Gros plan sur le mal aigu des montagnes

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Rédigé par Estelle B. et publié le 5 juillet 2020

En été, la montagne constitue une destination prisée par les amoureux de la nature et de la randonnée. Mais l’altitude est susceptible d’affecter l’organisme et de provoquer le mal aigu des montagnes ou mal de l’altitude. Santé Sur le Net vous en dit plus sur ce mal particulier, spécifique des régions montagneuses.

Deux personnes victimes du mal aigu des montages

Le mal aigu des montagnes

Le mal aigu des montagnes, encore appelé mal de l’altitude, peut affecter toute personne qui monte à une altitude supérieure à 2 500 m. Il témoigne d’une acclimatation incomplète de l’organisme à l’altitude. L’intensité des signes associés à ce mal particulier varie beaucoup d’une personne à une autre. Le plus souvent, les symptômes du mal aigu des montagnes restent bénins :

  • Des maux de tête ;
  • Une fatigue anormalement importante ;
  • Des troubles du sommeil (insomnies) ;
  • Une perte d’appétit ;
  • Des nausées ;
  • Des vertiges ;
  • Un essoufflement au repos ;
  • Une baisse du volume des urines ;
  • Des œdèmes localisés au niveau des yeux, du visage et des extrémités.

Mais parfois, le mal aigu des montagnes peut se présenter sous une forme grave, avec l’apparition possible de deux complications susceptibles de mettre en jeu le pronostic vital :

  • Un œdème pulmonaire de haute altitude, marqué par une sensation d’étouffement, une respiration bruyante, des extrémités cyanosées, une fatigue majeure et une toux sèche ;
  • Un œdème cérébral de haute altitude, caractérisé par des maux de tête violents, des vomissements en jet, une grande lassitude, des vertiges et des troubles du comportement.

Au-dessus de 3 500 m d’altitude, une personne sur deux présente des signes bénins de mal aigu des montagnes, et une sur 100 souffre de complications graves.

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Que faire en cas de mal aigu des montagnes ?

Tout d’abord, il est capital de reconnaître les signes bénins du mal aigu des montagnes, avant que les complications graves ne surviennent. Tout trouble de la santé chez une personne ayant récemment séjourné à une altitude de plus de 2 500 m doit immédiatement faire suspecter un mal de l’altitude.

La première attitude à adopter est de redescendre dès que possible. Dans la majorité des cas, tous les signes bénins du mal aigu des montagnes disparaîtront lors de la redescente et dans les jours qui suivent. Du paracétamol peut soulager les maux de tête. Si la personne souhaite poursuivre son ascension, il faut qu’elle redescende d’abord un peu (d’au moins 500 m), pour laisser le temps à l’organisme de s’acclimater à l’altitude.

Si les complications graves du mal aigu des montagnes se développent, l’urgence devient vitale. La redescente, voire un séjour dans un caisson hyperbare, sont impératives. Des médicaments spécifiques (notamment des corticoïdes) seront également administrés pour traiter les œdèmes et leurs conséquences.

À savoir ! Certaines personnes présentent une contre-indication à l’altitude et ne doivent pas monter au-delà de 2 500 m. Ces contre-indications sont les suivantes :

    • Une maladie cardiaque non stabilisée ;
    • Une insuffisance respiratoire chronique ;
    • Certaines maladies hématologiques ;
    • Les affections psychiatriques graves.

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La prévention du mal aigu des montagnes

D’une manière générale, quatre paramètres déterminent la survenue d’un mal aigu des montagnes :

  • La vitesse d’ascension ;
  • L’altitude finale atteinte ;
  • La durée du séjour en altitude ;
  • La susceptibilité individuelle.

En prévision d’une ascension ou d’un séjour en haute altitude, plusieurs mesures peuvent être prises pour réduire le risque de survenue d’un mal aigu des montagnes :

  • Monter doucement et graduellement en altitude, pour laisser le temps à l’organisme de s’acclimater correctement.
  • Eviter les efforts physiques intenses, en particulier en début d’ascension. Marquer des pauses régulièrement pour se réhydrater et se ré-oxygéner.
  • Pour les séjours en très haute altitude (plus de 5 000 m), effectuer l’acclimatation à une altitude suffisante. Par exemple, l’altitude idéale du camp d’acclimatation pour l’ascension d’un sommet de plus de 7 000 m se situe entre 4 800 et 5 200 m.
  • Limiter la durée du séjour en haute altitude. L’être humain n’est pas adapté pour vivre à une altitude de plus de 5 500 m !

Enfin, l’acétazolamide est le seul médicament ayant démontré son efficacité dans la prévention du mal aigu des montagnes. Utilisable en prévention ou en traitement, il diminue les symptômes bénins, mais ne protège pas des complications graves du mal aigu de l’altitude. Son utilisation doit être discutée au cas par cas avec le médecin, en fonction de la personne et de son projet d’ascension.

Une bonne organisation d’un séjour en altitude passe irrémédiablement par la prévention et la connaissance du mal aigu des montagnes. Pour ne pas être obligé de redescendre avant d’être parvenu au sommet !

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Estelle B. / Docteur en Pharmacie

-Mal d’altitude – Mal des montagnes. Esculape. Mis à jour en 2012.
-Le Mal Aigu des Montagnes. FFME. Consulté le 26 juillet 2018.