée est une forme moins connue d’hypertension. Elle correspond à une hypertension indétectable dans le cabinet médical du médecin, mais découverte par des auto-mesures au domicile du patient. D’origine et de mécanisme inconnus, cette forme particulière d’hypertension semble selon les spécialistes plus dangereuse que l’hypertension permanente, notamment en termes de risques :

Dans l’étude canadienne, les résultats ont montré que les cadres travaillant au moins 49 heures par semaine présentaient, par rapport à ceux qui travaillaient moins de 35 heures :

  • Un risque augmenté de 70 % de présenter une hypertension masquée ;
  • Un risque augmenté de 66 % de présenter une hypertension permanente.

De même, travailler entre 41 et 48 heures par semaine augmentait déjà le risque de développer ces deux formes d’hypertension artérielle.

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Une prévention ciblée pour ceux qui travaillent beaucoup

Cette étude canadienne révèle ainsi que la durée hebdomadaire de travail peut constituer un facteur de risque de développer deux formes d’hypertension artérielle, l’hypertension masquée et l’hypertension permanente.

Ce facteur de risque pourrait être utilisé en pratique clinique pour identifier les sujets à risque. Les personnes travaillant beaucoup pourraient faire l’objet d’une stratégie ciblée de prévention et de dépistage de l’hypertension artérielle, par exemple par une surveillance ambulatoire régulière de la pression artérielle. Un axe de plus pour lutter contre la maladie cardiovasculaire la plus fréquente dans le monde !

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Estelle B., Docteur en Pharmacie

– Long Working Hours and the Prevalence of Masked and Sustained Hypertension. HYPERTENSION. Consulté le 17 février 2020.
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